La Tunisie et les Seychelles suivent l’exemple de Piolenc dans le Vaucluse qui abrite la plus grande centrale photovoltaïque flottante en Europe. Moins efficaces que les fermes éoliennes offshore, ces centrales sont cependant une source d’énergie complémentaire que les entreprises ne négligent pas.
Les amateurs de kayak risquent d’être déçus et les poissons pourraient manquer cruellement de lumière mais la protection de l’environnement est parfois à ce prix. Alors que l’installation de panneaux solaires se heurte souvent à des problèmes de place. Recouvrir des terres arables, de cellules photovoltaïques peut sembler être une aberration lorsque l’humanité doit nourrir 7,8 milliards de bouches affamées. Alors afin de résoudre cette quadrature du cercle, la construction de centrales photovoltaïques flottantes va bon train.
La compagnie nationale d’électricité tunisienne, la STEG vient ainsi de signer un accord de coopération avec Qair pour la réalisation d’une centrale de 200 kWc dans la région des Berges du Lac de Tuni . Ce projet devrait être réalisé dès l’année prochaine.
En Californie aussi…
Le groupe montpelliérain, qui a déjà développé, financé et exploité 1GW de projets d’énergies renouvelables et dont le chiffre d’affaires a atteint 67 millions d’euros l’an dernier, n’en est pas à son coup d’essai sur le continent africain. Ses ingénieurs ont en effet lancé au mois de juillet les travaux de construction de la centrale flottante de Providence su l’île de Mahé aux Seychelles. Ses 13.500 panneaux solaires seront capables de produire, à terme, 5,8 MWc.
L’Afrique n’est pas la seule région à installer des cellules photovoltaïques sur ses plans d’eau. Des vignerons de la Napa Valley en Californie testent cette technologie sur leurs canaux d’irrigation.
Une source d’appoint
En France, la plus grande centrale photovoltaïque d’Europe a été inaugurée l’année dernière à Piolenc. Le projet O’MEGA1, qui se situe entre Orange et Avignon et qui peut générer 17 mégawatts, est original car les personnes physiques propriétaires d’une habitation dans le Vaucluse ou dans les départements voisins peuvent entrer dans le capital de la centrale. « Le but de cette approche est d’encourager les citoyens à s’impliquer dans le financement de la transition énergétique en utilisant les parties prenantes de la région », expliquait à Euractiv, le directeur et cofondateur d’Akuo Energie l’entreprise qui a repris le projet. O’MEGA1 a été lancé en 2014 sur le site d’une ancienne carrière transformée en lac. Ses panneaux flottants alimentent aujourd’hui 4733 foyers et évitent le rejet de 1096 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
Ces centrales sont nettement plus modestes que les fermes éoliennes offshore qui peuvent produire assez d’électricité pour éclairer près de 600.000 foyers ) mais qui s’avèrent être d’excellentes sources d’énergie complémentaires. Et tant pis pour les poissons…