L’association environnementale Surfrider multiplie les campagnes de sensibilisation pour montrer du doigt les mauvaises « solutions » qui sont censées lutter contre la pollution.
Lutter contre les idées fausses. La campagne de Surfrider Europe Foundation vise à montrer du doigt les mauvaises solutions qui sont proposées pour réduire la pollution plastique. Voilà près de trente ans que cette association se bat en faveur de la protection de l’océan et de ses usagers. Ces combats et ceux d’autres organisations comparables ont notamment encouragé l’Union européenne à imposer en juin 2019 sa directive sur les plastiques à usage unique et à interdire quatre ans plus tôt les sacs plastiques à usage unique.
« Aujourd’hui, les gens connaissent l’impact des déchets sur l’environnement mais nous avons voulu aller plus loin en lançant une campagne pour montrer que les alternatives qui leur sont proposées ne sont pas toujours bonnes, assure Diane Beaumenay-Joannet, responsable en charge du Plaidoyer et des campagnes sur les déchets aquatiques pour Surfrider. Certaines « solutions » sont aussi polluantes que les produits qu’elles sont supposées remplacer. Les bioplastiques en sont un exemple parfait».
Combattre les bioplastiques
Si pour certains « Life in bioplastic is fantastic », pour d’autres, ces plastiques bios ne seraient que des « oxymorons brandis fièrement en étendard d’une société capitaliste ultra-consumériste qui tentera tout pour ne (presque) rien changer ». « Le marketing de certains industriels veut nous faire croire que le bioplastique se dégraderait plus facilement et aurait donc un faible impact sur l’environnement. C’est faux, condamne Surfrider qui demande au public de ne pas « se laisser avoir par le marketing ». Qui dit plastique biosourcé ne veut pas dire sans pétrole, et les matières organiques utilisées en partie pour le fabriquer dépendent le plus souvent d’une agriculture intensive particulièrement nocive pour l’environnement. Les plastiques biodégradables, eux, ne se dégradent ni dans la nature ni dans l’océan mais dans des conditions bien spécifiques, et pas en un claquement de doigts. Dans l’intervalle, ils ont tout loisir d’impacter la vie marine ».
L’été propice pour communiquer
Pour ceux qui pensent que le recyclage peut supprimer tous les déchets en plastique, l’association environnementale juge qu’il est aujourd’hui impossible de recycler les 400 millions de tonnes de plastique qui sont produites chaque année dans le monde. Aucune technologie ne permet de nettoyer les océans dans lesquels sont rejetés chaque année 8 millions de tonnes de plastique. Surfrider n’a pas choisi au hasard la période estivale pour lancer sa nouvelle campagne contre les déchets aquatiques.
Nouvelle campagne en fin d’année
« C’est le moment de l’année durant lequel les gens vont à la mer, résume Diane Beaumenay-Joannet. Et c’est lorsqu’ils sont sur les plages qu’ils pensent au détritus que l’on rejette dans les océans ». Sa fondation ne communique toutefois pas uniquement lors des beaux jours. À la fin de l’année, ses dirigeants ont ainsi prévu de lancer une nouvelle opération de sensibilisation du public au sujet des microplastiques. Ces déchets dont la taille varie entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveu, sont partout présents et leur impact est encore très mal connu . Une chose toutefois est sure : ils sont néfastes à notre santé et à celle de la nature. Un combat de plus pour Surfrider…Alors à l’heure où la rentrée sonne pour chacun d’entre nous, voici les trois fausses bonnes idées en graphiques. Une campagne intitulée Break the plastic wave réalisée en collaboration avec Rethink Plastic à découvrir sur le média Qu’est-ce qu’on fait. La suite en décembre.