Rebaptisée eTAIL agency, l’ex Etail Distribution accompagne les sociétés qui souhaitent se lancer sur les marketplaces. Leurs dirigeants Moïse Denage et Aristide Varzea expliquent comment ils s’implantent en République populaire, (et) en plein rebond de la pandémie.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? S’implanter sur le marché de l’e-commerce en Chine n’a jamais été chose facile pour les marques européennes. Mais prétendre apporter une expertise sur ce pays pour le moins compliqué et différent du nôtre peut sembler un rien osé pour ne pas dire téméraire. C’est pourtant ce que propose eTAIL agency . Ce nom ne vous dit probablement rien car il s’agit de la nouvelle identité d’Etail Distribution.
Six marques sur dix arrêtent de collaborer avec Amazon au bout de trois mois
Créée en 2016, cette strat-up accompagne les sociétés qui veulent se lancer sur les marketplaces. Aujourd’hui encore, six marques sur dix arrêtent de collaborer avec Amazon trois mois après leur mise en ligne. C’est que travailler avec le géant du commerce en ligne demande un certain savoir-faire et un accompagnement de tous les instants. Moïse Denage qui a longtemps travaillé dans le marketing et Aristide Varzea, un spécialiste des ventes numériques, ont alors eu l’idée de s’associer pour venir en aide aux labels qui voulaient proposer leurs produits sur les sites de vente sur la Toile. « Nous avons commencé par les accompagner sur des plateformes comme Veepee, Showroomprive et Zalando avant de nous attaquer à Amazon », explique Moïse Denage. Son offre de services est aujourd’hui très complète : accroître sa visibilité, ses ventes et sa rentabilité sur Amazon, adopter la meilleure stratégie de vente sur les marketplaces, organiser des ventes privées… Rapidement, la jeune pousse parvient à convaincre de nouveaux clients.
Croqué par un Belge
« Face à cette croissance, nous avons dû faire un choix à la fin de l’année 2018, reconnaît Moïse Denage. Faire une grosse levée de fonds ou nous adosser à un spécialiste de notre secteur. Nous avons pris la seconde option en cédant la majorité de nos parts au groupe belge Virtuology ». Avec sa trentaine de collaborateurs, le groupe génère aujourd’hui environ 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une centaine de marques lui ont déjà fait confiance pour gérer la vente de 130.000 références sur les marketplaces. Certaines ont des revenus inférieurs à 5 millions d’euros mais d’autres sont cotées au CAC 40. Ses bureaux à Bruxelles et à Paris n’ont assez vite, pas suffi aux plus grandes firmes intéressées par d’autres marchés que les belges ou les français. Surtout par les temps qui courent.
Le Covid a en effet transformé le monde du retail.
Le Covid a en effet transformé le monde du retail. Aujourd’hui, l’omnicanalité est devenue une obligation. Détecter les nouveaux comportements des consommateurs est la nouvelle priorité de nombreuses marques. Trouver de nouveaux marchés est une autre urgence dans une période où les revenus chutent inexorablement. « Depuis notre création, nous cherchons à proposer un accompagnement total à nos clients, se vante Moïse Denage. Et de plus en plus nous demandent de les aider à se lancer en Chine. C’est donc sous leur impulsion que nous avons décidé de nous implanter dans ce pays ».
Un rachat bouclé à Shanghaï
La République populaire est toutefois un marché compliqué pour les Européens. Pour ne pas partir la fleur au fusil, les dirigeants de eTAIL agency ont décidé de croquer l’agence Ebridges dont le siège social est à Shanghai, dirigée par un Français qui vit sur place depuis une quinzaine d’années. Cette PME de six employés servira de tête de pont pour sa nouvelle maison-mère. Afin de se donner d’une image plus internationale, aux dires mêmes de son co-fondateur, Etail Distribution a décidé de se rebaptiser eTAIL agency. Son nouveau logo reprend les couleurs d’Amazon Prime (bleu), d’Alibaba (orange) et de Veepee (rose). Cette palette ne sera toutefois pas suffisante à elle seule pour permettre au groupe qui se targue de sa « multi-culturalité » et de son « expertise » de réussir sa percée en République populaire. Joueuse, on vous dit…