Le 9 décembre prochain, se déroulera en partenariat avec INfluencia, la troisième édition de l’événement Innov Audio (cliquer ici pour s’inscrire) consacré à la structuration du marché de l’audio digital. Stéphane Bodier , Directeur Général et Jean-Paul Dietsch, Directeur Général Adjoint de l’ACPM évoquent le rôle primordial de l’association qui certifie depuis 2013 la diffusion des web radios et classe désormais la diffusion des podcasts grâce à une publication mensuelle. Conversation autour de ce nouvel acteur, révolution majeure du son.
INfluencia : le podcast est devenu en peu de temps un phénomène culturel, un outil de communication, et un acteur économique tentaculaire sans pour autant que l’on puisse évaluer réellement son poids… Que se propose de faire L’ACPM ?
Jean-Paul Dietsch : C’est vrai que nous avons connu une traversée du désert en matière de nouveaux médias… En 2000 le podcast arrive « sur la pointe des pieds » avec pour outil d’écoute de contenu téléchargé, l’Ipod d’Apple. C’est encore Apple qui en 2006 change la donne en lançant son Iphone et avec, les réseaux téléphoniques. Avec l’Iphone, c’est enfin du matériau à travailler, à créer, à produire qui fait peu à peu son nid. Et c’est là que les médias traditionnels souffrants se sont engouffrés dans cette innovation.
Stéphane Bodier : problème, il fallait trouver un outil afin que les agences médias puissent soumettre ce nouveau format à leurs annonceurs. Des chiffres pour vendre de l’audience, des chiffres certifiés.
IN : comment mesurer un format aussi protéiforme de par sa nature, et son utilisation ?
J.P.D. : les usages précèdent évidemment toujours les institutions… Quand en 2013 j’évoquais la mesure des webradios, mes interlocuteurs souriaient. Il est impossible de mesurer du flux. Impossible de quantifier ce qui se passe dans les bars, les boutiques, les garages, les fêtes, les restaurants, où même dans les rues, dans les salles de sport avec ce format… Alors nous nous sommes très vite orientés vers le berceau de l’audio digital, à savoir les plateformes de diffusion , autrefois appelées « hébergeurs », des sociétés telles que Acast, Pippa, Ausha, etc. Les données certifiées qui sont fournies au marché sont celles du nombre de téléchargements, décomposéee en téléchargements France et téléchargements Monde. La publication des chiffres au marché Media est une publication mensuelle sous forme de 3 classements :Classement Groupe, Classement Marque, Classement Podcast. La certification des Podcasts est ouverte à tous types de Podcast, qu’ils soient Natifs ou Replay. Mais s’ils figurent dans les mêmes classements, ils bénéficient d’une mention stipulant leur typologie.
S.B. : Jean-Paul a développé une technologie globale pour tous les acteurs, éditeurs qui souhaitent se professionnaliser et rassurer leurs utilisateurs sur leurs écoutes. Un savoir technologique, apolitique qui aide nos adhérents sur l’audio digital.
IN : l’ACPM ne doit pas être la seule à vouloir élaborer et commercialiser ensuite des mesures …
S.B. : Oui, depuis deux, trois ans, chacun y va de son chiffre… d’autres instituts essayent de vendre des outils de mesure, mais une fois que de notre côté nous avons identifié qu’il était impossible de mesurer ce flux au plus juste, on avait gagné la bataille de la crédibilité, d’autant que nous sommes une association tripartite. Car il s’agit bien pour l’ACPM de proposer une unité de mesure fiable et égalitaire.
IN. : combien cela coûte-t-il à vos adhérents ?
J.P. D. : comme le souligne Stéphane, nous sommes une association tripartite. Le ticket d’entrée pour les medias intéressés, est de 750 euros. Il s’agit pour l’ACPM de permettre l’accès à cette certification aux plus gros tout en étant accessible aux tout petits, podcasters, indépendants, auteurs, tous peuvent y accéder. 1400 marques de radio sont membres de l’ACPM, de Skyrock, NRJ, à France Inter, aux centaines de radios nées du digital.
S.B. : L’ACPM devient ainsi un organisme de repère des médias à part entière.