Par ces temps de réchauffement climatique, de covid menaçant, et de guerre des sexes, Perrier lance un spot aussi sombre que notre époque où la dystopie l’emporte sur l’humour, et ou la noirceur de notre monde en déclin est à son paroxysme. Par ici la crise d’angoisse.
Au XXème siècle, le lion auquel une femme assoiffée cloue le bec, sur le myhique I put a spell on you nous a fait triper. L’ombre de John McEnroe vieux et déglingué jouant sur un court désert, sans balle, et sans compétiteur nous a scotchés, Les planètes rock tournoyant au son de Get Up de James Brown nous ont fait swinger… etc.
Et Perrier, a décidé de ne pas nous épargner…
Mais aujourd’hui nous avons changé de siècle… Et Perrier a décidé de ne pas nous épargner… Époque glauque oblige, époque de séries TV dystopiques et anxiogènes oblige aussi, qui nous mettent la boule au ventre mais que nous aimons tant, car elles sont addictives et nous détournent de notre présent ? Que nenni.
Avec cette jeune femme enceinte qui échappe à un village d’hommes assoiffés… Avec ce soleil qui brûle, plus que cette unique bouteille Perrier que l’héroïne fait couler sur son visage, sa bouche, son menton (quel gâchis), ne nous rafraichit. Avec ces hommes qui pourchassent cette puissante cowgirl et qui nous ramènent aux relations bien mal en point entre hommes et femmes… Avec cet enfant dont le destin est mal barré… Perrier nous plonge dans un abîme de peplexité. C’est que nous sommes dans un monde qui ressemble plus à ce film (magnifique et spectaculaire par ailleurs), qu’à une feel good comedy…
Le film Perrier nous glace…
De fait, à une époque où l’on vit au rythme du Covid, de l’accélération numérique, de décisions de fermer les cafés, les bars, les restaurants, et j’en passe, à l’heure où Emmanuel Macron nous parle de couvre-feu à partir de 22 heures, à l’heure où à peine sortis d’un confinement de deux mois nous replongeons dans une semi-liberté, ponctuée d’incendies impossibles à éteindre et de tempêtes qui laissent des villages sans eau… potable… Le film Perrier nous glace. Mais c’est sans doute une question d’humeur. Personne n’est à l’abri d’un coup de blues. Et la série True Detective également réalisée par Cary Joji Fukunaga n’était pas non plus la plus gaie des stories… Et pourtant nous avons plongé avec ces deux héros dans la fange… Alors un conseil, avant de visionner ce spot sublime, buvez un coup de blanc. Vous n’y verrez sans doute rien de tout ce qu’INfluencia y a vu. Natalie Rastoin a quitté Ogilvy, non?