Vous êtes autoentrepreneurs mais les fiches de paie vous manquent ? les coopératives d’activités et d’emploi sont faites pour vous.
Vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Ce statut pourrait pourtant être celui qui est le plus adapté à votre activité. Inscrit dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) sont un concept original parfaitement adapté aux indépendants, aux travailleurs autonomes et aux start-ups qui souhaitent tester leur modèle dans les meilleures conditions tout en profitant d’un statut « d’entrepreneur salarié » qui leur permet de recevoir un salaire et de bénéficier de la couverture sociale d’un employé lambda.
Des charges à ne pas négliger
Les CAE proposent une alternative à la création d’entreprise classique à toute personne qui souhaite se mettre à son compte et bénéficier de droits sociaux tout en étant accompagnée et en mutualisant certaines ressources. Chaque membre d’une CAE bénéficie ainsi d’un cadre juridique (numéro de TVA & immatriculation au Registre du commerce et des sociétés) et des droits sociaux associé à son statut d’entrepreneur salarié en CDI (cotisation retraite, chômage et santé). Ce statut a une durée de vie de 3 ans. Ensuite, le membre de la CAE pourra décider de quitter la structure ou de s’y associer officiellement via l’acquisition d’actions dont le montant est fixé lors de la création de la structure. La gestion administrative de son activité (comptabilité, versement d’un salaire, gestion des obligations fiscales, sociales et juridiques) est, quant à elle, mutualisée et assurée par la CAE. Ces services ont un coût. Le membre d’une telle coopérative doit payer environ 40% de charges sociales au même titre qu’un salarié lambda. Le collaborateur doit verser en supplément une contribution de 10% dédiée au fonctionnement de la structure.
Boots & Cats
Audrey Julienne a vite été séduite par ce modèle. Cette ancienne responsable marketing des laboratoires Boiron aux USA a créé son agence de de communication il y a douze ans. Mais Boots & Cats a toujours eu un modèle de fonctionnement singulier. « Les cinq filles avec lesquelles je travaille ont voulu rester indépendantes, explique-t-elle. Nous n’avons pas de bureau non plus ce qui est unique dans notre industrie. J’ai aussi toujours voulu encourager mes collaboratrices à voyager tout en travaillant et à tenter des expériences qui les attiraient. Je fais moi-même beaucoup de coaching auprès d’entrepreneurs. A un moment, je me suis demandé si je devais faire uniquement cela ou me concentrer sur mon agence. C’est alors que j’ai entendu parler de la CAE et j’ai vite compris que ce modèle était fait pour moi».
Se donner des coups de pouce en cas de besoin
Audrey Julienne et trois de ces collègues sont donc devenues partenaires d’une coopérative qu’elles ont créée spécialement pour l’occasion. Elles souhaiteraient attirer dans leur structure d’autres personnes qui travaillent dans leur secteur afin de partager leur expérience et de se donner des coups de pouce en cas de besoin. La CAE peut sembler inutile pour des indépendants qui peuvent bénéficier du statut d’auto-entrepreneur. La coopérative d’activité et d’emploi a toutefois deux principaux avantages. « Elle fait tout d’abord sauter les barrières imposées par l’URSSAF qui obligent les auto-entrepreneurs à ne pas être trop dépendant d’un seul client sous peine d’être accusé de salariat déguisé, décrit Audrey Julienne. Avoir des fiches de paie permet ensuite de ne pas être pénalisé dans de nombreux domaines comme la location d’un appartement ». Alors pourquoi hésiter encore plus longtemps ?