Knorr affichera dès l’an prochain le Nutri-score et les portions à consommer sur tous ses produits. Une initiative chasse l’autre dans ce secteur bouleversé par les nouvelles attentes des consommateurs.
C’est mieux que rien, diront certains. Trop peu, trop tard et trop opportuniste, répliqueront les autres. Les marques de produits de grande consommation ont compris qu’elles devaient changer leur (mauvaises) habitudes pour survivre. Unilever vient, à son tour, d’en faire la preuve en décidant d’afficher le Nutri-score et les portions à consommer sur les produits de sa marque Knorr.
94% des français trouvent aujourd’hui choquant de détruire des produits neufs invendus et 92% se révoltent à l’idée de voir des produits alimentaires encore comestibles jeter à la poubelle. Pour combattre ces pratiques la plupart des particuliers se disent bien décidés à agir. Une personne sur deux dans l’hexagone est prête à renoncer à tout produit qui contient du plastique et 59% pensent se rendre dans des magasins en vrac avec leurs contenants. « Les consommateurs appellent à de nouvelles manières de consommer, expliquait l’agence Max Welcome dans un éditorial publié dans La Quotidienne d’INfluencia (http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,observatoire-influencia,avenement-consommateur-responsable,9729.html). Ce n’est pas nouveau mais, aujourd’hui, cette tendance devient un impératif, ce n’est plus le fait de quelques altermondialistes enragés. Nous sommes bien à l’avènement du consommateur responsable. » Les marques commencent à s’adapter à ce phénomène.
Le noir et le blanc n’ont plus la cote
Johnson & Johnson a décidé de ne plus vendre de produits éclaircissants, L’Oréal à retiré les mots « blanc » et « blanchissant » de toutes ses gammes et les visages noirs aux sourires éclatants ont disparu des packagings de Tante Jemima et d’Uncle Ben’s . Dans l’alimentaire le « Fast&Clean Food » et les produits « water free » (désolé pour les anglicismes) font partie des grandes tendances du moment, si l’on en croît le cahier annuel édité par J. Walter Thompson. Le « Bien manger » est devenu une des expressions les plus à la mode dans la publicité. Buffalo Grill promet de ne proposer que de la viande française dans ses 360 restaurants. McDonald’s dévoile les informations nutritionnelles de ses produits sur ses packagings. Unilever n’est pas en reste.
Une approche qui se veut pédagogique
Le géant qui vend près de 400 marques dans 190 pays publie déjà sur son site la composition de ses références. En France, le groupe a voulu aller plus loin en affichant, à partir du second trimestre 2021, sur les produits de sa gamme Knorr, le Nutri-score et un visuel de portion à consommer. « Les grandes marques doivent s’engager pour répondre aux attentes des consommateurs dans le dialogue et la transparence et c’est ce que nous faisons avec nos marques tant au niveau des ingrédients et recettes que des emballages plus respectueux de l’environnement, vante Nicolas Liabeuf, le président d’Unilever West Europe. L’approche pédagogique sur la portion que nous avons développée en France pour Knorr, vient compléter l’approche Nutri-Score actuelle et permet aux consommateurs de mieux comprendre l’impact des quantités qu’ils consomment au quotidien sur leur santé et leur bien-être». Le choix de ce label, qui a été fondé en 1838 à Heilbronn en Allemagne par Karl Heinrich Knorr n’est pas innocent.
The Future 50 Foods
Plus de 95% de ses ingrédients agricoles sont en effet déjà cultivés de manière durable dans le respect d’une charte stricte relative à la qualité du sol, à l’utilisation de l’eau et au respect de la biodiversité. La marque met aussi en avant la nécessité de manger une plus grande variété d’aliments et davantage de légumes. Elle a notamment publié l’an dernier un rapport intitulé « The Future 50 Foods (50 Futurs Ingrédients) », qui identifie les cinquante aliments végétaux que l’on devrait consommer en plus grande quantité, pour notre santé et celle de la planète. Knorr s’engage à introduire de plus en plus de ces ingrédients dans ses références. Mais au lieu d’attendre une telle évolution, les consommateurs ne devraient-ils pas plutôt acheter des produits frais et non transformés ? La réponse à cette question semble couler de source…