Élan altruiste ou simple coup de com’, les grandes enseignes s’érigent en héros en ce moment en accueillant les « petites » marques dans leurs enseignes. Oui mais, à bien y regarder, la créativité en tant de crise se trouve aussi chez les « petits » commerçants. Laetitia Faure, fondatrice d’Urban Sublime vient de lancer l’étude Transformer la crise en opportunités. A cette occasion, elle nous raconte quatre points que les « petites » marques ont à enseigner aux grandes.
1. La force de la co-création
Le contexte de crise nous rappelle que l’important c’est le client. Que veut-il ? Comment les marques peuvent-elles l’aider ? Comment se rendre utile ? Tout naturellement la co-création vient renforcer les liens avec les audiences, puisque ce sont les consommateurs qui, ensemble, décident du type de produits souhaités en collaboration avec la marque. Chez Atelier Unes, pas un produit ne sort sans avoir été validé et co-créé avec toute la communauté. Bien loin des marques qui lancent des collaborations avec les influenceurs, ici l’influenceur c’est le client ! Et cela fonctionne : 3000 paires de collants commandées en 10 jours.
2. L’ambiance fait aussi le lieu
Les bars ferment ? Qu’à cela ne tienne, le Signature Brew à Londres a lancé sa Christmas Box, une sélection de bières de prestige agrémentée de snacks mais également d’une playlist Spotify de Noël concoctée exclusivement par des journalistes musicaux pour accompagner chaque bière. Et pour retranscrire toute l’atmosphère traditionnelle de ce pub chez soi, un quiz musical est aussi ajouté à la box pour l’occasion. Comme quoi, l’atmosphère des lieux est aussi importante que les produits vendus. Pas étonnant que Sézane parfume ses colis de son eau, senteur que l’on retrouve dans tous ses lieux de vente. Ou comment, en temps de crise, rapporter un peu des endroits que l’on aime à son domicile.
3. Revenir à l’essentiel ou arrêter de vouloir conquérir la planète
Vous aussi vous vous demandez pourquoi il est si nécessaire chez les grandes marques de devenir « leader des marchés mondiaux » ? Si cette soif de conquérir la planète n’est pas démesurée et source de maux – sociaux et environnementaux – qu’il faudrait remettre à plat pendant cette période propice à la réflexion ? La marque de vêtements et accessoires Amélie Pichard partage sur son site Internet une réflexion suffisamment rare et percutante pour être évoquée. Doit-on forcément se développer à l’international en créant davantage d’empreinte carbone ? Ne serait-il pas temps de repenser la finalité de l’entreprise ? De prendre le temps ? Amélie Pichard lance une nouvelle façon de voir les choses « La croissance économique insatiable et irresponsable est vulgaire ». Ce mouvement de retour à l’essentiel et au sensé, appuyé par de nombreux consommateurs et citoyens, initie une nouvelle forme d’économie.
4. L’arrêt des réseaux sociaux
Si Lush UK a ouvert la voie de la désertification des réseaux sociaux, pourquoi de petites marques, qui ont déjà du mal à toucher un public, décident de ne plus fréquenter ces réseaux ? Pourquoi la boulangerie parisienne Circus Bakery qui comptabilisait 65000 abonnés sur Instagram a-t-elle décidé de tout arrêter en juillet dernier ?
Pour certaines valeurs que l’entreprise ne retrouvait plus dans les politiques de Facebook ou d’Instagram mais aussi pour la passion du métier et l’envie de concentrer leur temps sur le savoir-faire. Quand on sait que 68% des consommateurs trouvent que les marques et entreprises ne partagent pas de contenu intéressant sur les réseaux sociaux (Forrester, mai 2020) il est peut-être temps de canaliser son énergie sur la valorisation du travail bien fait.
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