10 janvier 2021

Temps de lecture : 2 min

Les entreprises ont de plus en plus la tête dans le « nuage »…

Beaucoup de sociétés hésitent encore à placer leurs données dans le Cloud. Un expert de Magellan Partners nous explique les éléments à prendre en compte avant de faire le grand saut…

Beaucoup l’ont fait, certaines hésitent encore et les plus petits ne savent pas trop comment s’y prendre… La bascule vers le Cloud n’est pas toujours une mince affaire pour les entreprises. De nombreux dirigeants se demandent s’ils doivent sauter le pas ou s’il est urgent d’attendre.
Selon une étude de Gartner, le marché mondial des technologies Cloud a atteint 214,3 milliards de dollars fin 2019, soit une hausse de 17,5% en un an et il devrait approcher les 331,2 milliards de dollars (+54,5%) d’ici la fin de l’année prochaine. Amazon Web Services (AWS), la filiale d’Amazon spécialisée dans les services de cloud à la demande, a affiché au troisième trimestre des revenus en hausse de 29% en un an, à 11,6… milliards de dollars. Son grand rival, Microsoft Azure, a fait encore mieux avec une progression de 48% de ses revenus sur le premier trimestre de son exercice décalé 2020/2021.

Le marché se consolide

« En France, environ 60% des 1500 plus grandes sociétés ont déjà basculé leurs données sur le Cloud et les groupes les plus importants ont souvent fait appel aux principaux prestataires de services américains, souligne Stephan Durey, Associate Partner chez Magellan Partners, un cabinet de conseil en organisation et système d’information spécialisé dans les technologies et la data. Il est en revanche beaucoup plus compliqué de connaître le nombre total de sociétés hexagonales qui sont passées sur le Cloud. » Un signe montre toutefois que ce marché prend de l’ampleur : ses acteurs se consolident d’année en année. Les vingt principaux prestataires en France ont ainsi vu leurs parts de marché gagner plus de quatre points depuis 2015 pour atteindre 47% aujourd’hui.

Mieux vaut se préparer

Vouloir placer ses données dans le « nuage » nécessite néanmoins une bonne dose de réflexion et une préparation certaine. « Le modèle économique du Cloud pour les toutes petites entreprises est plus difficile à trouver » reconnaît Stephan Durey. Quelques ordinateurs et des disques dures annexes pour éviter toutes pertes imprévues de données peuvent suffire au bonheur des indépendants et des TPE. Les plus grandes sociétés peuvent négocier agressivement avec des prestataires informatiques et dépenser moins d’argent dans la maintenance de leurs serveurs que dans le basculement vers le Cloud. Les énormes multinationales et les compagnies qui sont trop grandes pour tout gérer seules mais trop modestes pour négocier des tarifs avantageux devraient, elles, penser à mettre leurs données dans le ciel virtuel des datas.

Un faux problème

« Une société qui ne travaille pas dans l’informatique à tout intérêt à transférer ses données vers le Cloud, résume Stephan Durey. Pourquoi gérer un domaine que vous ne maîtrisez pas totalement ? » Les tarifs proposés par les spécialistes du « nuage » ne cessent, de surcroît, de baisser d’année en année. Quant aux questions liées à la sécurisation des données, l’associé de Magellan Partners, qui compte plus de 1 200 consultants et a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros, les balaie d’un revers de la main. « Des législations de plus en plus strictes encadrent ce secteur, explique t-il. Vous pouvez également privilégier des prestataires basés dans des pays dans lesquels les lois sont plus restrictives. Savez-vous par exemple qu’il est interdit de mettre sur le Cloud les données salariales des employés allemands si vous ne passez pas par un prestataire local ? Et puis, ces préoccupations liées à la sécurité doivent être mises dans leur contexte. Les entreprises utilisent depuis des années des opérateurs télécoms pour transférer leurs données sans se faire aucun souci. Pourquoi faire plus confiance à un fournisseur d’accès à internet qu’à une entreprise spécialisée dans le Cloud ? » La question mérite d’être posée…

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia