24 février 2021

Temps de lecture : 3 min

Le matching sémantique fait tourner la tête des annonceurs

Proposer sans faillir à l’internaute la publicité vidéo qui va l’intéresser. Le rêve des marques est en passe de devenir réalité grâce à l’IA. Le succès de ShowHeroes le prouve…

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Proposer sans faillir à l’internaute la publicité vidéo qui va l’intéresser. Le rêve des marques est en passe de devenir réalité grâce à l’IA. Le succès de ShowHeroes le prouve…

C’est le Graal de tout annonceur : diffuser les bons messages aux bonnes personnes et au bon moment. Proposer une paire de chaussure de sport à un retraité grabataire n’a pas grand intérêt. Vanter le caractère rafraîchissant d’une glace à la vanille un jour pluvieux est une pure perte d’argent. Dévoiler son nouveau coupé sportif à un mineur qui doit attendre encore trois ans pour passer son permis de conduire n’aura aucune incidence sur vos ventes. Une méthode très efficace permet toutefois de contourner tous ces écueils et de parvenir à bon port sans le moindre détour : le matching sémantique.
Très utilisés dans le recrutement pour s’assurer que les CVs correspondent bien aux descriptions de poste, ces algorithmes permettent de proposer à l’internaute la publicité vidéo qui va l’intéresser, non grâce à ses données mais en fonction du contenu qu’il consulte à l’instant T. L’efficacité de cette technologie est impressionnante. Les études montrent en effet que le taux de complétion de ces campagnes vidéo (part de l’audience qui visionne intégralement une vidéo) peut atteindre 75% alors qu’il est inférieur à 30 % sur YouTube. La linguistique peut faire vendre… De plus en plus de marques semblent en être convaincues. ShowHeroes n’ira pas s’en plaindre.

Un CA multiplié par 5 en 2020

Cette start-up berlinoise fondée en 2016 revendique être le premier fournisseur indépendant de solutions vidéo en Europe pour les éditeurs et les annonceurs digitaux. Sa croissance est impressionnante. L’an dernier, le chiffre d’affaires du groupe a été multiplié par 5 et dépasse désormais 30 millions d’euros. L’entreprise possède des bureaux à Berlin, Hambourg, Düsseldorf, Francfort, Hildesheim, Paris, Riga, Amsterdam, Vienne, Londres, Madrid, Florence, Milan, Saint Petersburg et Moscou. Pour croître encore plus rapidement, ShowHeroes ne rechigne pas non plus à la croissance externe. Le groupe a récemment acheté la start-up londonienne Union Media qui avait été fondée quelques mois plus tôt. En décembre dernier, elle avait déjà croqué la société espagnole Viralize. « En France, il y a une ou deux entreprises qui pourraient nous intéresser mais pour moi, un rapprochement est uniquement possible si les deux parties ont la même envie de travailler ensemble », nous explique Ilhan Zengin, le CEO de ShowHeroes Group. Cet entrepreneur a parcouru beaucoup de chemin en moins de cinq ans.

Les contenus comme carburant

« Au début, nous nous contentions de produire des contenus pour les annonceurs, se souvient-il. Nous nous nous adaptons à leurs demandes. Nous produisons aujourd’hui encore entre 100 et 500 vidéos par mois et nous possédons une bibliothèque de 35.000 vidéos exclusives que nous avons toutes réalisées. » Les marques peuvent ainsi piocher dans ce vaste portefeuille des contenus pour illustrer leurs contenus éditoriaux. Cette méthode plutôt « artisanale » n’est toutefois pas celle qui est privilégiée par la plupart des clients du groupe allemand. Pourquoi perdre son temps à scroller un inventaire sans fin quand on peut demander à la machine de faire ce travail fastidieux pour vous ?
Les solutions proposées par ShowHeroes permettent en effet d’automatiser la diffusion de contenus. L’IA sélectionne les vidéos qui sont les plus adaptées aux images visionnées par l’internaute. Cette technologie permet, comme on l’a vu, d’accroître sensiblement le taux de complétion. Collé devant son écran, le consommateur est plus enclin à regarder une publicité. « Nos contenus ne sont que le carburant qui fait tourner le moteur du nombre de publicité vues », résume Ilhan Zengin. Sa société génère près de 90% de ses revenus grâce aux annonceurs. Les diffuseurs ne paient ainsi généralement pas les contenus qui passent sur leurs sites et leurs réseaux sociaux. Ces vidéos ne sont en effet que des filets qui permettent d’attraper les internautes pour leur montrer ensuite des publicités.

Une Toile qui s’étend

Ce modèle a déjà séduit un nombre impressionnant de marques. Le portefeuille de clientèle de ShowHeroes ressemble à un Who’s Who du monde des affaires. Audi, Mercedes, Kia, Amazon, Disney, Unilever, Mondelez, P&G, Adidas, Allianz, Vodafone, Samsung, Microsoft, McDonald’s et Mattel ont déjà fait appel à ses services. En France, La Poste, Intermarché, Slate, Melty, Prisma Media et MGEN ont testé ses solutions.
La pandémie a eu un impact sur ses activités dans l’hexagone. « L’année (2020) a été très contrastée sur notre marché, reconnaît Jean-Philippe Caste qui dirige ShowHeroes France. Mais globalement nous enregistrons, comme les autres pays, un intérêt marqué des annonceurs et éditeurs pour nos solutions, qui apportent une forte innovation dans la publicité digitale. Nous étoffons d’ailleurs notre équipe en France, en recrutant des talents aussi bien dans le domaine de la technologie programmatique que dans celui du développement commercial ». Ilhan Zengin est persuadé du potentiel de notre marché. « Avec l’Espagne et la Grande-Bretagne, la France sera le pays où nous enregistrerons la plus forte croissance en 2021 », révèle le CEO du groupe qui emploie plus de 200 collaborateurs. Bien décidé à ne pas s’arrêter en si bon chemin, l’homme d’affaires compte ouvrir de nouvelles filiales en Europe mais aussi sur d’autres continents. Le matching sémantique a de beaux jours devant lui.

 

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