5 avril 2021

Temps de lecture : 4 min

François Morgant (Deauville Green Awards) : « nous avons été des précurseurs »

Les Deauville Green Awards, dont INfluencia est partenaire, fêtent leurs 10 ans. Les professionnels peuvent inscrire en ligne leurs films corporate, documentaires et spots dans les 3 compétitions dédiées et leurs 15 catégories thématiques jusqu’au 9 avril. Le président, François Morgant nous révèle le programme du festival qui aura lieu les 16 et 17 juin.
INfluencia : le festival fête ses 10 ans. Quel bilan en tirez-vous?

François Morgant : qui aurait pu croire, il y a dix ans, que notre festival, qui n’était pas généraliste mais sur un sujet spécialisé pour un public de professionnels de la communication et de l’écologie, aurait un tel développement ? Il est vrai que les questions d’environnement, de développement durable, de santé, de bien-être au travail, de solidarité sont devenues, pendant ces dix dernières années, des questions traitées quotidiennement par les médias, des questions dans l’esprit de tous. Disons que nous avons été des précurseurs … Et l’actualité internationale n’a pas infléchi cette tendance de fond, bien au contraire, puisque pour cette 10e édition nous n’avions encore jamais reçu autant de films à ce stade de l’appel à films qui sera clôturé le 9 avril !

IN. : quelles sont les nouveautés cette année?

F.M. : cette 10ème édition, qui aura lieu les 16 et 17 juin prochains, offrira plusieurs innovations : un nouveau lieu d’exception ouvert au printemps à Deauville, « les Franciscaines » ; l’ouverture d’une grande marketplace dédiée aux entreprises les plus éco-innovantes du secteur ; une hybridation de l’évènement en présentiel et en ligne afin de valoriser au maximum les échanges et films en compétition mais aussi tout un programme autour des nouveaux formats types VR et podcasts.

IN : qui sont les membres du jury? Et qui le préside ?

F.M. : le jury a été renouvelé par tiers, comme chaque année et, parmi les 40 jurés, on trouve Américains, Anglais, Allemands, Portugais, Espagnols et… Français. Un jury de spécialistes de documentaires pour la télévision pour la compétition DOCU, de professionnels de films institutionnels pour la compétition INFO et de pro de spots de sensibilisation pour la compétition SPOT, chacune de ces compétitions se déroulant dans les 15 catégories du festival. Le jury déterminera les finalistes qui recevront les trophées OR et les trois Grands Prix des trois compétitions.
Georges Pessis, ancien directeur du FIMAC, Festival International des Médias Audiovisuels Corporate, et l’ANATEC, Archives Nationales Audiovisuelles des Entreprises et des Collectivités, nous fait l’immense honneur de présider le jury cette année encore. Il a produit et réalisé plus de 300 films documentaires, institutionnels et publicitaires, et est l’auteur de l’ouvrage « Entreprise et cinéma, Cent ans d’images ».

IN: quel est le programme des conférences?

F.M. : le thème central des tables-rondes d’experts 2021 est au coeur de l’actualité internationale avec un focus autour des interdépendances entre « Santé et écosystèmes », en lien avec l’IUCN, le sommet mondiale de la Biodiversité de Marseille qui aura lieu en septembre. Plusieurs tables-rondes élaborées en lien avec le président du Comité scientifique du festival, Jean Jouzel, prix Nobel 2007 et avec le GIEC, permettront donc d’approfondir ces problématiques cruciales avec de nombreux experts et personnalités comme Jean Jouzel ou Yann Arthus Bertrand, entre autres.

IN. : quels conseils donneriez vous à une marque pour remporter un award ?

F.M. : la sincérité et la créativité font souvent la différence. Mais chaque année les surprise sont nombreuses alors pas de secret, lancez-vous en inscrivant votre film ou campagne jusqu’au 9 avril !

IN. : une initiative good dans l’année qui vous a le plus enthousiasmé ou surpris?

F.M. : cette année, le festival s’est particulièrement réjoui de l’annonce par le CNC (Centre national du Cinéma et de l’image animée) de la création d’un groupe d’experts sur le développement durable, chargés de formuler des recommandations qui permettront à l’institution française d’accompagner les professionnels de l’audiovisuel. Cette démarche montre que les grands organismes de soutien à la création en France prennent la mesure des progrès nécessaires pour la transition écologique de la profession, et c’est pour nous une excellente nouvelle.

IN. : a contrario une initiative greenwahing que vous avez détestée?

F.M. : depuis 2020 avec la multiplication des achats en ligne pendant les périodes de confinement notamment, il y a une pratique spécialement écoeurante qui s’est développée : celle du dropshipping. Pour faire court, il s’agit de vendre à prix gonflés des produits achetés pour quelques centimes à des fournisseurs type Alibaba, Aliexpress. Les entreprises concernées s’adonnent souvent à des campagnes agressives de communication, et certaines surfent en parallèle sur la vague écologique. C’est désolant. Pour aller plus loin, l’ensemble des marques qui communiquent sur les arguments pro-environnement de leur produit, sans révéler leurs provenances et les conditions de leur production, ne s’inscrivent aucunement dans une communication responsable, au contraire. Elles sont donc naturellement attaquables. Le cas d’école de cette année fut la marque Les Gargouilles particulièrement décriée pour la dissonance entre son discours engagé et son manque de transparence sur l’origine de ses produits.

IN : le GIEC nous disait en 2018 que nous avions 10 ans pour changer. Les marques ont-elles compris ce message selon vous?

F.M. : il y a manifestement une prise de conscience évidente par les marques de l’urgence de changer nos modèles : pour preuve la création croissante des départements responsabilité écologique et sociale dans les sociétés. L’enjeu est le rythme auquel les actions se mettent en place. Les entreprises doivent impérativement accélérer leur transition, la plupart en ont conscience mais le changement opérationnel n’est pas toujours simple. C’est pourquoi nous devons encourager chaque action prise dans le sens du développement durable, et continuer d’accompagner notre secteur à la production responsable.

Deadline le 9 avril
Les professionnels peuvent inscrire en ligne leurs films corporate, documentaires et spots dans les 3 compétitions dédiées et leurs 15 catégories thématiques jusqu’au 9 avril. Pour couvrir au mieux les nouveaux défis et perspectives apparus depuis un an, une 15e catégorie thématique « Au-delà du Covid » a, en effet, été ouverte à la profession.
Près de 500 films sont attendus du monde entier par le jury international composé d’une quarantaine de professionnels de l’écologie, audiovisuel et communication, de journalistes, de représentants d’institutions prestigieuses et d’entreprises ou d’ONG reconnues.
Et pour permettre à toutes les petites structures engagées de participer au débat d’idées plus que jamais vital, le festival a mis en place une remise spéciale “Non-Profit Discount”.

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