L’IA sémantique pour démystifier la consommation responsable
Mykim Chikli, CEO de Weborama et Antoine Bsaides, Directeur Data & Research introduisent la conférence en rappelant un chiffre clé : 90% des consommateurs européens sont aujourd’hui sensibles à la consommation durable (Étude Panel RSE). « Il est alors essentiel que toutes les industries et tous secteurs répondent à cette demande pour prospérer dans le futur, et s’adapter à ce nouveau contexte en trouvant le bon positionnement de marque et en réussissant à le communiquer correctement », exprime-t-il. Par son analyse via IA sémantique, Weborama a ainsi permis la découverte de 16 tendances structurantes de la consommation responsable et identifié pour 6 d’entre elles des comportements de consommation étonnants.
Les makers, la superfood, et l’éco-mobilité
Antoine Bsaides prend pour exemple, la tendance des Makers : « Dans l’idée que nous nous faisions initialement, les Makers sont un mouvement minoritaire d’individus qui s’intéressent au bricolage. Cependant, l’IA conteste cette idée reçue en nous prouvant que les Makers sont portés par multiples passions et intérêt et vont s’impliquer dans les produits qui consomment (ameublement, déco, hygiène, vêtements) » analyse-t-il.
Autre tendance émergente, la superfood. Nous apprenons qu’elle définit des super-aliments censés conférer des apports nutritionnels énormes (baies de gojis, le matcha, spiruline guarana…). Si l’apriori existant voudrait que les millenials, et les profils « healthy » et sportifs, s’intéressent à cette superfood, l’analyse de Weborama assure qu’il y a bel et bien une montée en puissance de l’intérêt des Français pour ces aliments, et notamment auprès des femmes enceintes et des jeunes retraités. Autre surprise : alors que 46% des contenus sur la Superfood évoquent le sujet des vitamines, ils ne sont lus que par 2,1% des internautes cibles. En revanche, le stress, la minceur, la digestion et le confort urinaire font partie des sujets les plus lus, alors qu’ils sont relativement peu abordés par les marques. Il y a donc ici une réelle nécessité de mieux analyser els sujets d’intérêt des internautes pour le proposer un contenu plus adéquat avec leurs attentes.
L’exemple de l’éco-mobilité est assez surprenant : « contrairement à ce qu’on aurait pu penser, les individus intéresses par l’éco-mobilité sont ceux qui s’intéressent le plus à la voiture, et à l’avion » nous livre Antoine Bsaibes. Et ce, avec un effort constant de rechercher le mode de transport le plus adéquat pour chaque trajet. 3 personas découlent de cette étude : 26% de la population française intéressée par l’éco-mobilité représente un profil déjà impliqué dans les actions sociales et environnementales qui essaie de prendre des actions sur tous les plans de la conso environnementale. Ensuite, 35% d’entre eux aspirent au bien-être et sont engagés dans la consommation responsable au niveau alimentaire. Et 40% des intéressés à l’éco-mobilité s’y intéressent en acquérant un nouvel équipement de mobilité, mais ne sont pas par ailleurs intéressé par la consommation responsable. De fait, sur une même tendance de consommation responsable nous ne pouvons pas nous adresser aux individus de la même manière.
Une démarche responsable de la part des entreprises
Corinne Mrejen, Directrice Générale Les Echos Le Parisien confirme son adéquation avec l’étude Weborama : « Je suis complètement d’accord. Dans les grandes tendances évoquées on constate une rupture. Dans un premier temps on se cantonne à un registre militant avec des gens complètement engagés et aujourd’hui on constate factuellement que c’est élargi à une population plus large coté citoyen, pareil pour les entreprises » exprime-t-elle. Pour le Groupe Le Parisien et Les Échos, la consommation responsable s’articule autour de 3 piliers. D’abord, il s’engage à favoriser l’émergence d’une nouvelle société responsable en informant, en mobilisant, et en accompagnant chaque jour les citoyens et les entreprises. Puis, vient « l’identification de leviers d’engagements et d’axes structurants de notre transformation en montrant le chemin et l’exemple ».« Enfin, la mise en place d’une gouvernance dédiée avec la création d’un comité impact mêlant tous les métiers d’entreprise et pilote l’amélioration dans la trajectoire qu’on s’est fixés » complète Corinne Mrejen. Elisabeth Tran, Responsable Data Architecte chez Dentsu analyse : « L’IA déploie la multiplicité des profils de chacun. Il faut quantifier tout ce qui peut relever de notre impression personnelle et rationnaliser notre approche »
Ainsi, si l’année 2020 a bel et bien été accélératrice de tendances, 2021 sera le passage à l’action concrète et l’année des preuves, dans une logique de croissance et consommation vertueuse.