8 juin 2021

Temps de lecture : 3 min

M6 Publicité: Tendances 2021 part 2/3 : Le virtuel pour échapper au réel

Dans cette seconde partie de notre analyse du cahier « Tendances » de M6 Publicité, nous détaillons le second mouvement qui a surgi l’an dernier : l’apparition « de nouveaux mondes virtuels »…

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Le métavers, vous connaissez ? Ce mot valise issu de l’anglais (contraction de meta universe) décrit un monde virtuel imaginé dans le roman « Snow Crash » (« Le Monde virtuel ») de l’auteur de science-fiction américain Neal Stephenson paru en 1992. Dans cet espace créé artificiellement par un programme informatique, des communautés d’utilisateurs présents sous forme d’avatars peuvent se déplacer et interagir socialement. Cette « idée » est aujourd’hui en passe de devenir réalité.

Boutique virtuelle

Les mondes réels et virtuels se mélangent de plus en plus les uns aux autres. Le concert de dix minutes en image de synthèse du rappeur Travis Scott sur Fortnite a rassemblé plus de 45 millions d’internautes.

Cette mixité pénètre notre quotidien. Le premier salon de coiffure d’Amazon va utiliser la réalité virtuelle pour permettre aux clients d’essayer de nouvelles couleurs. L’Oréal propose de tester sur son smartphone ses produits de maquillage et de coiffure. Filmer ses pieds permet même de tester les tous derniers modèles de Gucci. Clarins et la marque britannique de maquillage Charlotte Tilbury viennent, pour leur part, de lancer des boutiques virtuelles. Nike a présenté sa dernière collection outdoor dans une version virtuelle du Crater Lake dans l’Oregon et Pangaia nous a invité à nous balader en Antarctique pour découvrir ses nouvelles doudoune. Certaines de ces expériences sont assez décevantes mais la technologie qui évolue rapidement va bientôt nous permettre de vivre des choses qui appartenaient encore au monde de la science-fiction il y a quelques années à peine. Notre nouveau « moi » devrait ainsi devenir de plus en plus numérique à l’avenir.

Les avatars ont la cote

« L’avatar humanisé permet aujourd’hui de développer une nouvelle forme de vie à part entière », souligne Annabelle Guilly, directrice d’études chez M6 Publicité. Dans une de ses campagnes sur Instagram, Amazon a créé le double digital de Justin Bieber. Un mannequin virtuel nommé Imma créé par l’entreprise japonaise Aww Inc a habité pendant trois jours dans un magasin Ikea.

Pour échapper aux paparazzis et préserver sa santé mentale, la chanteuse Grimes a fait encore plus fort que les deux membres de Daft Punk qui se cachaient derrière des masques en s’inventant un avatar numérique un rien… flippant baptisé WarNymph (https://theface.com/music/grimes-warnymph-miss-anthropocene-balenciaga-volume-4-issue-003). La créatrice Inès Alpha imagine, elle, des maquillages numériques dans son studio parisien afin, comme elle le dit, « d’augmenter la personne ». A vous de juger… Ces avatars peuvent aussi être identitaires et non pas uniquement visuels. Le fondateur de Tesla, Elon Musk, l’a prouvé en baptisant son sixième enfant X Æ A-12. Ces nouvelles formes de vie virtuelle permettent d’exister dans ce monde de plus en plus digitalisé. Les marques commencent à en prendre conscience. Elles savent en effet que la digitalisation de la société peut leur rapporter gros, très gros.

Même les monnaies deviennent virtuelles

« 49% des 18-49 ans se disent prêts à acheter des produits virtuels, constate Annabelle Guilly. Cette proportion atteint même 68% chez les 18-24 ans. 46% des consommateurs affirment être prêts à acheter au même prix des objets virtuels et réels. » Aujourd’hui, la « mode » actuelle est toutefois plutôt aux « bonnes affaires ». Gucci a ainsi proposé sur son site marchand des baskets virtuelles pour la modique somme de 12,99 euros alors que ses « vraies » chaussures dépassent les 500 euros. Les NFT, ces jetons numériques qui ne sont pas interchangeables, permettent, quant à eux, de « recréer de la rareté et de l’authenticité dans un monde numérique où tout est reproductible », juge l’étude de M6 Publicité. Pringles en a fait l’expérience en vendant un paquet doré virtuel à 50 exemplaires. McDonald’s a, lui, créé en France un concours, le #McDoNFT, qui permettait de gagner 20 œuvres uniques en NFT.  Et pour payer un produit virtuel, quoi de mieux que d’utiliser une monnaie qui l’est tout autant ? La capitalisation boursière du marché mondial des cryptomonnaies a quadruplé en l’espace de six mois pour atteindre 2000 milliards de dollars au début du mois d’avril. « Paypal autorise déjà les paiements en cryptomonnaies sur sa plateforme », ajoute Annabelle Guilly. Même si les valeurs de ces devises sont encore très instables, leur raison d’être est, elle, très solide. « Les cryptomonnaies vont constituer le pilier de notre futur financier, prédit Andreas Antonopoulos, un spécialiste du Bitcoin. Vous ne pouvez pas désinventer une technologie. » Les 5030 monnaies virtuelles déjà créées le prouvent un peu plus chaque jour…

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