16 juin 2021

Temps de lecture : 1 min

Booking.com en mode évasion fiscale selon les autorités italiennes !

Pour la police financière italienne cela ne fait plus grand doute : dans un communiqué publié jeudi 10 juin dernier, elle affirme que la plateforme de réservation en ligne Booking.com est soupçonnée d’avoir évadé fiscalement plus 153 millions d’euros.

L’évasion fiscale à échelle planétaire, pratiquée par les entreprises ou les particuliers, coûterait chaque année 427 milliards de dollars aux Etats, au profit de paradis fiscaux ou de pays peu regardants, selon un rapport de l’ONG Tax Justice Network dévoilé en novembre dernier. Et il semblerait bien que nos voisins italiens ont déniché l’un des plus gourmands en la matière. Une enquête initiée en 2018 révèle que Booking.com a édité des factures sans aucune TVA, grâce à la technique dite d’« autoliquidation », y compris pour les établissements d’hébergement qui n’avaient pas de numéro de TVA. En conséquence, les taux de valeurs ajoutées n’était ni déclarées ni payées en Italie.

En ayant recours à cette méthode, l’un des mastodontes de la location d’hébergement aurait engrangé près de 700 millions d’euros en seulement 900 000 transactions, pour lesquels il aurait réglé la — pas si — coquette somme de 153 millions d’euros de TVA. Presque comme si le hasard faisait bien les choses, Booking n’avait jusqu’alors aucun  représentant fiscal en Italie et n’était donc pas tenu de déclarer les recettes aux autorités fiscales italiennes. Des sources de la police financière ont ainsi déclaré que la marque avait « réalisé une évasion fiscale totale, qui n’a été payée ni en Italie ni aux Pays-Bas ».

Pas près d’avouer ni d’assumer

Pour nourrir son droit de réponse, Booking a préféré rejeter la faute dans une note en déclarant que « conformément à la législation européenne sur la TVA, nous estimons que toutes nos structures partenaires dans l’Union européenne, y compris les structures italiennes, sont responsables de l’évaluation du paiement de la TVA locale et du paiement aux gouvernements respectifs ».

Avant de poursuivre : « Nous confirmons que nous avons reçu le récent rapport d’évaluation des autorités italiennes, qui va maintenant être examiné par l’Agence du revenu, et que nous avons l’intention d’enquêter en pleine coopération avec cette dernière ». Cette enquête a de grandes chances de tomber entre les mains du récemment inauguré Parquet européen dédié aux sujets d’évasion fiscale, qui aurait ainsi déjà pris contact avec ses homologues transalpin pour déterminer la meilleure marche à suivre. Le diable ne s’habille pas qu’en Prada, en Italie…

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