Fini le bureau des légendes, la DGSI lance son site internet !
Prête à faire valoir son identité et les missions qu’elle remplit au quotidien, la direction générale de la sécurité intérieure, ou DGSI pour les intimes de Malotru, dévoile son site internet officiel. Une manière de renforcer le lien qui l’unit aux Français en sortant — un tout petit peu — de l’ombre, tout en se dotant d’une plateforme de recrutement prête à faire grossir ses rangs. Pari gagnant ?
Se montrer sans rien dévoiler. Se raconter sans trahir de secret. Même pour l’une des institution les plus secrètes de la 5ème république, astreinte au secret-défense et longtemps « enfermée dans ses mystères » comme le concédait l’un de ses hauts gradés, le silence absolu n’était plus de mise. Oui, la DGSI — Direction Générale de la Sécurité Intérieure — débarque sur internet avec son site officiel, prête à remplir la mission acrobatique de l’exhibitionnisme numérique. Comme pour justifier cette décision paradoxale pour un service de renseignement, Nicolas Lerner, directeur général de la DGSI, expliquait à son siège que « c’était une ardente obligation de faire savoir ce que l’on fait. Tous les grands services de renseignement dans le monde avaient un site internet dédié ». Avant de rappeler que, selon un sondage, « 85% des personnes interrogées disent connaître la DGSI, ils sont peu —37% — à savoir ce qu’elle fait. C’est une marque ».
Selon un communiqué publié par la maison elle même, le site en question devra « répondre aux préoccupations de nos concitoyens pour la sécurité nationale » et leur permettre « de mieux comprendre l’organisation et les missions de la DGSI ». Vous l’aurez deviné, les mots d’ordre seront pédagogie et sensibilisation, notamment pour expliquer les 3 grandes missions de l’agence, le combat contre le terrorisme, la cyberdéfense et le contre-espionnage. Pour les entreprises par exemple, une liste de recommandations est éditée à leur encontre pour se prévaloir des risques de cyberattaques. Quant aux Français qui voyagent à l’étranger pour les affaires ou dans un cadre privé, plusieurs conseils pratiques leur sont donnés pour se protéger contre les tentatives d’extorsion d’informations d’agents étrangers ou de recrutement. Enfin, une fonctionnalité importante du dispositif permettra aux utilisateurs de signaler des comportements suspects auprès du centre national d’assistance et de prévention — numéro vert : 0 800 00 56 96 —, témoins d’une possible radicalisation d’un individu.
? Missions, décryptage des menaces, recrutement, conseils pratiques, quiz et même objets phares utilisés par les agents… la #DGSI n’aura plus de secrets pour vous !
Retrouvez des contenus inédits sur le nouveau site internet ⬇️https://t.co/n9mCU83DsFpic.twitter.com/lhs5eOITou
— Ministère de l’Intérieur (@Interieur_Gouv) July 6, 2021
Qu’en pense Éric Rochant ?
Outre cette volonté affichée de se montrer d’avantage, les services de renseignement créés en 2014 lors de la fusion des Renseignements généraux et la Direction de la surveillance du territoire ont également modifié depuis quelques années leur politique de recrutement. En novembre 2019, elles se lançaient pour la première fois dans une campagne de recrutement public avec l’ambition de faire grossir ses rangs de 1200 embauches d’ici à 2024. Pour info, l’institution comptait à sa création en 2014, 3200 agents, un nombre qui grimpe à 4700 aujourd’hui, et qui devraient être à plus de 5500 à terme. Les chiffres communiqués de 5 à 600 nouveaux agents par an prouve qu’elle se donne les moyens de ses ambitions.
Un membre des ressources humaines choisissait à l’époque de démystifier l’élitisme qui collait à la peau de la DGSI en affirmant que « nous ne cherchons pas que des ingénieurs surdiplômés, on embauche aussi des techniciens, des administratifs. C’est la personne qui compte le plus ». Ce nouveau site s’inscrit totalement dans cette démarche en affichant une rubrique pour déposer sa candidature. Plus de 150 professions y sont proposés : policiers, fonctionnaires des corps administratifs, techniques et scientifiques ou encore des contractuels — ingénieur, traducteur, analyste, architecte, psychologue, etc. —.
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