10 avril 2025

Temps de lecture : 3 min

Avec Mini Moi, Stéphane Galienni pousse plus loin l’Incognito Influence

Après avoir célébré les pépites françaises de l’IA et du luxe dans INfluencia, Stéphane Galienni dévoile une capsule artistique et engagée baptisée “Mini Moi”, directement issue de son projet Incognito Influencer. Une satire bienveillante de la vanité numérique, qui interroge l’influence, la matière et l’égo.

L’annonce est apparue le 7 avril dernier sur le compte LinkedIn de Stéphane Galienni, fondateur de l’agence Balistik’Art : une “nano-collection capsule” baptisée Mini Moi, prolongement tangible du Incognito Influencer Project, était lancée. Au programme : de toutes petites figurines en pâte à sel recyclée, faites à la main et inspirées des archétypes de l’influence contemporaine. Le tout dans un emballage éco-conçu, fabriqué en France, et numéroté.

Sorte de “contre-influence” artisanale, la collection joue autant sur l’absurde que sur le sens critique. Chaque “Mini Moi” est unique, imparfait, modeste par nature – à mille lieues de la perfection hyperlisse des avatars numériques ou des profils Instagram filtrés. C’est que cette capsule n’a rien d’anecdotique : elle découle directement de l’ADN du Incognito Influencer Project, un concept artistique lancé il y a plusieurs mois par Galienni, mêlant satire visuelle, réflexion sociétale et engagement écologique.

De l’incognito numérique à l’objet tangible

Pour bien comprendre l’origine du projet, il faut remonter à octobre 2023, lorsque Stéphane Galienni était interviewé dans INfluencia pour décortiquer l’Incognito Influencer Project, un projet artistique se moquant avec élégance des postures narcissiques de l’économie de l’attention. « Ce que j’ai voulu montrer à travers ces images, c’est le ridicule attaché à certains comportements d’hyper-mise en scène de soi sur les réseaux sociaux. Le tout avec bienveillance, mais sans filtre », expliquait-il alors. Ce sont précisément ces figures grotesques et familières, issues de l’iconographie de l’influence, que l’on retrouve, en version miniature et pâteuse, dans la collection Mini Moi.

En février dernier, alors que son agence Balistik Art présentait son propre sommet « Luxe Intelligenc.IA » entièrement dédié à l’IA dans le luxe et la culture, il confiait même dans une nouvelle interview sa volonté de faire émerger une voix française sur ces enjeux : « Avec notre sommet, c’est toutes les pépites françaises de l’IA et du luxe qu’on représente », affirmait-il, évoquant une scène créative encore trop peu valorisée sur la scène internationale.

Une critique douce-amère du narcissisme numérique

Sous des dehors naïfs et ludiques, chaque figurine Mini Moi agit comme un miroir déformant : ici un influenceur “coach de vie” mal dégrossi, là une créatrice beauté qui dégouline de gloss imaginaire… C’est tendre, décalé, mais aussi politique. Et surtout, ça ne se prend jamais au sérieux – contrairement au sujet que ça interroge. « Mini Moi, c’est l’incarnation matérielle de l’ego 3.0 dans sa forme la plus humble : fait main, en pâte à sel, biodégradable… et sans likes », commente avec humour Galienni sur LinkedIn.

Le choix de la pâte à sel n’est pas anodin : matière enfantine, fragile, biodégradable, elle s’oppose frontalement aux plastiques brillants des figurines collector traditionnelles. C’est aussi une manière de boucler la boucle avec le propos de fond : mettre en lumière la vacuité parfois creuse de l’ultra-individualisme numérique, tout en offrant un objet d’art à la fois critique et poétique.

Influence et responsabilité : un manifeste miniature

Mini Moi ne se contente pas d’être un clin d’œil sarcastique à l’influence. C’est aussi un geste éco-responsable : les figurines sont fabriquées en France, à la main, en utilisant des chutes non récupérables de pâte à sel recyclée issues de projets artistiques antérieurs. L’emballage est éco-conçu, limité, numéroté, et pensé comme une œuvre à part entière. Une manière aussi de réconcilier l’influence et l’artisanat, la satire et l’amour de la matière. Car Mini Moi ne se contente pas de parodier l’ego : il le remet à sa juste échelle – miniature, unique, faillible.

De la galerie aux réseaux : l’art comme terrain de jeu narratif

Mini Moi sera prochainement exposé dans le cadre d’un événement lié au Incognito Influencer Project, dont la vocation est justement de brouiller les frontières entre art, stratégie, influence et critique sociale. Fidèle à sa démarche pluridisciplinaire, Stéphane Galienni poursuit ici un travail déjà amorcé dans ses précédentes initiatives : interroger notre relation à l’image, au moi, à la célébrité instantanée.

À une époque où l’influence devient un produit, Mini Moi en propose une version à la fois réduite, recyclable et réflexive. Et si c’était ça, finalement, le futur de l’influence : des égos moins visibles mais plus conscients ?

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia