TikTok fait résonner la mémoire des victimes de l’Holocauste
À l'occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, qui avait lieu hier, TikTok dévoile de nouvelles ressources éducatives pour faire entendre la voix de ses survivants. Un programme conçu en collaboration avec le Congrès juif mondial et l'UNESCO.
Pilotés «par des experts internationaux », précise TikTok, ces contenus sont regroupés sur un espace dédié accessible depuis la plateforme. En recherchant sur TikTok des mots-clés et contenus liés à l’Holocauste, les utilisateurs pourront découvrir des témoignages de survivants, des vidéos de sites commémoratifs partagés par la communauté ainsi que des liens vers les ressources conjointes du Congrès juif mondial et de l’UNESCO.
Un programme au combien nécessaire, comme l’explique Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO : «À une époque où les survivants et les témoins directs de l’Holocauste sont de moins en moins nombreux, il est vital d’investir davantage dans l’éducation pour transmettre leur mémoire aux jeunes générations. L’UNESCO joue un rôle clé dans la lutte contre la désinformation sur l’Holocauste sur les réseaux sociaux, et est fière de s’associer au Congrès juif mondial et à TikTok, notamment par le biais du site AboutHolocaust.org (par le biais duquel l’Organisation des Nations Unies collabore aujourd’hui avec TikTok, NDLR) qui a enregistré plus de 4,4 millions de visiteurs en 2024 ». Pour rappel, selon un sondage – plus qu’inquiétant – présenté hier par la Jewish Claims Organisation, près d’un jeune sur 2 ne connaît pas la Shoah…
Un travail de mémoire avec les institutions
Les vidéos proviennent de plus de 20 institutions de 11 pays ayant participé à l’initiative TikTok, dont le musée de l’Holocauste de Los Angeles, le mémorial du camp de Dachau, la Maison d’Anne Frank, et bien d’autres. Une manière pour la plateforme chinoise de « faire connecter » ces mémoriaux et musées à de nouveaux publics à l’ère numérique… le tout en accord avec sa volonté de « faire de sa plateforme un espace où l’antisémitisme n’a pas sa place », comme elle le rappelle de manière claire. Par les temps qui courent, et quand on devine le virage politique que pourraient prendre certaines applications concurrentes, ça ne fait pas de mal de le rappeler.
@holocaustmuseumla What would you do to survive a concentration camp? Jacob Meller's small pocket was more than just a piece of fabric – it was a lifeline. To outsmart starvation, Jacob carefully crafted this hidden pocket to store small pieces of bread in order to survive. Today, this pocket stands as a powerful reminder to the resilience of the human spirit. May Jacob's story teaches us that even in the darkest of times, there is hope. #Artifacts#RiseAboveHate#HolocaustMuseumLA♬ original sound – Holocaust Museum LA
Pour rappel, TikTok a fait évoluer ses mesures et ses politiques de sécurité et, depuis plus d’un an, reconnaît l’utilisation haineuse du terme « sioniste » comme substitut d’un attribut protégé lorsqu’il est associé à l’identité juive/israélienne de manière haineuse (plutôt que lorsqu’il est utilisé pour faire référence à une idéologie politique). Comme elle le précise dans un communiqué : « TikTok est aussi actuellement la seule grande plateforme à nommer spécifiquement l’antisémitisme comme une idéologie haineuse interdite dans ses lignes directrices communautaires, dans le but de consolider son engagement à protéger la communauté juive et de signaler à ceux qui chercheraient à propager la haine sur la plateforme ».
Pour Ronald S. Lauder, Président du Congrès juif mondial : « Cette Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste », qui nous rappelle «lessix millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs assassinés pendant la Shoah », nous pousse également à réfléchirà «notre responsabilité commune de préserver leur mémoire ».
Selon lui, « les réseaux sociaux ont le pouvoir de connecter des millions de personnes aux leçons de l’histoire, mais ils risquent aussi d’amplifier la haine. C’est pourquoi il est si important que des plateformes comme TikTok soutiennent le développement de ressources éducatives significatives pour favoriser la vérité et la compréhension. En faisant entendre la voix des survivants et en fournissant des informations fiables, cette initiative montre que la technologie peut être une force au service du bien. Le Congrès juif mondial est fier d’être aux côtés de TikTok et de l’UNESCO dans cette mission importante qui consiste à honorer le passé et à façonner un avenir meilleur ».
« Shoah Stories »
Pour battre le pavé numérique tant qu’il est chaud, TikTok s’associe également au Centre Anne Frank de Berlin, à la Fondation allemande Alfred Landecker, à l’Université hébraïque de Jérusalem et à un groupe de plus de dix institutions de commémoration de l’Holocauste, de survivants et d’éducateurs pour lancer « Histoires de la Shoah » (« Shoah Stories »).
S’appuyant sur le succès de la première initiative dont nous avons parlé, en collaboration avec les mémoriaux et musées de l’Holocauste, « Histoires de la Shoah » propose une bibliothèque alimentée de manière régulière de courtes vidéos de confiance couvrant divers sujets et mises en perspective liés à son histoire. Le site offre aux visiteurs davantage de matériel éducatif sous forme de vidéos courtes qu’un parterre de chercheurs universitaires continuera d’alimenter pendant les prochains mois.
En 2022, l’Unesco, en partenariat avec le Congrès juif mondial, publiait un rapport pointant du doigt la déformation et négation de l’Holocauste sur les réseaux sociaux. Les chercheurs de l’Oxford Internet Institute avaient ainsi découvert que près de 19% des messages au sujet de l’Holocauste publiés sur Twitter relayaient des Fake News contre 17% sur TikTok, 8% sur Facebook et 3% sur Instagram. Sans même évoquer les 49% du Telegram d’alors qui faisaient peur à voir. Concrètement, le travail sera de longue haleine… ou sera fait en vain.
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