20 décembre 2024

Temps de lecture : 5 min

2025 : à chacun son défi

L'année 2024 se termine dans un climat incertain, avec des tensions géopolitiques, des préoccupations climatiques et des défis pour les médias. Le marché publicitaire est morose, l'audiovisuel public fait face à des instabilités, et le cinéma français est en attente de réformes. Retour sur les développements-clés des douze derniers mois et identification des vœux (continuité pour le streaming, une croissance de la SVoD et un meilleur accès à une information fiable grâce aux régulations européennes…) pour les différents acteurs, en vue d’une année 2025 plus optimiste.  

Parler d’environnement incertain relève de la litote s’il s’agit de qualifier les derniers jours de cette année 2024.

Le renversement de Bachar el Assad, en Syrie, est venu ajouter un point sur la carte des zones de tension géopolitique.

Donald Trump n’aura pas attendu sa prise de fonction pour susciter interrogations et souvent inquiétudes, dans les nominations qu’il a annoncées et les orientations qu’il a esquissées.

Chido, pour le grand malheur des Mahorais, s’est chargé de rappeler que la lutte contre le dérèglement climatique demeurait un impératif.

Et 2025 ne pourra pas compter sur la parenthèse enchantée que les Jeux olympiques ont représenté cette année…

Le climat n’est guère plus serein dans l’univers des médias.

Les prévisions sont plus que moroses concernant le marché publicitaire (intervenant le 27 novembre lors du 31e Colloque NPA, le patron de Publicis Média Gautier Picquet est allé jusqu’à prévoir un premier semestre « dégueulasse »).

L’instabilité politique place l’audiovisuel public en porte-à-faux.

C’est dans un climat de tension que se prépare la mise en place du nouveau paysage de la TNT (retrait de Canal+, annonce de contentieux de la part de NRJ, chicaya sur la numérotation…).

Et incertitudes, encore, sur la façon dont les cartes se redistribueront, concernant le financement du cinéma français avec l’arrivée à terme de son accord avec Canal+, sur la chronologie des médias, avec l’échéance du 24 janvier, sur la stratégie de rebond qu’imaginera Disney après sa rupture d’avec Canal+…

Mais parce que le jour se lèvera demain, ce dernier dossier de 2024 permet, au-delà du retour sur les développements-clés des douze derniers mois, d’identifier les vœux que l’on peut former pour les différents acteurs, en vue d’une fin 2025 plus optimiste.

A l’audiovisuel public, il faut souhaiter qu’une stabilité institutionnelle retrouvée permette de refermer les débats respectivement ouverts en 2019 (projet de loi Riester) sur sa gouvernance, et en 2022 (suppression de la redevance audiovisuelle), sur son financement.

Pour les chaînes privées, l’espoir est sans doute synonyme de continuité dans la mise en œuvre de leurs stratégies dans le streaming, et dans la capacité à s’affirmer – via « l’appli SIG » ou par des accords d’agrégation – dans les environnements connectés.

Aux acteurs de la SVoD, on peut souhaiter que le rebond du nombre d’utilisateurs se prolonge dans le niveau d’engagement sur les plateformes qu’ils pilotent.

Et pour nous tous, enfin, comme professionnels mais aussi comme citoyens, souhaitons que la mise en œuvre des conclusions des Etats Généraux de l’Information, la mise en œuvre du Règlement européen sur la liberté des médias (EMFA) et l’action de la Commission pour faire pleinement appliquer le DSA se rejoignent pour restaurer l’accès à une information fiable. Cette convergence apparait d’autant plus nécessaire que les responsabilités nouvelles d’Elon Musk laissent difficilement escompter une inflexion du cap suivi ces dernières années par X.

Toute l’équipe de NPA Conseil vous souhaite de joyeuses Fêtes, en attendant de vous retrouver le 3 janvier pour le premier Daily Insight de 2025.

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Sommaire Wrap UP 2024 : L’audiovisuel entre protection et projection

EQUIPEMENT ET USAGES : DES SIGNAUX PARFOIS CONTRADICTOIRES

1) Raccordement : la 5G fixe pour compléter la fibre
          a) Les réseaux asymétriques (TNT et satellite) accélèrent leur recul 
          b) La fibre totalise plus de 70 % des abonnements IPTV
          c)  5G fixe : ouverture à l’ensemble des consommateurs, mais disparition du walled garden de la box. 

2) Généralisation des équipements connectés mais fragmentation des OS
          a) 60 % de Français possèdent en 2024 une smart tv ; la proportion des foyers « OTT ready » est supérieure à 70 %
          b) Trois Français sur dix privilégient désormais un équipement OTT pour accéder aux programmes
          c) La multiplication des OS

3) Usages : dans l’attente de la montée du linéaire dans le streaming
          a) Le volume de programmes disponibles à la demande continue à croître, mais l’offre de flux s’enrichit
          b) Couverture mensuelle : au moins 35 points d’avantage pour l’ensemble (linéaire + BVoD) 
          c) L’audience TV reprend son érosion, mais le rattrapage continue à progresser
          d) La SVoD rebondit au 4e trimestre, mais enregistre son plus faible volume d’heures visionnées depuis 2020
          e) SVoD : plus de titres visionnés et une consommation moins concentrée

CHRONOLOGIE : LES DATES CLES DE 2024 EN FRANCE

PUISSANCE ET AFFINITE : LA PUBLICITE A LA RECHERCHE DU MEILLEUR DES DEUX MONDES

1) La publicité au centre des stratégies
         a) Une dynamique d’ensemble de la vidéo qui bénéficie inégalement aux différents segments
         b) Broadcasters : l’agrégation comme levier au développement des inventaires
         c) SVoD : la course à la taille critique des forfaits avec publicité
         d) YouTube et TikTok engagés dans la premiumisation de leurs inventaires
         e) Plateformes (Roku, Vizio…) et industriels (Samsung, LG…) : les gestionnaires d’OS comme nouveaux compétiteurs

2) Modernisation de la mesure et optimisation de la performance par la data
         a) Une mesure hybride pour une approche globale associant l’ensemble des acteurs de la vidéo
         b) Adapter la mesure de la performance à la montée du retail media
distribution : priorité a la visibilité

DISTRIBUTION : PRIORITE A LA VISIBILITE

1) La TNT : une audience « primaire » qui devient secondaire par rapport aux enjeux de visibilité
        a) Un horizon garanti d’au moins 10 ans
        b) Mais la baisse de la réception en direct tend à s’accélérer
        c)  « L’application SIG » soumise à un double enjeu de périmètre et de calendrier
        d)  Le nouveau paysage de la TNT après la procédure de (ré)autorisation de 2024

2) L’agrégation comme orientation partagée au gratuit et au payant
        a) Distribution payante : la rupture Canal+ / Disney comme une péripétie ?
        b) Les leaders de la TNT, en pointe dans l’agrégation gratuite
        c)  TV+ : une troisième voie vers l’agrégation freemium ?

LES NOUVEAUX AXES DE COOPERATION ET DE CONSOLIDATION 

1) Comcast et WBD précurseurs dans la restructuration de l’édition de chaînes thématiques
       a) Lions Gate sépare ses activités de production et ses activités de diffusion
       b) NBCUniversal place ses activités dans la télévision câblée dans une société indépendante
       c) Warner Bros. Discovery adopte une nouvelle organisation permettant d’isoler la télévision
       d) Disney et Paramount restent attentistes
       e) Venu Sport, paradigme d’une nouvelle forme de coopération entre les studios

2) L’autonomisation des filiales de production des groupes audiovisuels
       a) Des opérations de concentration structurantes dans la production indépendante
       b) La tentation d’une autonomie plus forte pour les filiales de production des groupes audiovisuels

3) Le développement de la production associant plateformes et diffuseurs historiques
       a) Les plateformes représentent plus du quart du budget consacré aux contenus originaux européens
       b) Le succès de l’intégration des plateformes dans les obligations de financement de la production en France
       c) Une multiplication des collaborations entre plateformes et diffuseurs traditionnels

CADRE JURIDIQUE : UNE ANNEE (PRESQUE) BLANCHE SUR LES ASPECTS ECONOMIQUES 

1) EMFA, DSA et EGI convergent pour sécuriser le cadre applicable à l’information
      a) Mieux distinguer les sources d’information fiable dans l’univers numérique
      b) Protéger la transparence et le maintien de la diversité des services de médias
      c) Le DSA en première ligne dans la lutte contre les fake news

2) Pas d’avancée notable sur la sécurisation du modèle économique des médias
      a) Financement de l’audiovisuel public : une avancée de principe mais de lourdes incertitudes pour 2025
      b) Deux tentatives avortées d’examen de la PPL Lafon à l’Assemblée nationale
      c) Publicité : confirmation du cinéma, ouverture sur l’édition littéraire, statu quo sur la distribution

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