L’automne, les premiers frimas, Halloween, les marchés de Noël et… le Black Friday. Année après année, cette opération commerciale bat tous ses records. Et tout indique que la saison à venir devrait être faste.
En 2024, 44% des Français prévoient de profiter des offres exceptionnelles de cette période, avec une participation particulièrement forte chez les moins de 35 ans (60%), d’après la dernière étude de ShopFully, le spécialiste du marketing Drive to Store, réalisée avec OpinionWay. 17% des acheteurs pensent réaliser leurs achats principalement en magasin et 21% en ligne mais plus de la moitié des consommateurs (52%) envisagent de dépenser moins de 200 euros.
Les allemands en raffolent
En cinq ans, le chiffre d’affaires total du Black Friday en France a bondi de 22% pour atteindre 398 millions d’euros. En 2023, les Allemands et les Britanniques ont été les premiers clients de ces soldes monstres. Près de la moitié des shoppers de ces deux pays (48%) ont passé commande durant cette opération commerciale. Nos voisins de l’autre côté du Rhin ont dépensé 251 euros sur la période, soit bien plus que les sujets de sa majesté (178 euros). Les Belges sont les consommateurs européens qui font le moins de commandes : 2.1 en moyenne contre 3.6 pour le Royaume-Uni.
Des achats divers et variés
Les articles les plus recherchés sont les produits high-tech (39% des visites) et en particulier les marques et les accessoires haut de gamme tels que l’iPhone, l’appareil photo Sony, le MacBook Air, les smartwatches, les oreillettes sans fil, les drones, les trackers de fitness, les téléviseurs 4K et les lunettes intelligentes. Les réductions pour la maison (16% des visites), qui incluent les gros appareils électroménagers comme les réfrigérateurs, les lave-linge et les sèche-linge ainsi que les articles de décoration intérieure comme les meubles et la literie, sont aussi populaires, selon une récente étude de Seedtag. La mode (28%) plaît également beaucoup.
Et en France…
En France, le Black Friday est devenu un rendez-vous incontournable pour les consommateurs depuis le milieu des années 2010. Les jeunes et encore plus les 35-44 ans sont les plus dépensiers, selon une étude relayée par INfluencia. Les plateformes de vente et les grandes marques doivent toutefois prendre garde de ne pas faire tout et n’importe quoi pour gonfler leurs revenus durant cette période de « grande braderie ».
Lutter contre les fraudeurs
Les cybercriminels sont en effet particulièrement actifs pendant ces journées durant lesquelles le trafic sur le web explose. Les consommateurs doivent se méfier des offres trop belles pour être vraies, activer l’alerte anti-phishing, éviter le WiFi public et privilégier les paiements sécurisés comme PayPal. David Liard va encore plus loin. « Lors de la période du Black Friday, les consommateurs recherchent non seulement les meilleures offres, mais aussi des facilités de paiement pour étaler leurs dépenses, explique le directeur des ventes Paris de myPOS qui commercialise des terminaux de paiement. Proposer une diversité d’options de paiement est essentiel pour optimiser les ventes. En effet, l’absence d’une méthode de paiement préférée est le troisième motif d’abandon de panier en ligne. »
Et la RSE dans tout ça ?
La RSE est un autre sujet à prendre en compte. Si la lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas empêcher les marques de participer au Black Friday, comme nous l’avait expliqué le patron de Wopilo Thomas Hervet, de plus en plus de sociétés s’engagent à mieux protéger la planète. 40 % des entreprises récemment interrogées par Converteo affirment ainsi respecter leurs critères de durabilité. Des enseignes comme Decathlon et Leroy Merlin se démarquent par leurs initiatives d’économie circulaire (reprise, reconditionnement). 86 % de ces distributeurs proposent ces services, contre seulement 42 % dans l’ensemble du secteur, un critère de plus en plus important pour les consommateurs. L’adoption de la livraison en point relais, qui est une option de livraison à moindre impact, a toutefois baissé de 14 points en 2024 en raison de l’essor des pure players sans magasins physiques. Les marketplaces restent, eux, les mauvais élèves en faisant preuve de peu de transparence concernant leurs pratiques RSE.
#LesJoursTricolores
En France, certaines marques tentent de faire de la résistance. La carte Française, Origine France Garantie, la FIMIF, Goby, Marques de France, MIF Expo-le Salon du made in France, La Source Française et le collectif des boutiques du made in France ont ainsi lancé de l’opération #LesJoursTricolores qui revendique vouloir « contrer le Black Friday ». Cette opération de communication commerciale, qui se tiendra du 22 novembre au 2 décembre, vise à encourager le grand public à relocaliser ses achats. Elle ne cherche pas à nous faire dépenser moins mais « mieux », ou plutôt plus « bleu-blanc-rouge ». L’initiative, si elle peut être considérée comme louable, n’améliorera pas toutefois notre empreinte environnementale.