13 décembre 2024

Temps de lecture : 2 min

Trop de mails pros : un fléau pour notre bien-être

Les courriels professionnels sont souvent trop nombreux, répétitifs et, dans certains cas, même sexistes. Ils deviennent  une source fréquente de stress et d'irritation pour les salariés. Il est temps de mettre en place des solutions efficaces…

EMAILING

Vous en avez marre des mails qui s’accumulent dans votre boîte ? Vous ne supportez plus les formules de politesse à l’emporte-pièce ? Vous avez des poussées d’urticaire à la lecture de messages à connotation sexiste ? Ne vous inquiétez pas : vous n’êtes pas le seul.

Une enquête réalisée par Flashs pour la société d’hébergement web Hostinger.fr confirme notre raz-le-bol face à l’avalanche de courriels qui nous tombent dessus chaque jour. Près d’un cinquième des salariés (18%) et plus du tiers des dirigeants d’entreprise (34%) du secteur tertiaire reçoivent plus de 50 mails professionnels par jour. La moitié (52%) des chefs d’entreprise consacrent plus d’une heure par jour au traitement de leurs messages électroniques contre 37% parmi les salariés. Le volume important des courriels qui arrivent dans leurs messageries est la première source d’irritation chez les salariés (17%) et chez les patrons (20%). Viennent ensuite l’obligation de répondre rapidement (16% et 17%) et le phishing (14%), cette technique frauduleuse destinée à leurrer l’internaute pour l’inciter à communiquer ses données personnelles. 

Vous coupez pendant les vacances ?

62% des salariés et 75% des dirigeants ressentent du stress lorsqu’ils se connectent à leur messagerie au retour de congés. C’est probablement pour cette raison qu’ils sont nombreux à consulter leurs « messageries »boîtes » durant leurs vacances (67% des employés et 87% des responsables d’entreprise). Les juniors sont particulièrement concernés : 81% des 18-24 ans le font contre 56% des 50-64 ans. Près de 4 salariés sur 10 (39%) et plus de la moitié des patrons (55%) s’appuient de manière ponctuelle ou régulière sur l’intelligence artificielle pour écrire leurs mails professionnels. L’IA n’empêche toutefois pas les erreurs.

Mauvais destinataires

Près de la moitié des actifs (46%) ont déjà envoyé un mail professionnel à la mauvaise personne, une bévue qui arrive plus aux hommes (52%) qu’aux femmes (40%). Dans 16% des cas, cette erreur d’aiguillage a entraîné des conséquences très embarrassantes pour leurs émetteurs.

Les formules toutes faites ont, par ailleurs, le don de nous irriter au plus haut point. Parmi les civilités qui concluent les mails, « Cordialement » est celle qui agace le plus les employés (21%), quel que soit leur âge. « Au plaisir de vous lire » (14%) et « Salutations distinguées » (13%) complètent le podium des tournures mal aimées. Concernant les émoticones, si plus de la moitié des salariés (53%) ne les utilisent jamais dans leurs courriels pros, un gap générationnel existe puisque 47% des 18-24 ans en font usage contre 39% parmi les 50-64 ans.

Le sexisme n’est pas mort

Le sexisme s’exprime aussi dans les courriels professionnels reçus tant par les salariées que les dirigeantes d’entreprise. Proposition de rendez-vous en dehors des heures de travail, contenus à caractère sexuel, demandes d’informations intimes… 20% des salariées et 40% des dirigeantes ont déjà été la cible de mails professionnels dont le contenu relevait de l’intimité ou de la séduction. Les plus jeunes femmes sont les plus visées : c’est le cas de 45% des 18-24 ans et de 41% des 25-34 ans. Celles qui ont été destinatrices de tels messages sont 39% à dire qu’ils contenaient des demandes d’informations personnelles ou intimes et 38% des propositions de rendez-vous en dehors du cadre du travail. Les 18-24 ans sont particulièrement sollicitées par ces demandes de rencontres hors bureau : la moitié en font état. Une femme sur cinq (19%) a par ailleurs reçu des courriels professionnels à caractère explicitement sexuel et 13% ont subi des critiques sur leur physique ou leur caractère.

Le mal du mail

Ce cyberharcèlement provoque une véritable anxiété au travail. Le mal du mail existe. Un salarié avertit en vaut deux…  N’oublions pas non plus que la pollution numérique existe. Si rien n’est fait, le digital sera, à l’horizon 2040, à l’origine de 24 millions de tonnes équivalent carbone, soit environ 7% des émissions de la France contre 2% aujourd’hui, selon un rapport du Sénat. Chaque courriel parcourt, en effet, 15.000 kms en moyenne avant de rejoindre votre boîte mail et génère 20 grammes de CO2. Qu’on se le dise. Au plaisir de vous lire. Cordialement…

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