20 ans d’existence valaient bien un observatoire de la rencontre amoureuse. D’autant que la Covid, la crise économique, et autres phénomènes géopolitiques sont passés par là. L’étude inédite, réalisée auprès de 1000 répondants Français entre 2012, 2015 et 2024, indique que 79 % des utilisateurs considèrent les applications de rencontre comme une expérience enrichissante. Même si, elles ne permettent pas toujours de rencontrer LE grand amour, elles favorisent l’ouverture aux autres, offrent souvent la possibilité d’élargir son cercle social.
En 2024, 61 % des répondants affirment que ces applications leur ont permis de rencontrer des personnes qu’ils n’auraient jamais croisées dans leur vie quotidienne, qu’il s’agisse de différences géographiques (43 %), d’intérêts ou de passions divergents (40 %) ou bien de cultures différentes (29 %), ce qui n’était pas le cas avant l’existence de ces applications, où les rencontres étaient celles qui se faisaient par le biais du lycée, de l’université, ou du lieu de travail.
Par ailleurs, selon des sondages réalisés auprès de célibataires en France, en Angleterre, en Allemagne et aux Pays-Bas, l’art de la rencontre et les règles de séduction évoluent. Au Royaume-Uni, 26 % des personnes interrogées se sentent dépassées par les nouvelles façons de séduire, un sentiment partagé par 18 % des Français et 15 % des Allemands. De plus, 32 % des Britanniques trouvent difficile de rencontrer quelqu’un qui répond à leurs attentes, contre 15 % des Français. Ces chiffres soulignent que les attentes et les perceptions en matière de séduction varient d’un pays à l’autre. Et surtout que les individus « ont du mal à lancer, puis à créer une conversation avec du sens, un échange intime, réel, et non pas superficiel« , indique Marie Robert, philosophe et auteure de « Kant tu ne sais plus quoi faire… Il te reste la philo » (Flammarion).
Différences hommes, femmes dans la recherche de partenaires
En France, les hommes sont plus nombreux (35 %) que les femmes (16 %) à chercher activement à faire des rencontres amoureuses.
Pression sociale et critères de recherche
Ces dernières années, les célibataires sortent des représentations passées et se disent à 65% en 2024, ne pas ressentir la pression des commentaires de leur entourage. Les critères principaux, comme l’humour, l’attrait physique et les valeurs familiales, restent importants mais perdent un peu de poids au profit d’intérêts communs, de convictions religieuses et politiques, et d’ambitions partagées.
Recherche d’une relation durable
La recherche d’une relation durable reste une priorité mais a quelque peu diminué (42 % en 2024 contre 43 % en 2015). Les célibataires sont devenus plus catégoriques dans leurs attentes : soit ils visent le mariage (22 %), soit ils ne souhaitent rien de sérieux (15 %).
Impact du travail et des loisirs sur les rencontres
Le temps consacré au travail ou aux études laisse moins de place aux rencontres pour de nombreux célibataires (24 % en 2024 contre 28 % en 2015). De plus, les loisirs occupent une place importante dans la vie des Français, avec 12 % des célibataires privilégiant leurs hobbies plutôt que la recherche active d’un partenaire (+3 points).
Des habitudes de dating différentes en 2024
20 % des célibataires français déclarent ne rencontrer aucune difficulté à faire des rencontres amoureuses, contre seulement 9 % en 2012. Cependant, au cours des dix dernières années, la fréquence des rendez-vous a diminué presque de moitié. En 2024, les célibataires Français ont en moyenne 1,3 rendez-vous par mois, contre 2,1 en 2012. Ce chiffre reste néanmoins supérieur à celui de leurs voisins : 0,7 rendez-vous par mois au Royaume-Uni, 0,9 en Allemagne et 1,1 aux Pays-Bas.
Préférences pour les lieux de rendez-vous
Les lieux classiques tels que les restaurants, bars et cafés restent populaires, mais de plus en plus de célibataires préfèrent désormais se retrouver pour des activités en plein air (+13 points), des pique- niques (+9 points) ou dans leurs lieux favoris (+6 points). Les difficultés financières sont plus que jamais à l’origine de ces choix moins coûteux.
Partage de l’addition au moment de payer
Les attentes concernant l’addition ont également évolué. En 2024, 55 % des hommes s’attendent à payer l’addition, contre 67 % en 2012. Parallèlement, de moins en moins de femmes attendent que les hommes paient (17 % en 2024, soit -14 points par rapport à 2012). Les moins de 24 ans sont plus enclins à partager l’addition (37 %), tandis que cette proportion est de 27 % chez les 25-34 ans.
Temps d’attente avant de recontacter l’autre après un rendez-vous
Lorsqu’on leur demande combien de temps ils attendent avant de recontacter quelqu’un après un rendez-vous réussi, les réponses en 2024 sont similaires à celles de 2012 : 36 % contactent le jour même ou directement après le rendez-vous. Ce qui change, c’est que 6 % des répondants en 2024 attendent plus d’une semaine, contre seulement 1 % en 2012.
Ce qui rend les célibataires heureux
Sur le podium des éléments qui rendent les célibataires heureux, l’amour reste en tête avec 60 % (-13 points par rapport à 2015), suivi par l’argent (51 % contre 46 % en 2015) et l’alimentation à 48 % (-3 points). Le sexe se retrouve en cinquième position, après le sport (32 %), qui était en quatrième position en 2015 après l’argent.
Les critères de réussite d’une rencontre dans la vraie vie
D’après le sondage, voici les principales caractéristiques qui permettent aux célibataires de franchir le cap de la rencontre dans la vraie vie :
Pour toutes les nationalités, le sens de l’humour est indispensable ! Il est jugé essentiel par 96 % des Anglais et 88 % des Français ;
Le look et le style arrivent en seconde position : 92 % des Allemands, 84% des Anglais et 83 % des Français y accordent une grande importance.
La famille joue également un rôle clef, avec 78 % des Anglais et des Allemands, et 75 % des Français qui souhaitent rencontrer quelqu’un qui plaira aussi à leur famille !
Fun fact : 74 % des Anglais préfèrent rencontrer des partenaires anglais (native speakers), comparé à 69 % des Français qui privilégient les rencontres au sein de leur propre culture.
Enfin, l’environnement et l’engagement sociétal deviennent des critères de plus en plus importants : 75 % des Anglais et 69 % des Français recherchent des personnes sensibles aux causes environnementales et sociétales.
Une chose reste constante au fil des ans : les hommes continuent d’apprécier que les femmes fassent le premier pas. En 2024, 85 % d’entre eux voient cela comme une marque d’indépendance qui éveille leur curiosité, un chiffre proche des 88 % observés en 2012.
Les perceptions du sexe et de l’engagement
Quant au sexe dès le premier soir, 35 % des célibataires affirment avoir déjà eu une relation sexuelle lors du premier rendez-vous, contre 40 % en 2015. Les plus de 25 ans sont plus enclins à passer la nuit ensemble dès le premier rendez-vous si l’alchimie est au rendez-vous (59 %), tandis que seuls 16 % des 18-24 ans partagent cette inclination. En revanche, 36 % des 18-24 ans préfèrent attendre au moins cinq rendez-vous avant de franchir ce cap.
L’importance du sexe dans une relation reste stable au fil des ans : 77 % des hommes le considèrent comme essentiel, comparé à 51 % pour les femmes.
Les relations sont désormais perçues comme sérieuses plus rapidement : 45 % des répondants estiment qu’une relation devient sérieuse avant six mois, contre seulement 24 % en 2012. Cependant, 13 % des sondés pensent qu’il faut attendre au moins deux ans pour que la relation soit qualifiée de sérieuse et durable.
Enfin, 72 % des célibataires croient en l’amour véritable (+4 points par rapport à 2012) et 64 % en l’existence des âmes sœurs (+6 points).
« Le paradoxe étant que face à l’envie de relation profonde, les individus manquent d’outils. Non seulement émotionnels, mais aussi du langage pour créer une histoire d’amour. La rencontre mérite du travail sur soi, explique Marie Robert, un imaginaire nouveau… « Et là, beaucoup se sentent démunis… » Heureusement il y a l’IA ?
L’Amour avec un grand IA selon Céline Grillot Boudière, Global CMO Europe Meetic
Influencia : l’IA fait-elle peur aux célibataires qui fréquentent Meetic ?
Céline Grillot Boudière : de manière générale, le rapport à l’IA dans les applications de rencontres reste encore mitigé : 40 % sont inquiets (32 % des hommes / 47 % des femmes), 41 % trouvent que l’idée est intéressante et 20 % ont déjà l’habitude d’utiliser des applications ayant intégré l’IA.
IN. : cette méfiance est aussi une question de générations, non ?
C.G.B. : on constate un écart générationnel puisque 59 % des personnes de plus de 50 ans se disent inquiètes, versus 23 % des 18-24 ans. Toutefois, concernant les 20 % des personnes ayant déjà utilisé des apps avec IA, 78 % sont satisfaites de leur expérience.
IN. : l’IA est considérée comme un facilitateur dans l’usage, dites-vous, lesquelles ?
C.G.B. : elle suggère des profils pertinents, compatibles pour 41% des personnes interrogées, 41% d’entre eux, estiment que l’IA va identifier les faux profils, ou les personnes mal intentionnées, 21% estiment qu’elle va aider à créer un profil et 22% à le remplir.
IN. : quelles sont les fonctionnalités IA les plus attendues ?
C.G.B. : il est certain que la vérification renforcée des profils (44 %) est fondamentale,
l’analyse de la comptabilité des valeurs et intérêts n’est pas négligeable, pour 27 %. L’analyse prédictive de la comptabilité à long terme là représente 20 %, tandis que la recommandation de rendez-vous personnalisés est de 18 %.
IN. : quelles sont les nouvelles technologies au service de l’Amour ?
C.G.B. : l’étude a révélé les technologies spécifiques que les répondants aimeraient voir dans les applications de rencontres à l’avenir, concernent la vérification biométrique des profils (28 %).
Une IA pour des correspondances plus précises est importante pour 26 % des répondants.
20% s’intéressent à la réalité virtuelle pour des rencontres immersives, 18% à la réalité augmentée pour des interactions enrichies, 17%, réclament déjà des assistants virtuels pour des conseils en temps réel !