Certains virages stratégiques se prennent mieux à deux. 20 Minutes, qui ouvre une nouvelle page de son histoire après la fin de sa distribution papier, se restructure et se repositionne sur le tout numérique, la vidéo et la télé. Le « média compagnon des jeunes urbains » en profite aussi pour ouvrir une nouvelle feuille de route pour sa régie. 366, qui commercialise l’inventaire extra-local de la presse quotidienne régionale sur le print, mais aussi les extensions digitales, télé, audio et vidéo de ces marques médias, cherche à coller toujours plus aux évolutions d’un marché français sur lequel les plateformes captent plus de 70 % des revenus du digital.
Les deux régies ont donc annoncé mercredi 11 septembre 2024 un partenariat dans lequel la régie de 20 Minutes va confier à 366 la commercialisation de ses espaces classiques à compter du 16 septembre pour concentrer ses forces et ses moyens sur le développement des opérations spéciales et du brand content. « D’ici trois ans, on veut tripler les revenus issus des opérations spéciales », a d’ailleurs noté son DG Ronan Dubois. L’intégration de cette nouvelle marque dans son portefeuille va permettre à 366 de proposer une couverture toujours plus puissante. La marque 20 Minutes, qui sera gérée par une équipe dédiée de six personnes au sein de la régie spécialiste du local, va faire progresser de 10 % le nombre de visiteurs uniques qu’elle opère. « Cela va forcément booster et challenger nos éditeurs. Nous avons aussi beaucoup à apprendre de 20 Minutes sur la manière de développer des opérations spéciales (OPS) et du brand content, notamment pour proposer des OPS plus simples et créatives », a estimé Stéphane Delaporte, DG de 366.
Un reach augmenté
Le partenariat répond à deux enjeux cruciaux sur le marché publicitaire : massification et simplification. Question taille, les deux partenaires ont quelques atouts à faire valoir : 16,5 millions de visiteurs uniques et 80 millions de vidéos vues par mois pour 20 Minutes, 10 millions de visiteurs uniques par jour pour 366 et une couverture mensuelle de deux tiers des Français. Avec, dans les deux cas, un atout de choix : « Le reach est basé sur une information journalistique, professionnelle, fiable, pas sur des vidéos de chats et de chiens, souligne-t-il. 20 Minutes, qui est historiquement fort sur les métropoles va renforcer de manière assez significative l’offre de 366 sur l’Ile-de-France. »
Sur la simplification, le chemin est plus long car, dans la presse, « les agences médias ont face à elles 250 régies, quand elles n’en ont que trois ou quatre en TV, en radio ou sur la publicité extérieure », a-t-il noté. 366 veut avancer sur un positionnement de One Stop Shop, qui avait déjà présidé en 2022 à son alliance dans la tech avec Digiteka, en attendant la mise en place d’une plateforme intégrant l’ensemble de l’offre nationale et locale, sur laquelle les agences médias pourront directement se brancher.
Coordination et complémentarité
D’ici là, les deux partenaires vont mettre en place des dispositifs communs qui capitalisent sur leurs forces respectives. Full Day permet de créer un événement sur un jour dans toute la France. 9:16 propose une expérience en brand content grâce à la vidéo verticale, lancée sur l’app de 20 Minutes en mars dernier, puis sur son site. « L’objectif est que, d’ici à 2025, l’intégralité des éditeurs de PQR aient déployé cette offre », a souligné Line Gasparini, DGA Commerce de 366. Divertissime associe l’inventaire divertissement de 20 Minutes, de Diverto et de la PQR avec « des formats multi-écrans, du display et une amplification sur les réseaux sociaux », de façon à toucher 33 millions de mobinautes par mois et 70 à 80 % des populations cibles de la consommation culturelle. Hexago Drive propose des solutions pour les annonceurs à réseau « avec une mesure du trafic incrémental en point de vente ». Les passerelles sont aussi techniques et 20 Minutes est en train de migrer sur la CDP de Weborama, qui valorise la data first party de 366.