17 septembre 2024

Temps de lecture : 4 min

Avec « Politique Médiatique », Théa Serfaty donne à voir le tissu industriel au grand public

En dernière année d'études à l'EFAP, Théa Serfaty, niçoise, arrivée à Paris il y a trois ans pour ses études lance un média destiné à faire comprendre les divers secteurs de l'industrie aux jeunes et... moins jeunes. Un sujet, explique-t-elle, traité en BtoB et qui pourtant intéresse toutes les catégories de population. Sa vidéo de lancement a dépassé les 100 000 vues. Son dernier débat, elle n'a pas hésité à l'organiser entre des industriels du tabac et des citoyens choisis au hasard. Ça bouge dans l'info !

INfluencia : vous êtes toute jeune et avez lancé à un an de la fin de vos études, le media « Politique Médiatique ». Qu’est-ce qui vous a poussé dans cette aventure ambitieuse ?

Théa Serfaty:  je suis étudiante en 4e année en communication et marketing, je vais bientôt me spécialiser en affaires publiques nationales et communication politique, j’ai toujours adoré les industries et lors de mon premier stage je suis tombée dedans en rejoignant un groupe rural. J’ai tout de suite compris qu’il y avait un vrai souci en la matière dans le sens où nous sommes tous concernés par ces dernières qui font notre tissu économique, politique, et que nous ne les connaissons absolument pas. Je me suis dit qu’il y avait vraiment un besoin, j’ai commencé à en parler autour de moi, à faire des micros débats, j’ai vu que cela intéressait même des personnes qui n’étaient pas du tout impliquées professionnellement dans ces secteurs-là. Du coup, j’ai essayé de voir ce que je pouvais faire et j’ai décidé de lancer mon projet, Politique Médiatique au début de cette année.

IN. : vous avez tout de suite rencontré un public. Comment l’expliquez-vous ?

T.S. : oui en fait c’est la vidéo de lancement qui a déjà dépassé le cap des 100 000 vues. Mon média ambitieux, prône depuis sa création sa volonté de mieux faire comprendre les industries dites sensibles et le savoir-faire français. Je constate qu’en dehors de médias BtoB comme LSA ou certains magazines, personne ne s’intéresse au tissu industriel du pays.

IN. : votre premier débat concernait les mobilités futures, avec notamment FlixBus, Transdev… Dans le deuxième débat qui s’est déroulé hier soir, vous vous attaquez à un sujet de taille, les industries du tabac…

T.S. : oui, à ma connaissance, jamais les citoyens et les industriels du tabac n’ont eu l’occasion de débattre. Philip Morris, British American Tobacco et Seita Imperial ont accepté de répondre aux questions d’un panel de citoyens choisis au hasard par un algorithme qui sera filmé et diffusé sur les réseaux sociaux du média. Une première pour ces industries, qui n’ont pas l’envie particulière de débattre publiquement, et de s’adresser aux Français, sans filtre, et ces Français qui n’ont pas de connaissance des pratiques de ces cigarettiers. Je tiens à souligner que Politique Médiatique est un média neutre qui ne prend pas partie mais qui fait de l’information, un moyen de connaissance. Or pour revenir sur notre dernier débat, il y a plus de 12 millions de fumeurs en France quotidiens, lorsque l’on demande à un fumeur ce qu’il sait des marques qu’ils consomment quotidiennement il ne sait pas grand chose. Les prix qui augmentent, leur transition écologique, leurs démarches éco-responsables… Rien ne bouge. Par ailleurs, nos interlocuteurs n’auront pas les questions à l’avance et ça aussi c’est intéressant. C’est un format tout à fait historique.

IN. : l’information traverse une période de défiance accrue par les fake news, les infos en continu à outrance, et l’absence d’analyse… Est-cela aussi qui vous a convaincue de vous lancer ce défi ?

T.S. : effectivement au regard de tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux, les fake news, les chaînes d’infos en continu nous sommes tous submergés, donc il s’agissait pour moi de prendre l’information autrement, à mon niveau, je ne suis pas un gros média (rires), d’une manière plus directe au niveau notamment des crises que nous traversons. Les citoyens sont en quête d’information mais ne savent pas où la trouver, ils tâtonnent, et cherchent une information autrement aujourd’hui. De leur côté les médias essayent de trouver le ton, qui va convenir le mieux à une société de la vitesse.

Les citoyens sont en quête d’information mais ne savent pas où la trouver, ils tâtonnent, et cherchent une information autrement aujourd’hui

Notre ambition est de toucher toutes les cibles, de faire des formats qui sont attractifs autant pour une personne de 15 ans, que de 45, 65 ans. La vidéo qualitative permet cela. Le podcast auquel nous allons également nous intéresser aussi, et pourquoi pas créer une revue papier… Mais là rien n’est confirmé donc pour l’instant, nous en sommes encore à nos débuts. Politique Médiatique est uniquement diffusé sur les réseaux sociaux et nos débats sont ouverts à tous, ce qui pour moi est un point très important.

IN. : comment définiriez-vous « Politique Mediatique » ?

T.S. : nous essayons d’être un mix entre un Hugo décrypte et un BFM Business qui intéresserait les jeunes ce qui n’est pas, pour BFM Business, le cas aujourd’hui.

IN. : quel est votre modèle économique ?

T.S. : vous l’aurez compris, je suis étudiante, et pour l’instant, il n’y en a pas… Nous travaillons sur nos fonds propres, mais nous allons nous ouvrir à des partenariats, notamment culturels. Le mécénat est une voie dans la mesure où nous nous acheminons vers un statut associatif. Nous sommes ouverts à toutes sortes de partenariats, tant qu’ils ne sont pas de nature industrielle !

IN. : votre prochain objectif de contenu ?

T.S. : nous avons fait la tournée des industries dans le sud, notamment dans les Alpes-Maritimes en région PACA. Plus d’un mois passé à visiter et interroger les différentes industries. L’hippodrome de la Côte d’Azur, Fragonard pour l’industrie du parfum, le groupe Serradori pour tout ce qui est éclairage public, la Métropole Nice Côte d’Azur pour son lien avec les industries.

IN. : quels sont vos réseaux rois ?

T.S. : Instagram, Tik Tok, LinkedIn.

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