13 juin 2024

Temps de lecture : 5 min

Dat-Way lance Conversation, podcast d’intérêt général pour les passionnés de musique, de pop culture et de pub

À droite, Rémi Campet auparavant chez BETC, à gauche, Charles Moukouri Bell, ex Universal France et Wagram Music, et Michel Teicher fondaient il y a un an pile, Dat-Way studio créatif parisien. Un modèle, premier du genre en France dont l’objectif est de faire travailler ensemble de jeunes artistes et des marques ou/et agences qui n’ont pas accès les uns aux autres. Leur passion commune pour la pop culture les mène aujourd’hui à lancer le podcast Conversation. Ce premier épisode met en présence Matthieu Elkaïm, Président et Chief Creative Officer d'Ogilvy Paris, et Merkus alias Mehdi Guebli co-fondateur de l’agence de management Le Bureau des Artistes qui a produit Vald, Fianso, Heuss l'Enfoiré, Kery James. La parole aux fervents défenseurs de la musique "undersound"... Et le premier épisode du podcast en prime !

INfluencia : vous lanciez Dat-Way (comme That way) il y a un an. De quoi s’agit-il ?

Rémi Campet. : je suis un ancien créatif et travaillais chez BETC. Mon associé, Charles Moukouri Bell  vient de l’industrie musicale, a bossé chez Universal, Wagram Music, et nous avons décidé par passion il y a déjà une bonne année maintenant de quitter nos métiers respectifs pour mettre à profit notre expérience autrement. Passionnés de pop culture, en créant Dat-Way studio créatif.. Notre objectif, déjà en cours (rires) est de faire de la direction de création, du conseil, auprès des agences, des annonceurs sur la musique, le son plus largement la culture jeune d’aujourd’hui que l’on a tendance à réduire, avec ce terme de culture urbaine…, créant ainsi des malentendus.

IN.: le son est intégré au cœur des agences… Chez BETC, TBWA, Publicis pour ne citer qu’eux. Qu’apportez-vous de plus ?

R.C. : disons que pour des questions générationnelles, des cultures d’entreprise, il y a en agence de jeunes créatifs qui connaissent la musique de leur génération, et font certainement de bonnes propositions à leurs patrons, ou aux marques qu’ils servent, mais ne sont pas écoutés… Ce qui est somme toute assez logique, comme je le disais plus haut, car le pouvoir de décision est ailleurs, plus haut, et par conséquent plus senior, et moins en phase avec le vrai terrain jeune. Notre rôle est d’une certaine manière celui d’un médiateur, d’un expert à double casquette, Charles et moi, qui connaissons bien ces deux mondes, nous nous sentons légitimes de par notre parcours, passion et vision, pour conseiller des agences, des annonceurs.

Charles-Moukouri Bell : en fait, ce type de structure n’existe pas en France, mais aux USA, c’est ainsi que l’on travaille. Et c’est ce qui donne toute la substance, la saveur, aux pubs qui savent « parler » aux consommateurs, les vrais, pas ceux qu’un supérieur plus âgé imagine avoir en face de lui… Nous sommes au cœur de la culture la plus consommée par les jeunes générations aujourd’hui car nous sommes partie prenante… Le constat, est simple et logique: un groupe ou agence traditionnels, généraliste ne traite pas forcément ces sujets avec la même obsession… (rires).

IN. : que savez-vous de plus que nous sur la pop culture ?

Ch-M.B. : (rires) malgré ce que l’on croit, la pop culture est très pointue, elle évolue vite, et reçoit des influences du monde entier, le temps, les époques sont constamment questionnées. La pop d’aujourd’hui n’est pas celle des années 60. Notre culture aujourd’hui, -que l’on a coutume de nommer à tort, urbaine, terme réducteur, n’est pas écoutée dans les agences traditionnelles.

R.C. : la culture en France, est toujours un peu en retard, donc nous nous sommes dit que c’était le moment d’essayer de contribuer à donner un coup d’accélérateur.

Ch-M.B. : je viens de l’industrie du disque, comme le disait Rémi, de la musique, et vraiment connecté avec tout cet univers culturel. Nous avons réalisé que cette culture aujourd’hui n’était pas forcément la mieux embrassée par le monde des agences. Une culture que ces dernières ont besoin d’appréhender, de bien en comprendre les codes et les éléments de langage.

IN. : diriez-vous qu’en tant qu’experts de cet « undersound »  vous allez traduire cet univers aux publicitaires ?

R.C. : (rires) ce n’est pas une critique, mais les agences, les marques vont piocher à droite à gauche, sans pour autant dégager un point de vue. Je parlais de générations tout à l’heure, j’ai écumé le monde des agences pendant 10 ans, il y a donc cet écart générationnel qui joue sur les prises de décision. Les ainés ont leur propre culture, leurs automatismes. Nous qui sommes nés en plein dans une culture qui évolue sans cesse, nous avons et c’est normal, un regard plus affûté.

IN. : Fabrice Brovelli incarnait bien ce que vous expliquez mais à l’intérieur de BETC ?

R.C. : disons qu’effectivement Fabrice Brovelli en son temps a démocratisé la french touch. On lui laissait la liberté, il avait la confiance. Mais c’est un cas sur 1000 ! Il faisait ce mélange des genres qui lui permettait d’être « pub » et « pop » et libre de le faire au sein d’un groupe qui comprenait cet état d’esprit indispensable pour faire de la bonne pub… Mais c’était unique. Vivre libre dans des bastions géants que sont Publicis, BETC, Havas,  des agences généralistes qui par définition ne peuvent pas être efficientes et excellentes dans tous les domaines, nécessite d’avoir des appels d’air, des Dat-Way extérieurs (rires).

IN. : déjà des clients dont vous pouvez parler ?

R.C. : Spotify, Paco Rabanne, BNP-Paribas, et actuellement pour la Macif. Nous avons aussi travaillé avec Renault. Nous sommes petits… Nous démarrons…

IN. : votre actualité, c’est Conversation, un podcast qui sort aujourd’hui, co-produit avec Engle. Encore une histoire de rencontres, d’univers qui ne se rencontrent jamais et que vous décider de mettre en face à face..

R.C. : ce podcast est en effet destiné à illustrer notre promesse et notre vision. C’est de mettre autour d’une table des acteurs de l’industrie musicale et ceux de l’industrie des marques, annonceurs, agences au sens large du terme afin de créer des dialogues…  Nous partons d’un postulat simple : ces deux mondes là ne sont jamais amenés à se croiser. Ce ne sont pas des gens qui arpentent les mêmes lieux, qui sortent dans les mêmes salles de concerts,  qui fréquentent les mêmes restaurants parce qu’ils évoluent dans deux mondes très différents. Donc nous sommes partis du principe qu’il fallait provoquer, créer comme dans n’importe quelle collaboration, un dialogue une discussion. Une façon aussi de casser les a priori respectifs, car ne l’oublions pas, ces milieux sont très loin les uns des autres… Pour le dire, de manière visuelle, nous voulons créer des ponts culturels.

Ch-M.B. : nous-nous devons de dissiper des malentendus aussi. Sur l’univers du rap par exemple, c’est assez symptomatique. Dans la publicité, le décalage entre la réalité de ce que vivent les jeunes en termes de consommation et la retranscription qu’on en fait dans le monde publicitaire, il y a un décalage abyssal. Ces conversations vont permettre des mises au point, des échanges passionnés, la compréhension de part et d’autre des fonctionnements de chacun.

IN. : Conversation est aussi une très belle carte de visite…

R.C. : ce n’est pas sa vocation première. Nous sommes deux passionnés, des obsessionnels, et nous voulons montrer qu’il peut ressortir des propos intéressants de ces échanges entre personnes qui ne se croisent jamais dans la vie. Mais bon après… oui, on ne sait jamais…

IN. : comment choisissez-vous vos invités ?

Ch-M.B. : c’est assez fluide, nous imaginons les meilleurs échanges entre des personnalités qui vont forcément (on l’espère) passionner aussi les auditeurs, après c’est aussi une question d’agendas comme vous pouvez l’imaginer… .
Matthieu Elkaïm président et chief creative officer d’Ogilvy Paris qui rencontre Merkus (Mehdi Guebli), co-fondateur de l’agence de management Le Bureau des Artistes avec Jean-Philippe Allard et Pascal Nègre c’est forcément passionnant.  Les prochains seront Mohamed Ali patron et directeur général de du label Foufoune Palace, et… Ce sont des Conversations Passions que nous espérons inspirantes !

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