La virgule fait la nique aux trois bandes. Les équipementiers se sont toujours battus bec et ongles pour voir leur logo sur les maillots des meilleures équipes de football. Ces dernières semaines, Nike a fait un joli coup double à son rival de toujours, à savoir Adidas.
Le géant américain vient ainsi de renouveler jusqu’en 2034 son partenariat avec la Fédération française de football. Le montant de ce nouvel accord, qui dépasse les 100 millions d’euros par… an, est largement supérieur à celui signé en 2011 qui portait sur un montant annuel compris entre 40 et 50 millions d’euros. La marque à la virgule, qui soutient déjà de nombreuses équipes nationales comme le Brésil, le Portugal et l’Angleterre, a le vent en poupe en ce moment.
La Mannschaft quitte Adidas
Au mois de mars, ses dirigeants sont en effet parvenus à convaincre la Fédération allemande de football (DFB) à abandonner Adidas après plus de soixante-dix années de bons et loyaux sponsorings. À partir de 2027 et jusqu’en 2034, les joueurs de la Mannschaft vont porter les maillots du groupe basé dans l’Oregon. Le prix de cette « infidélité » est astronomique : au moins 100 millions d’euros par an, soit un contrat de 800 millions d’euros sur la période comprise entre 2027 et 2034, selon le quotidien financier Handelsblatt. Cette nouvelle a fait trembler les murs du Bundestag.
Les politiciens allemands s’étranglent
À Munich, le président du Land de Bavière, le conservateur Markus Söder, a qualifié de « regrettable et incompréhensible » la fin du partenariat entre Adidas et la DFB. « Le football allemand, c’est la culture populaire à l’état pur, et pas un ballon de jeu entre des multinationales », s’est emporté le Ministerpräsident, qui poste sans cesse à ses 479.000 abonnés sur Instagram des clichés de ses repas bien roboratifs qui feraient trembler d’horreur n’importe quel végétarien. Même le ministre écologiste de l’économie Robert Habeck, qui est supposé défendre la libre-concurrence, a regretté la décision de la Fédération allemande de football. « Pour moi, Adidas et le noir-rouge-or ont toujours été indissociables, a-t-il expliqué. Une partie de l’identité allemande. J’aurais souhaité un peu plus de patriotisme en faveur du site industriel. » Les onze nationaux ne sont pas les seuls qui font saliver d’envie les équipementiers.
Bataille autour des grands clubs
Les clubs des principaux championnats européens touchent, eux aussi, de gros pactoles pour porter les logos de telle ou telle marque. Le Real Madrid, qui vient de remporter sa quinzième Champions League, loin devant son principal rival l’AC Milan qui en a soulevé… sept, est, fort logiquement le plus courtisé. Adidas lui verse pas moins de 120 millions d’euros par an afin de voir ses trois bandes sur son maillot. Manchester United(106 M€ avec Adidas) et Barcelone (105 M€ avec Nike) se tiennent ensuite dans un mouchoir de poche, suivis par Arsenal (87,9 M$ avec Adidas), le PSG (80 M€ avec Nike) et Manchester City (76,2 M€ avec Puma).
Le groupe allemand dépense pas moins de 426,9 millions d’euros par an pour sponsoriser 15 clubs dans les cinq plus grands championnats européens, devant Nike (393,4 M€, 14 clubs), Puma (179,3 M$, 12 clubs), Umbro (25,2 M€, 7 clubs) et Joma (15,5 M€, 7 clubs).
En Ligue 1, pas moins de onze équipementiers sponsorisent les dix-huit clubs du championnat français. Cet intérêt s’explique…
Les ventes de maillots sont en effet un très juteux business qui a rapporté l’an dernier 179 millions d’euros à Barcelone (179 M€), devant le Real (155 M€), le Bayern Munich (147 M$) et Liverpool (132 M$), selon l’UEFA.
Le Championnat d’Europe de Football, qui va se tenir du 14 juin au 14 juillet en Allemagne, devrait donner un coup de fouet aux ventes de maillots des 24 nations qualifiées. Nike est l’entreprise qui sponsorise le plus d’équipes sélectionnées (9), devant Adidas (6), Puma (4), Joma (2), Macron (2) et Hummel (1).
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Le grand gagnant de ce championnat des équipementiers sera connu durant la soirée de notre fête nationale…