INfluencia : Comment est née l’aventure Pixmania ?
Steve Rosenblum : Elle a démarré par le lancement d’abord d’une activité de tirage photo par internet, en 2000, dans la lignée des activités de l’entreprise familiale. Puis j’ai mon frère et moi, avec un fonds d’investissement, avons racheté le groupe familial en LBO au mois de décembre 2001. Très rapidement, il nous est apparu évident que le tirage photo en ligne prendrait du temps car : le réseau Internet est était lent et qu’il faudrait attendre que les consommateurs s’équipent d’appareils photo numériques. Nous décidons donc de redéfinir notre modèle économique et de vendre des appareils photo pour accélérer notre le projet. Notre positionnement discount par rapport aux réseaux de magasins physiques fait notre succès immédiat. La première année, en 2002, nous avons réalisiéons un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros. La croissance n’a pas faibli les années suivantes avec l’extension de nos gammes de produits (sur à tout l’électronique grand public,) et notre développement géographique sur 26 pays européens. En 2012, nous avions atteint le milliard d’euros de chiffre d’affairesCA !
En 2002, notre le positionnement discount de Pixmania par rapport aux réseaux de magasins physiques fait notre succès immédiat
IN : En 2006, Pixmania est intégrée au sein du groupe britannique Dixons, qui le cède en 2012 à un fonds allemand. Ce dernier échoue à redresser la barre et, en 2016, c’est la faillite. En 2022, avec votre frère, vous relancez Pixmania en vous attaquant aux géants du e-commerce avec un site consacré uniquement aux téléphones mobiles. Le pari est gonflé.
SR : Nous avons racheté la marque Pixmania en 2020 pendant le Covid et l’avons testée pendant deux ans auprès des consommateurs. Ces derniers nous ont clairement déexprimé montré que la notoriété de la marque était toujours aussi forte qu’en 2012.
Notre pari est différent cette fois-ci. Tous les équipements d’électronique grand public que nous vendions dans le passéavant ont convergé dans le téléphone mobile (appareils photo, caméscopes, lecteurs musique, GPS…). Il est devenu évident qu’il fallait se tourner vers le mobile et la mobilité. Ce lancement est fait sous forme dePixmania, c’est donc aujourd’hui une place de marché hébergeant de nombreux fournisseurs qui détiennent les stocks, les gammes de produits et réalisent les livraisons. Notre offre est engagée et responsable car puisque nous avons entre-temps créé une usine de reconditionnement de téléphones mobiles pour leur donner une plus longueallonger leur durée de vie et ainsi mettre un frein à l’obsolescence programmée.
Nous proposons des solutions pour la famille et les entreprises qui comprennent à la fois la reprise des anciens téléphones mobiles, l’achat d’un nouveau téléphone, tous les accessoires pour amplifier son usage et une offre de reprise à terme du nouvel achat. Tout cela pour des mensualités qui varient entre 19 et 39 euros par mois suivant les achats et la durée de détention du mobile. Notre objectif est de faire « Tout pour le mobile » (la baseline de Pixmania, ndlr), et tout pour faire durer la planète ».
IN : Comment avez-vous vu évoluer l’e-commerce ? Et que pensez-vous des nouveaux modèles ? Peut-on aujourd’hui lancer des entreprises de e-commerce avec succès ?
SR : J’ai créé Pixmania.com au siècle dernier. En 1999, à l’aube de l’e-commerce, l’émerveillement de la digitalisation faisait alors face à des défis technologiques inouïs. Tout était à construire en un temps record et « la main invisible » si chère à Adam Smith peinait à avancer de manière synchronisée avec les business models envisagés. Boo.com, Webvan, Second Life… Les épaves sont nombreuses au pPanthéon des giga-projets arrivés trop tôt.
Du Web1 au Web3, j’ai toujours suivi l’évolution du champ des possibles, toujours focalisé sur l’adaptation des modèles, condition sine qua non de survie d’un projet. Je pense qu’en dehors de la liste à la Prévert des évolutions de l’e-commerce, l’élément clé se trouve dans le côté darwinien de la chose. Nous avançons dans un univers où la concurrence est en permanence à un clic, où l’avantage technologique tel une étincelle brille mais ne dure qu’un instant. Bref, un univers où la théorie de l’évolution a pour échelle de temps le mois, au lieu duet non le million d’années…
Nous avons atteint aujourd’hui une altitude de croisière confortable et sereine, offrant toute une palette d’options avancées. Les marketplaces théorisées par Amazon créent des écosystèmes vertueux offrant de nouvelles possibilités de revenus et facilitant réellement l’accès à l’entrepreneuriat au plus grand nombre. L’intelligence artificielle vient de plus accélérer cet écosystème : OpenAI, DALL.E, Grok… vont tel Space X le propulser cette fois-ci sur orbite. Quelle joie d’assister à toutes ces avancées, nous vivons une époque de création formidable !qui telle un beau roman de Balzac, nous séduit un peu plus de page en page.
Libertify a remporté le Global Fast Track de la Hong Kong FinTech. Une victoire française face à 500 candidats venant de 13 pays.
IN : Vous avez lancé ou avez investi notamment dans Pixmania, Deezer, et Molotov, et maintenant Libertify. Quels sont les points communs entre ces projets d’entreprise ?
SR : Nous sommes toujours à la croisée des chemins entre les ruptures technologiques (numérique, streaming, TV délinéarisée…) et le grand public. Premier hub de création de contenus vidéo entièrement générés par l’IA destiné à l’univers de la finance, Libertify, avec une approche innovante du risk management, ouvre une nouvelle ère de communication et d’activation pour les nouvelles générations. L’idée est de rendre l’investissement plus sécurisé pour tous. Pour faire cela, nous avons inventé le concept de la « ceinture de sécurité pour vos actifs ». Il s’agit d’une solution qui permet d’adapter dynamiquement son portefeuille au risque du marché et de limiter sa prise de risque tout en investissant en cryptomonnaies. Nous venons de démarrer notre première collaboration avec l’une des plus grandes néo-banques européennes. Et à la veille de l’arrivée de l’année du dragon, j’aimerais partager avec vous une excellente nouvelle : n. Nous venons de remporter le Global Fast Track de la Hong Kong FinTech avec Libertify. Une victoire française face à 500 candidats venant de 13 pays.