27 mars 2024

Temps de lecture : 3 min

Dircoms tremblez, l’IA va vous remplacer…

Selon une étude d’OpinionWay pour CCI France et le MEDEF, 36% des dirigeants d’entreprises comptent s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour définir leur stratégie de communication. Ce sondage montre également à quel point les Français souhaitent se transformer en entrepreneur même s’ils considèrent que ce métier leur apportera surtout des inconvénients. Commentaires de Yann Drumare, le responsable de la communication de CCI France.
IA

Vous êtes « dir com »? Préparez vos CVs et commencez à réfléchir à votre prochain métier… Non, non, vraiment. Le chômage vous guette. Votre futur replaçant a déjà un nom : l’IA. Sans jouer dans le sensationnalisme aigu, le récent sondage effectué par OpinionWay pour CCI France et le MEDEF à l’occasion de Go Entrepreneurs 2024 peut donner des sueurs froides aux directeurs de la communication dans les entreprises.

Quand on leur demande les usages pour lesquels le recours à l’intelligence artificielle serait pertinent, 36% des 405 dirigeants interrogés dans ce sondage ont répondu : « établir la stratégie de communication de votre entreprise ». Ce chiffre atteint même 46% parmi les 1011 Français questionnés qui représentent un échantillon représentatif de notre société. Oui, vous avez bien lu. Près d’un de nos compatriotes sur deux juge que la machine pourra bientôt définir la politique de com des sociétés. Surprenant? Pas vraiment…

Une révolution en marche

« Nous sommes actuellement dans une période charnière un peu similaire à celle de l’arrivée de l’internet, résume Yann Drumare, le responsable de la communication de CCI France. L’arrivée de l’IA générative a scindé la société en trois : il y a les inquiets, les indifférents et les enthousiastes. On retrouve beaucoup de responsables en communication et en marketing dans cette dernière catégorie. Dans les CCI où nous accompagnons chaque année 500.000 porteurs de projets, on sent d’ailleurs un très fort besoin d’accompagnement des entreprises autour de ces sujets et cet intérêt ne fait que de se développer mois après mois. Je pense donc que le chiffre de 36% recueilli auprès des dirigeants va encore progresser dans un avenir proche. »

Un remède contre la paperasserie

Les patrons pensent également que l’IA va les aider à effectuer des formalités juridiques et administratives (40%) et qu’elle facilitera leurs process et leur facturation (34%). Cette nouvelle technologie pourra, par ailleurs, améliorer leur prospection commerciale et leur relation-client (30%) tout en professionnalisant leur recrutement (23%). Qui dit mieux? Yann Drumare cherche toutefois à rassurer les cadres en place.

« L’IA ne sera pas là pour remplacer des personnes physiques mais pour les aider à stimuler leurs réflexions et leurs idées créatrices, tempère le « dir com » de CCI France. Elle pourrait notamment permettre aux agences de connaître beaucoup plus rapidement l’identité, l’histoire et les valeurs des annonceurs pour qui ils travaillent ou avec qui ils cherchent à collaborer. L’intelligence artificielle va nourrir les créatifs et devenir une source d’informations pour définir les enjeux des marques. » Vous voilà rassurés? Mais si, mais si…

13,5 millions d’entrepreneurs en herbe

L’autre principal enseignement de cette étude est, lui aussi, à la fois rassurant et inquiétant. Un quart des Français envisage ainsi de créer ou de reprendre un jour une entreprise. Ce chiffre, qui représente la bagatelle de 13,5 millions d’entrepreneurs potentiels, est en progression constante depuis janvier 2021 et il se situe dans la moyenne des données enregistrées ces vingt-cinq dernières années. « Le pic de 37%, qui remonte à 2016, correspond à la hausse subite du nombre d’auto-entrepreneurs liée à l’arrivée d’Uber et des services de livraison à domicile en France, analyse Yann Drumare. L’histoire entrepreneuriale a toujours été très forte dans notre pays et les chiffres récents montrent que de plus en plus de personnes souhaitent lancer leur propre entreprise. » Notre président peut se frotter les mains. La « Start-up » Nation n’est pas un leurre. Quoique… Les Français sont en effet connus pour être des êtres plutôt compliqués et leur attitude envers le « business » ne déroge pas à cette règle.

Le masochisme nous guette

Quand on leur demande quelles opinions ils se font quant au fait de devenir leur propre patron, 73% des sondés y voient principalement des… inconvénients. Pourquoi diable, alors, vouloir diriger une société si on pense n’en retirer que des problèmes? « La création d’entreprise est perçue comme quelque chose de complexe en raison notamment des démarches à suivre qui paraissent compliquées, justifie Yann Drumare. Beaucoup de personnes souhaitent, malgré tout, se lancer car elles souhaitent être plus indépendantes. » Pour réussir leur pari, beaucoup pourront s’appuyer sur l’IA et se passer de « dir com ». Just kidding…

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