KLM « brosse également un tableau trop idyllique de l’impact de mesures telles que le carburant d’aviation durable (fabriqué à partir de matières premières renouvelables) et la reforestation », a affirmé le tribunal.
« Ces mesures ne réduisent que marginalement les aspects environnementaux négatifs et donnent l’impression erronée que voler avec KLM est durable », a-t-il ajouté.
L’affaire était portée par l’association néerlandaise Fossielvrij NL, soutenue par l’ONG ClientEarth, qui accusait KLM de greenwashing (ou écoblanchiment).
KLM ne diffusant plus les publicités en question, le tribunal n’a donc ordonné aucune modification.
KLM « peut continuer à faire de la publicité pour les vols et n’a pas à avertir les consommateurs que l’aviation actuelle n’est pas durable », a déclaré le tribunal.
« Si KLM informe les consommateurs de ses ambitions en matière de réduction des émissions de CO2, par exemple, elle doit le faire de manière honnête et concrète », a-t-il ajouté.
La plupart des publicités faisaient partie de la campagne « Fly Responsibly », une « campagne de sensibilisation », selon KLM.
Elles vont de déclarations générales, telles que « Rejoignez-nous pour créer un avenir plus durable », à des déclarations sur un carburant durable (SAF), décrit comme une « solution prometteuse ».
Même si ce carburant peut contribuer à réduire l’impact nocif du transport aérien, le terme « durable » est trop absolu et pas suffisamment concret, a estimé le tribunal.
« L’affirmation selon laquelle il s’agit d’une +solution prometteuse+ brosse également un tableau trop idyllique », a-t-il indiqué.
Selon des documents judiciaires, KLM avait contesté l’idée selon laquelle ses déclarations étaient trompeuses et a déclaré que l’entreprise était libre de communiquer sur ses efforts en matière de développement durable.
La société a indiqué dans un communiqué ne plus utiliser les expressions au cœur de l’affaire « depuis un certain temps ».
« C’est une bonne chose que le tribunal nous donne plus de clarté sur ce qui est possible et sur la manière dont nous pouvons continuer à communiquer de manière transparente et honnête sur notre approche et nos activités », a déclaré KLM.
« Nous sommes heureux que le tribunal ait statué que nous pouvons continuer à communiquer avec nos clients et partenaires sur notre approche visant à rendre l’aviation plus durable. Nous apprenons continuellement comment les inclure au mieux dans cette démarche », a-t-elle ajouté.
De son côté, Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, maison mère de la compagnie néerlandaise, a fait valoir que « nos investissements les plus importants sont dans de nouveaux avions, nous nous sommes engagés à en acheter pour des milliards » d’euros.
L’achat d’avions de dernière génération, moins polluants que leurs prédécesseurs, « est un exemple concret de ce que nous faisons pour améliorer » l’impact environnemental de KLM, a ajouté M. Smith, lors d’une table ronde à un sommet de dirigeants de compagnies aériennes à Bruxelles.
Les accusations de « greenwashing » ne « représentent pas une évaluation juste » des efforts de l’entreprise, a-t-il aussi regretté.