La procédure de renouvellement des autorisations, dont la parution de l’étude d’impact de l’Arcom marquera le lancement, mettra en jeu deux fréquences de la TNT sur trois.
A court terme, c’est l’accès au public des « exclusifs TNT » qui est en jeu pour les éditeurs des chaînes concernées. En soi, l’enjeu n’est pas négligeable, puisque celui-ci représente près d’un Français sur cinq, selon les données convergentes de l’Arcom et du Baromètre des Usages Audiovisuels NPA Conseil/Harris Interactive, et que ce pourcentage semble stabilisé depuis plusieurs trimestres déjà.
A plus longue échéance, les garanties indirectes de visibilité qu’une présence dans l’offre de la TNT doivent apporter dans les environnements connectés (box des FAI, smart TV et autres plateformes OTT) sont tout aussi déterminantes.
Le principe d’une mise en avant des « services d’intérêt général » a été acté il y a cinq ans par la directive SMA. Il a été confirmé par la loi Bachelot de 2021 et précisé par le décret du 7 décembre 2022. L’année 2023 s’achève sans que l’Arcom ait pu, finalement, arrêter la liste de ces SIG et de déterminer les modalités de cette proéminence ; la position prise par l’Union européenne sur le dispositif prévu par le gouvernement italien (lire La Commission européenne refuse à l’Italie le « bouton SIG » sur les télécommandes) et l’arrêt pris par la Cour de Justice de l’Union Européenne à l’encontre du gouvernement autrichien (lire Les conséquences de l’arrêt de la CJUE Google Ireland Ltd contre Komm Austria) font douter des marges de manœuvres de l’Autorité s’agissant des acteurs qui ne sont pas établis en France… c’est-à-dire Apple, Google, LG, Samsung, et plus généralement l’ensemble des des acteurs de l’univers OTT.
Avec TF1+, le groupe TF1 s’est donné ses propres garanties. Parce que le groupe revendique la présence de son application dans 95% du parc installé de téléviseurs connectés. Parce qu’il en a négocié la présence dès la page d’accueil, et lui a donc assuré une visibilité optimale. Parce que les accords d’intéressement à la publicité – donc à l’audience – générée qu’il a négocié avec les industriels constitueront pour ces derniers une motivation supplémentaire à mettre le service en avant.
Le 11 janvier, France Télévisions tiendra une conférence de presse destinée à la présentation de son « ambition numérique ». Le 15 décembre, RTL Group a annoncé un « plan d’investissement ambitieux » pour accélérer le développement de 6Play.
Dans un cas comme dans l’autre, les garanties que le groupe public ou M6 pourront obtenir des industriels en termes de présence à l’esprit de leurs plateformes seront presque aussi importantes à observer que la qualité des programmes dont ils se seront assurés la disponibilité ou les fonctionnalités embarquées par leurs applications.
Toute l’équipe NPA vous souhaite de joyeuses Fêtes et une très heureuse année 2024
Collaborations et synergies, les nouveaux maîtres-mots de la consolidation de l’audiovisuel en Europe
L’échec de la fusion entre les groupes TF1 et M6 en France, acté au mois de septembre 2022, et la mise en vente avortée du Groupe M6 qui a suivi, conduisaient à s’interroger sur la poursuite en 2023 des opérations de concentration en Europe dans le secteur des médias audiovisuels. Le début d’année confirmait les soupçons d’attentisme puisque Bertelsmann essuyait un second revers au mois de janvier, l’autorité de la concurrence néerlandaise appliquant les mêmes préceptes que l’Adlc en France pour bloquer la fusion des actifs néerlandais de RTL Group avec Talpa Network. Un an plus tard, force est pourtant de constater que 2023 a été une année particulièrement riche de mouvements capitalistiques en Europe… dans les secteurs adjacents de la production et de la distribution (All3Media). Les télédiffuseurs se sont – provisoirement ? – repliés sur les concepts de collaboration et de synergie plutôt que de consolidation. (Consulter)
Baromètre des usages audiovisuels – vague 14 : les dix enseignements clés
NPA Conseil et Harris Interactive ont publié la quatorzième vague du Baromètre OTT, rebaptisé Baromètre des Usages Audiovisuels, portant sur le troisième trimestre 2023, avec au total 4 184 répondants de 15 ans et plus. Alors que le Baromètre OTT avait été initié dans une période de constitution de l’équipement OTT (smart TV, clés HDMI, Box OTT…) et des usages qui y sont associés, et que la crise sanitaire accélérait la montée en puissance des abonnements aux plateformes de SVoD, les « fronts » du streaming vidéo se sont depuis multipliés : transformation progressive des services de catch-up en plateformes de BVoD au périmètre élargi, déploiement des plateformes d’AVoD et de FAST, augmentation des connexions à YouTube sur le téléviseur… Ces innovations ont été progressivement intégrées à l’étude. (Consulter)
Bilan d’usages 2023 : la SVoD victime de sa banalisation ?
La pénétration de la SVoD a continué à progresser en 2023. Elle a même atteint à la fin septembre un double record, en pourcentage de la population abonnée et en nombre moyen de services souscrits par les foyers abonnés (lire par ailleurs dans cet Insight NPA Baromètre des usages audiovisuels – vague 14 : les dix enseignements clés). L’arrivée de nouveaux souscripteurs n’a pas suscité de forte dynamique d’usage : le nombre des SVodistes n’a progressé que de 2 % sur l’ensemble de l’année 2023, par rapport à la précédente. Le nombre moyen de programmes visionnés au quotidien (17,7 millions, -1 %) et le volume horaire (15,6 millions d’heures, -0,1 %) sont même légèrement négatifs. Si l’arrivée de Paramount+ (le 1er décembre 2022) est venu enrichir l’offre de services, l’analyse des catalogues des principaux compétiteurs confirme le ralentissement dans la mise en ligne de nouveaux titres, et notamment de nouveaux titres français. Au-delà, le moindre poids des titres du haut de classement suggère une forme de banalisation, et un déficit de titres à forte capacité événementielle. (Consulter)
Royaume-Uni : Disney+ et YouTube principaux bénéficiaires de 2023
C’est sur un temps écran quasiment stable que les Britanniques s’apprêtent à terminer l’année 2023. Au mois de novembre, et selon les décomptes du BARB, celui-ci a été de 4 heures et 9 minutes, tous écrans confondus, soit un recul de 4 minutes par rapport à novembre 2022 (-2 %), alors que le mois d’octobre affichait lui une hausse inverse (4 heures et 6 minutes au lieu de 4 heures et 2 minutes un an plus tôt). Sur le téléviseur, qui concentre plus de 80 % des usages (83 % en novembre), les groupes audiovisuels historiques, à travers leurs chaînes linéaires et leurs plateformes de streaming, représentent 77 % du temps passé. Tous écrans confondus, Youtube et les autres plateformes de partage de vidéo gagnent 2,4 points d’usage. S’agissant de la SVoD, Disney+ est le principal bénéficiaire de 2023. Netflix et Prime Vidéo ont perdu dans la deuxième partie de l’année leurs gains des premiers mois. (
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DAZN a réduit ses pertes de plus d’un milliard de dollars en 2022
DAZN Group Limited, basé à Londres, qui édite la plateforme de streaming vidéo et les chaînes de télévision payantes DAZN a publié le 8 décembre ses résultats consolidés et son bilan financier au 31 décembre 2022. Les comptes déposés auprès de la Companies House, le registre du commerce britannique, ont été publiés le 18 décembre. Si DAZN continue de perdre beaucoup d’argent et reste largement dépendant pour sa croissance du soutien de son principal actionnaire, le milliardaire Blavatnik, les résultats sont bons pour 2022 avec un chiffre d’affaires en forte progression et une très nette diminution des pertes opérationnelles.(
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Les conséquences de l’arrêt de la CJUE Google Ireland Ltd contre Komm Austria sur la régulation des plateformes établies hors des frontières
Lors de son audition du Président de l’Arcom du 13 décembre dernier, Roch-Olivier Maistre a évoqué, devant la Commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat, l’arrêt de la CJUE du 9 novembre 2023 comme un «
coup de tonnerre », notamment sur les limites posées aux Etats membres, destinataires d’un service de plateforme, à prendre des mesures de portée générale à leur encontre. NPA Conseil revient sur le contexte de cet arrêt, sa portée et le ou les textes français liés au secteur de l’audiovisuel qui pourraient être impactés par cet arrêt. (
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