Elon Musk aura droit à son propre film réalisé par Darren Aronofsky et produit par A24

En pleine tourmente médiatique pour ses propos plus que limites envers la communauté juive et un – énième – fiasco industriel concernant SpaceX et le nouveau test raté de sa fusée Starship, Elon Musk peut au moins se réjouir de la mise en chantier officielle d’un long métrage sur son illustre personne. D’autant plus que l’histoire du milliardaire sera racontée – certainement pour son plus grand bonheur – par quelques-uns des plus grands noms de l’industrie cinématographique actuelle. Rappelons que Darren Aronofsky a réalisé The Whale, un film qui a été nommé aux Oscars l’année dernière et qui avait récolté un gros succès d’estime. Avant cela, le réalisateur étasunien avait accouché d’oeuvres tout aussi incroyables et dérangeantes, telles que Pi, Requiem for a Dream – qui s’est imposé comme un classique instantané – ou Black Swan. Il est reconnu pour son regard unique sur le medium cinématographique et s’attache souvent à raconter des personnages en proie à de terribles hallucinations.

On se demande déjà ce que cela pourra donner au service de Musk. Un choix que le principal intéressé a immédiatement salué sur X – ex-Twitter – en se déclarant : « content que Darren le fasse. Il est l’un des meilleurs ». A24, de son côté, est à l’origine de certains des films les plus célébrés par les critiques de ces dernières années, tels que Everything Everywhere all at Once – qui a remporté l’Oscar du meilleur film l’année dernière –, Midsommar, The Lighthouse – un pur chef d’œuvre – et Past Lives, actuellement à l’affiche.

Le projet que tout le monde s’arrache

Selon Variety, différentes sociétés de production, studios et cinéastes se sont âprement disputés les droits d’adaptation de la biographie du tycoon mais c’est finalement A24 qui a remporté la guerre des enchères. Le livre d’Issacson, publié par la maison d’édition Simon & Schuster – aux éditions Fayard en France –, explore toute la vie de l’entrepreneur de 52 ans, depuis son enfance en Afrique du Sud jusqu’à aujourd’hui. Comme le rapporte le Hollywood Reporter, l’écrivain a suivi Musk pendant deux ans en ayant le droit d’assister à ses réunions, de visiter les – nombreuses – usines de ses entreprises ou même de passer beaucoup de temps à interviewer le magnat, sa famille, ses amis et ses collègues.

L’auteur en était venu à la conclusion que le sulfureux milliardaire n’était rien de plus qu’un « grand enfant », à jamais marqué par une jeunesse durant laquelle il a été régulièrement victime de harcèlement à l’école. Le grand boss de X, Tesla et SpaceX apparait comme un homme « attiré par la tempête et le drame », sujet à des « oscillations émotionnelles imprévisibles », qui se manifestent dans sa manière de diriger ses entreprises. Le livre évoque aussi à plusieurs reprises les colères noirs d’Elon Musk, qui n’hésitent jamais à rentrer dans « le lard » de ses employés, voire à les humilier, s’ils ne répondent pas à ses attentes. Autant d’éléments qui dépeignent une personnalité réellement conflictuelle, obsessionnelle, redoutable, parfois brutale, mais d’une rare intensité… qui semble coller à merveille à la folie d‘Aronofsky. Comme l’a si bien dit le principal intéressé « c’est l’un des meilleurs ». Ça promet.

Le parfait personnage de ciné

Tout comme son protagoniste de chair et d’os, Walter Isaacson a immédiatement déclaré que c’était une très « bonne chose d’avoir Darren Aronofsky comme réalisateur. Mon livre parle de quelqu’un qui a accompli des choses extraordinaires, mais qui a aussi de nombreuses failles psychologiques. C’était donc le réalisateur idéal » pour le job. Aucun autre détail sur le projet n’a été dévoilé, mais on peut s’attendre à ce que le film raconte les nombreux succès commerciaux d’Elon Musk, de la création de SpaceX en 2002, en passant par son investissement visionnaire dans l’industrie automobile électrique à travers Tesla jusqu’à l’acquisition récente de Twitter pour 44 milliards de dollars.

Walter Isaacson est également l’auteur de Steve Jobs, une biographie sur le fondateur éponyme d’Apple, qui avait été elle aussi adaptée à l’écran en 2015, avec Universal Picture à la production. Le long métrage, porté par sa vedette Michael Fassbender, avait été scénarisé par Aaron Sorkin et réalisé par Danny Boyle. Cela fait donc deux allumés de la pellicule avec lesquels Walter Isaacson a eu la chance de collaborer. En attendant une hypothétique biographie de Jeff Bezos portée à l’écran par Gaspard Noé ?