Parmi les nouveautés les plus discutées sur les réseaux sociaux, c’est la possibilité de réunir des joueurs et des joueuses sur un même terrain virtuel dans le très populaire mode « Ultimate Team » qui a fait le plus réagir et provoqué une polémique.
Ada Hegerberg, Ballon d’or 2018, a ainsi interpelé mardi l’éditeur américain Electronic Arts (EA) sur son compte Instagram, après avoir reçu des insultes d’un joueur se plaignant d’un bug affectant la star norvégienne dans le jeu. En l’occurrence, son avatar se désintéressait totalement du ballon une fois la partie lancée, ce qui pénalisait son équipe.
EA a réagi dans la foulée en annonçant sur X (ex-Twitter) l’ouverture d’une enquête sur ce « problème » et en retirant temporairement son double virtuel du jeu, accessible de façon anticipée pour certains joueurs.
Expliquant la montée en puissance du football féminin dans la série, David Jackson, vice-président de la marque EA Sports FC, a souligné auprès de l’AFP qu’il « ne s’agit pas d’une question de morale, ni d’une question de cause » mais « d’une représentation fidèle du monde réel du football ».
Leader incontesté du genre avec quelque 150 millions de joueurs l’année dernière, grâce notamment à ses licences (véritables noms des joueurs, des équipes, des stades, des compétitions…), la série est développée par Electronic Arts depuis 1993.
Mais EA et la Fédération internationale de football (Fifa) ont annoncé en mai avoir mis un terme à leur collaboration en raison des exigences financières jugées trop élevées de l’instance sportive.
Ballon d’or
Les dirigeants de l’éditeur américain ont décidé de renoncer à ce partenariat et de changer le nom du jeu, alors qu’il a dégagé, en quasiment 30 ans, plus de 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires, selon le New York Times.
« Lorsque nous nous appelions +Fifa+, nous n’avons pas pu exprimer notre potentiel en raison des limites des droits que nous détenions », explique David Jackson, qui veut faire évoluer la série vers « une plateforme mondiale de football alimentée par des jeux vidéo ».
« Maintenant que nous possédons ce nom, tout repose sur nous », souligne le dirigeant, insistant sur le fait que le nouveau jeu a été conçu pour qu’il reste familier aux habitués tout en offrant aux joueurs de nouvelles expériences.
« La licence +Fifa+ n’existe plus et le jeu ne proposera pas la Coupe du monde mais, à part cela, les fonctionnalités sont pratiquement inchangées, voire améliorées », affirme à l’AFP Mat Piscatella, analyste de jeux vidéo chez Circana. Il s’attend à ce que « FC 24 » figure parmi les 10 jeux vidéo les plus vendus cette année aux Etats-Unis.
EA a tout de même conservé ses accords avec l’ensemble des autres ligues et fédérations qui lui permettent de proposer plus de 19.000 joueurs existants, 30 championnats et 700 équipes officielles.
Autre nouveauté plus consensuelle: les joueurs pourront recevoir le prestigieux Ballon d’or dans le mode « Carrière », grâce à un partenariat avec le magazine France Football, au cours d’une animation où Eric Cantona remet la distinction.
De quoi permettre à « FC 24 » de conserver la tête du classement des jeux les plus vendus en Europe?
« Les clients vont peut-être être attentistes pour être sûrs que seulement le nom change. Ce dont on est certain, c’est qu’à la fin des fins, on restera sur un niveau de vente équivalent » à celui des dernières éditions, anticipe auprès de l’AFP Charlotte Massicault, directrice des produits multimédias chez le distributeur Fnac-Darty.
Les premières critiques publiées dans la presse spécialisée soulignent pour leur part la continuité par rapport aux volets précédents.
« Tout compte fait, il a peut-être un nouveau nom mais +EA Sports FC 24+ est à peu près pareil, un jeu frustrant mais beau », relève par exemple le site américain IGN.