Les crises successives ont fragilisé de nombreux français, environ 12% de la population, et ont renforcé des cultures déjà déboussolées par rapport au reste de la société française. Soumis à un stress quotidien important (64%), les déboussolés ont tendance à se renfermer sur eux-mêmes, à imaginer que le gouvernement leur veut du mal (les contrôler ou leur supprimer leurs aides financières) et à n’avoir plus confiance dans les institutions et tout particulièrement le gouvernement. Ils pensent ouvertement que voter ne sert plus à grand-chose (65%) mais arrivent pourtant plutôt bien à se positionner sur l’échiquier politique (seulement 27% ne se situent pas sur une échelle gauche-droite). Plus d’un quart d’entre eux se situent à l’extrême droite (26%).
- Les Patients défiants (7% de la population française) – Fervents opposants à la médication systématique et adeptes des médecines douces, les Patients défiants s’affranchissent des parcours de soins conventionnels. Leurs pratiques ne sont ni reconnues par la médecine conventionnelle ni enseignées au cours de la formation des professionnels de santé. Pourtant, les patients défiants font de plus en plus confiance à ces alternatives. Les personnes les plus vulnérables, touchées par une pathologie difficile à soigner, se tournent donc vers ces médecines alternatives et adoptent des remèdes qui ne reposent sur aucune vérité scientifique et qui peuvent à terme créer de réels problèmes de santé. 77% des Patients défiants renoncent même à prendre un traitement prescrit par un médecin pour le remplacer par un traitement de médecine douce.
- Les méditatifs connectés (4% de la population française) – Face à un monde du travail de plus en plus exigeant et une société de plus en plus anxiogène, la santé mentale des Français est mise à rude épreuve. Pour prendre soin de leur santé mentale, les méditatifs connectés se tournent vers la technologie et le développement personnel pour pratiquer la méditation en pleine conscience.
- Les infos sceptiques (3% de la population française) – La bonne circulation d’informations vérifiées a toujours joué un rôle majeur dans le bon fonctionnement de nos sociétés. Véritable catalyseur d’idées, d’opinions, de débats et parfois de conflits, elle permet aux individus de se construire idéologiquement. Elle est donc fondamentale pour maintenir un socle de connaissances fiables, universelles, qui nous rassemblent. Mais les fakes news semblent s’être durablement installées dans nos vies, dressant alors de nouveaux enjeux pour la préservation de la démocratie. Comme l’a montré l’assaut du Capitole par des partisans pro-Trump en janvier 2021, c’est bien la stabilité d’un pays qui peut être bouleversée. En 2021, 83% des Français pensent avoir déjà été en contact avec une fake news, et même 44% au minimum une fois par semaine.
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*Réalisée en partenariat avec JC Decaux et Teads, cette étude est basée sur l’analyse sémantique des requêtes Google entre mai 2021 et avril 2022, et une étude quantitative auprès de 4012 Français âgés de 15 ans et plus.