A la suite de l’obtention de l’autorisation de la Commission européenne pour le rapprochement de Vivendi avec le groupe Lagardère, dont la réalisation est notamment conditionnée à la cession intégrale de Gala, le groupe français présidé par Yannick Bolloré et Arnaud de Puyfontaine annonce avoir reçu « plusieurs offres » pour la vente du magazine actuellement détenu par Prisma Media. Et le gagnant est… le Groupe Figaro. Si ces négociations aboutissent, celui-ci « devra être agréé en tant que repreneur par la Commission européenne », précise Vivendi, qui se dit « confiant de pouvoir finaliser cette opération d’ici à octobre 2023 »
La Commission européenne a en effet autorisé l’offre publique d’achat de Lagardère par Vivendi sous deux conditions : la revente d’Editis (dont la vente au groupe IMI de Daniel Kretinski a été officialisée le 16 juin dernier) pour que Vivendi puisse prendre le contrôle de Hachette, et la cession de Gala pour que Vincent Bolloré puisse intégrer Paris Match dans son empire. En décembre, la Commission expliquait craindre en effet que « l’opération, en combinant trois magazines people [ndlr Paris Match du groupe Lagardère, ainsi que Gala et Voici ), puisse donner naissance à un leader puissant sur le marché », et qu’une « telle situation ne nuise à la qualité, à la diversité et aux prix, aux dépens des lecteurs de ce type de magazine ».
En rachetant Gala (diffusion France payée de 127.975 exemplaires en 2022, en baisse de 4,69%), créé il y a trente ans par Axel Ganz, le fondateur de Prisma Media, le groupe Le Figaro pourra se renforcer sur le marché de la presse féminine, son hebdomadaire Madame Figaro annonce une diffusion France payée contrôlée de 384.669 exemplaires en 2022, en progression de 1,1%. Pour Claire Léost, la présidente de Prisma Media, « vendre Gala est un crève-cœur ». Le titre pèse pour 10 % du chiffre d’affaires du groupe et possède 7 millions d’abonnés sur Tik Tok, ce qui en fait l’un des comptes médias les plus puissants de la plateforme chinoise.