“Chez Carrefour, nous ne serons jamais numéro 1 sur l’IA. Ni numéro 2. Ni trois, ni dix. Mais là où nous pouvons être les premiers, c’est dans la manière dont nous adaptons l’IA à nos besoins spécifiques et à ceux de nos clients. Car connaître nos clients, c’est ce que nous faisons le mieux”, expliquait Elodie Perthuisot sur la scène de Vivatech.
2000 fiches produits enrichies par l’IA
Pour atteindre cet objectif, le distributeur s’appuie sur différents partenariats stratégiques avec les experts mondiaux du sujets. En collaboration avec Bain & Company et Microsoft, Carrefour a par exemple développé le chatbot “Hopla”, qui s’appuie sur la technologie GPT-4 d’OpenAI, “tout en bénéficiant de la sécurité, de la fiabilité, de la confidentialité des données de Microsoft Azure afin de respecter la réglementation RGPD”, comme le précise le communiqué de presse annonçant le lancement du chatbot.
Trouver des idées de menus pour la semaine, une liste de produits de saison ou des recettes en fonction d’un budget précis ? Voici quelques-unes des fonctionnalités proposées par cet agent conversationnel. Derrière cette innovation, l’ambition est bel et bien de faire le lien entre les contenus et les achats en ligne, en composant automatiquement des paniers d’achat sur le site e-commerce de l’enseigne : le client n’a ensuite plus qu’à valider son achat.
En parallèle, Carrefour s’appuie également sur GPT-4 pour compléter les fiches produits sur son site : plus de 2 000 fiches “enrichies par l’IA” de ses produits en marque propre viennent d’être mises en ligne sur carrefour.fr. L’enseigne a aussi prévu d’intégrer l’IA générative dans ses processus internes d’achats, afin d’accompagner les équipes dans leurs tâches quotidiennes, comme la rédaction d’appels d’offres ou l’analyse de devis.
Avec Google, un Marketing Studio pour remplacer les agences ?
Avec Google, Carrefour a pris une autre direction : l’enseigne explore les possibilités offertes par l’IA en matière de marketing et de publicité. Un projet pilote, conçu en quatre semaines, a ainsi donné naissance à un “Marketing Studio”. Cet outil a été entraîné avec l’historique des campagnes menées en ligne par Carrefour sur Twitter, Google Ads, Facebook et Instagram afin de permettre d’en créer de nouvelles, en seulement quelques étapes. Pour cela, il suffit juste de définir la cible, le canal de diffusion et le message clé à faire passer…
“Bien sûr, ce n’est pas parfait. Parfois, vous générez des visuels avec des humains qui ont sept doigts. Mais c’est une première étape et il y en aura d’autres,” reconnaît Nicolas Safis, le directeur innovation du groupe, alors qu’il fait la démonstration de l’outil. “Nous allons l’améliorer, ajouter les vidéos ou la génération de plans marketing” prédit-il, alors qu’Elodie Perthuisot explique que cet outil est déjà pris en main par les équipes marketing du groupe.
Celle-ci s’interroge d’ailleurs à haute voix : “est-ce que cela pourrait remplacer nos équipes marketing ? Un jour peut-être. Et nos agences ? Potentiellement. J’en ai parlé avec Publicis, ils n’y croient pas pour l’instant. » Elle tient toutefois à conclure de façon positive : « Mais ce qui importe, c’est d’explorer. Nous n’allons pas supprimer des postes, mais faire évoluer les métiers.”