Influence4You est à la fois une market place d’influenceurs où 200.000 créateurs ont créé leur compte pour trouver des partenariats et un outil de statistiques et de gestion de projets qui permet de gérer des campagnes de A à Z, avec des top influenceurs
INfluencia : vous évoquez votre rôle à l’UMICC, pourquoi est-ce important d’en être …
Stéphane Bouillet: L’UMICC a été créée à la fois pour représenter les acteurs de l’influence marketing et des créateurs de contenus auprès des pouvoirs publics (ce qui a été essentiel dans cette période législative intense et éviter des lois inapplicables ou éviter l’interdiction de faire de l’influence sur de nombreux secteurs économiques) et à la fois pour fédérer un secteur vers des pratiques responsables (transparence, éthique) en apportant des services de conseils, un label et surtout des échanges entre les agences et les créateurs. Le seul but de l’UMICC est donc de développer le secteur et cela ne peut se faire qu’avec des acteurs qui échangent.
Nous ne représentons pas d’influenceurs pour ne pas être juge et partie.
IN. présentez-nous votre société…
S.B. : Influence4You est une société que j’ai créée il y a 10 ans, avec mon frère, et nous sommes trente personnes aujourd’hui, hyper spécialisés. Notre activité est plutôt généraliste, et nous sommes présents essentiellement en France. Nous ne représentons pas d’influenceurs pour ne pas être juge et partie. Nous apportons du conseils et surtout des technologies pour les marques qui donnent accès à près de 300 millions d’influenceurs. Le but étant d’identifier les bons influenceurs, correspondant aux besoins des marques. Ces technologies développées depuis sept ans, se composent d’une market place d’influenceurs où 200.000 créateurs ont créé leur compte pour trouver des partenariats et d’un outil de statistiques et de gestion de projets qui permet de gérer des campagnes de A à Z, avec des top influenceurs. C’est l’assemblage de ces 2 briques qui permet aux marques de gérer TOUTE leur influence et c’est la force de notre outil et nous sommes les seuls à le proposer.
IN. : concrètement comment fonctionne votre market place ?
S.B. : sur la market place, il suffit de déposer des briefs, et ce sont les influenceurs qui viennent proposer leurs services. Très simple et le gain de temps est immense. L’autre brique permet à l’inverse d’aller chercher les influenceurs pour répondre à un besoin marketing particulier (recherche d’un ambassadeur, formation d’une Crew d’influenceurs…). De fait, certaines marques ont parfois besoin de la marketplaces, ou parfois de gérer des projets complexes en contactant directement les influenceurs. C’est comme cela que nous avons organisé nos services.
Nous sommes par exemple partenaires de Publicis ou Prisma, car ils ont besoin de moteur de recherche d’influenceurs performants ou de market place…
IN. : vos clients sont des annonceurs ou des agences ?
S.B. : les deux : sur la partie expertise et accompagnement on travaille plutôt avec des annonceurs, sur la technologie nous nous adressons à la fois aux marques et aux agences.
IN. : quelles agences travaillent avec vous ?
S.B. : des grosses agences comme Publicis ou Prisma par exemple dont nous sommes les partenaires, car ils ont besoin de moteur de recherche d’influenceur performants ou de market place.
On a aujourd’hui – notamment grâce à l’action d’acteurs comme l’UMICC ou l’ARPP mais aussi la volonté du gouvernement et des annonceurs, une base saine pour le développement de ce secteur.
IN. : en sept ans, quelle a été l’évolution du marketing d’influence ?
S.B. : depuis la création de notre société, tous les annonceurs ont compris l’intérêt du marketing d’influence. La maturité du marché est très forte. La deuxième évolution, réside dans la professionnalisation du métier d’influenceur, que l’on préfère d’ailleurs plutôt appeler des créateurs de contenu. La mise en place de bonnes pratiques suit son cours, un peu comme cela s’est déjà passé avec le monde du digital au début. Certains grugeaient le système avec de faux clics, et puis il y a eu un assainissement du métier. Nous assistons aujourd’hui, à un assainissement du métier, avec une logique : respecter l’annonceur ET le consommateur. On a aujourd’hui – notamment grâce à l’action d’acteurs comme l’UMICC ou l’ARPP mais aussi la volonté du gouvernement et des annonceurs une base saine pour le développement de ce secteur.
IN. : top influenceurs, micro-influenceurs ? Qu’est-ce qui marche ?
S.B. : grâce aux plateformes comme la notre, on peut se permettre de faire des opérations de micro influence en étant rentables, puisque notre technologie optimise le temps de la relation, Il ne s’agit pas en effet de passer quatre heures pour une campagne de micro-influence… Donc cette dernière propose des outils pour être efficaces. Je ne veux pas dire par là, qu’il faut à tout prix faire de la micro influence. En effet, une bonne approche peut parfois être – notamment pour un lancement de produit – de collaborer avec des tops influenceurs qui vont endosser la marque et lui apportent la légitimité, puis ensuite, d’inclure de la micro influence qui va permettre de toucher plus précisément les cibles. Top influence et micro influence sont donc très complémentaires et il ne faut surtout pas les opposer.
l’influence marketing arrive en tête d’impact global de l’ensemble des canaux de communication, mais n’est que le septième sur l’impact en termes de vente
IN. : les ventes sont-elles plus fortes avec les top influenceurs, ou les micro-influenceurs ?
S.B. : il faut savoir que l’influence marketing est assez proche de la télévision. En termes d’impact, on travaille surtout la notoriété, l’engagement, mais les ventes ne sont pas le premier objectif. D’ailleurs d’après notre étude de 2022, l’influence marketing arrive en tête d’impact global de l’ensemble des canaux de communication, mais n’est que le septième sur l’impact en termes de vente (derrière le mail, le SEA, l’affiliation, le SEO notamment). Donc dans un plan media, inclure l’influence est ESSENTIEL si on veut faire de la notoriété et de l’engagement. Il faut le compléter par d’autres leviers (et notamment du paid) pour faire des ventes. Après il y a aussi la question générationnelle. Les plus de 50 ans, regardent la télévision. Les moins de 40 ans, on les touche par l’influence et les réseaux sociaux.
IN. : pourquoi les seniors ne sont pas plus ciblés par l’influence ?
S.B. : je ne dis pas qu’il ne sont pas ciblés, mais c’est vrai qu’ils le sont moins. En effet, les plus de 50 ans regardent plus la télévision que les réseaux sociaux (contrairement aux moins de 40 ans). Il faut donc allouer les budgets en fonction de là où sont les cibles.
Disons que la taille de la communauté compte moins, en particulier sur TikTok où les contenus sont rois.
IN. : la taille de communauté des influenceurs dites-vous, n’a pas autant d’importance que l’on croit…
S.B. : pas tout à fait. Disons que la taille de la communauté compte moins en particulier sur TikTok où les contenus sont rois. Ce qui compte c’est la qualité des contenus et davantage raconter des histoires avec des contenus qui touchent les audiences. C’est pour cela que l’on a créé notre activité No Scroll Agency qui est une agence où le contenu est clé et part des créateurs (qui eux ont les codes appréciés par les audiences). Bref, si le nombre d’abonnés a moins d’importance, on pense qu’il faut placer encore plus les créateurs de contenus au cœur de stratégies qui intègrent parfaitement les valeurs de la marque. Se poser la question : Quel message je veux faire passer ? A qui ? Ainsi le créateur de contenu devient le traducteur parfait de ce message car il sait toucher les audiences.
cibler une audience très localisée, âgée ou très spécialisée B to B est parfois difficile avec un influenceur si on ne fait pas du paid
IN. : tous les secteurs doivent-ils faire appel à l’influence ?
S.B. : oui et non. Tous les secteurs ont besoin de créer du contenu. Donc les créateurs de contenus qui ont les codes (cf point précédent) sont essentiels. Mais leur audience est-elle assez ciblée et assez puissante (exemple : cibler une audience très localisée, âgée ou très spécialisée B to B est parfois difficile avec un influenceur si on ne fait pas du paid) ? La réponse est donc OUI, mais parfois il faut amplifier et recibler le contenu de l’influenceur avec des campagnes de Paid.
Coté tendances, il y aura du contenu froid et du contenu chaud, un peu comme à la télévision…
IN. : quelles sont les tendances sur le prochain semestre ?
S.B. : on se plante très souvent sur les tendances, je vais être très humble. Disons que nous avons beaucoup parlé de social shopping, des NFT, l’an dernier or ces tendances, ne se sont pas vraiment développées, ou bien arrêtées. Disons, qu’à mon sens, pour les tendances de fond, il est clair, que le contenu est devenu roi, versus l’attachement au nombre d’abonnés de l’influenceur. Le contenu est devenu bien plus court qu’avant, mais en même temps, chacun joue la mixité, avec d’un côté le format court, et de l’autre des contenus longs, comme TikTok, pour montrer « un certain sérieux ». Le live sur Twich, à mon avis, va continuer à se développer.
En clair il y aura du contenu froid et du contenu chaud, un peu comme à la télévision. L’autre tendance que je constate, c’est la régulation du marché, qui va rassurer les clients, les annonceurs. Et puis la question de l’intelligence artificielle à terme va avoir une incidence sur les contenus.
IN. : votre avis plus précisément sur ce sujet… brûlant ?
C’est un sujet qui va bouleverser les choses. L’IA va permettre de gagner en productivité et en créativité. D’ailleurs, on a lancé Buddy, notre moteur de création de campagne d’influence par l’intelligence artificiel. C’est très ludique et gratuit !