Comme se tuent à le répéter les blogueurs ciné : « c’est un peu l’arlésienne cette histoire ». Pourtant, après quarante ans de galères, les cinéphiles affamés pensaient enfin toucher au but. En 2021, le légendaire Francis Ford Coppola nous apprenait que le script de son Megalopolis, un projet gargantuesque qu’il avait imaginé en 1984, allait – enfin ! – trouver le chemin des plateaux de cinéma. Régulièrement annoncé puis remisé au gré du vent, les attentats du 11 septembre ayant (ré)enterré le projet pendant près de vingt ans, le chef d’orchestre du Parrain avait décider de financer lui-même les 100 et 120 millions de dollars nécessaires pour accoucher de son peplum grâce à la vente d’une partie de ses vignobles, très lucratifs au demeurant. Le film devait raconter l’histoire d’un architecte chargé de reconstruire New York, dévasté par un cataclysme.
Mais cela n’aura visiblement pas suffit. Comme l’a rapporté The Hollywood Reporter, le projet aurait carrément « sombré dans le chaos ». De quoi rappeler son réalisateur aux bons souvenirs du tournage d’Apocalypse Now, décidemment il les collectionne. Selon les sources du média, le film aurait perdu la semaine dernière son concepteur de production et son directeur artistique. Des départs importants qui s’ajoutent au licenciement début décembre 2022 de… toute l’équipe chargée des effets visuels. Initialement, les VFX du film devaient être réalisés grâce à la technologie de « réalité étendue » – que l’on vous avait expliqué dans ce sujet –, utilisée pour la série The Mandalorian. Mais les coûts exorbitants de cette approche ont obligé l’équipe de production à revenir aux fonds verts traditionnels.
Selon le représentant d’un des artisans licencié, cité par le média suisse Le Matin, le départ « forcé » de son client serait en fait « une bénédiction, tant travailler sur le plateau était devenu une folie absolue ». Une ambiance saine donc. Coppola a tout de même tempéré ces rumeurs : « Je suis ravi du rendu de notre travail. Ces rapports ne révèlent jamais leurs sources. Je leur dis attendez de voir. Parce que c’est un film magnifique et surtout parce que le casting est formidable. Donc, si nous sommes dans les temps, que j’aime les acteurs et que le rendu est génial, je ne sais pas de quoi on parle ici… ». On peut juste espérer que toute cette histoire ne le sanctionnera pas pour avoir délibérément enfreint une règle cardinale de l’industrie : ne jamais dépenser son propre argent…