11 janvier 2023

Temps de lecture : 5 min

Episode #6 : Didier Aerts et Gaston, multipotentiels de père en fils et vice et versa!

C'est toujours avec un bonheur égal qu'INfluencia poursuit sa série d'interviews et de podcasts dédiés aux multipotentiels, sujet qui s'avère majeur à l'heure où la valeur travail et le sens que nous lui instillons, donnent une nouvelle dimension à nos activités quelles qu'elles soient. Pour Mets la face B, événement créé par Nathalie Cortial (Justement.) parrainé par notre media, Didier Aerts et son fils Gaston en sont peut-être le meilleur exemple en cela qu'ils "travaillent" ensemble leur créativité depuis que fiston est en âge de tenir un crayon... Non seulement ils produisent des fresques de monstres à deux, mais ont déjà signé une campagne événementielle pour Monoprix! Transmission, récréation et travail sont des mots qui vont si bien ensemble... Et quand la "musique" est bonne. Bonne. bonne. Et que tu ne triches pas....
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INfluencia : est-ce un « plus » dans la vie, la multipotentialité ?

Didier Aerts: je crois que je suis né multipotentiel sans le savoir. En fait, je suis un multipotentiel dans la mesure où dès que l’on me propose de la nouveauté j’y vais. Du coup, j’ai travaillé dans dix agences. J’aime la nouveauté, recommencer à zéro, connaître de nouvelles personnes et cela ne m’a jamais fait peur de bouger mes fesses. Je travaille depuis l’an 2000. J’ai commencé chez Young & Rubicam à l’époque avec Gabriel Gaultier, où j’étais en stage et il m’a gardé. Du coup quand Gabriel a voulu m’emmener cher Leg qu’il venait de créer, il n’avait pas d’argent, j’ai donc suivi Benoit Devarrieux dans son aventure avec Jean-Pierre Villaret, tout en travaillant pour Gabriel. Donc Gabriel si tu me lis : « paye moi ». Après j’ai bougé à la Young puis je suis retourné chez Devarrieux, puis chez TBWA, BETC, puis Publicis, BDDP et fils, puis Altaman+PACREAU, ensuite Change et aujourd’hui je suis freelance depuis trois ans.

 

IN. : tu as travaillé dans de très belles entreprises , elles ne t’ont pas convaincu de rester… quelle est ta formation?

D. A. : d’abord, j’ai suivi le cursus de l’école Sup de Création à Roubaix, pour à la base, être rédacteur, mais comme je dessine, et que j’aime le visuel, je m’y essaye sans complexe, en tout j’ai des idées créatives et je joue les directeurs artistiques sans prétention aucune. Je mets ma patte dès que je peux dans la DA, en fait.

J’ai beaucoup de temps et de fait cela m’a permis de dessiner avec Gaston, de réaliser, de faire une campagne pour Monoprix avec lui, il y a deux ans, juste après le confinement.

IN. : te reconnais-tu dans cette définition de multipotentiels ?

D.A. : je me reconnais parfaitement dans cette définition, et depuis que je suis freelance je peux encore mieux exploiter ce plus comme tu disais plus haut. J’ai beaucoup de temps et de fait cela m’a permis de dessiner avec Gaston, de réaliser, de faire une campagne pour Monoprix avec lui, ensemble il y a deux ans, juste après le confinement. Je me souviens que l’on portait des masques… DDB, avait fait appel à nous, elle nous avait vus sur Instagram un peu comme beaucoup. Tu t’en souviens Gaston de Monoprix?

Gaston : c’était long, C’était un peu stressant parce que tout le monde était derrière nous, qu’on était filmés, qu’il a fallu tout recommencer plusieurs fois, mes cousins sont passés…Mais c’était cool.

IN. : beaucoup de personnes mettent en avant l’impossibilité de travailler en freelance pour des raisons financières, qu’en est-il de ton choix ?

D.A. : franchement cela n’a jamais été un problème, moi c’est simple je voulais voir Gaston grandir. Quand tu es en agence tu as des horaires fixes. Tu dois engager quelqu’un pour aller chercher ton fils, c’est compliqué, tu cours. Côté finances, bon an mal an, je gagne un peu moins, mais je me sens très heureux comme ça. C’est réellement le besoin, l’envie de voir grandir mon fils qui m’ont guidé. Je ne voulais pas passer à côté de lui petit, et puis Gaston grandit, il aura bientôt envie de faire d’autres choses avec ses copains, d’être moins avec son papa…

IN. : Gaston tu as encore envie de faire des dessins avec ton papa, dis-moi ?

Gaston: ça dépend des moments… Parfois, on se pose avec mon papa, le soir dans le salon, et puis d’autres fois je joue avec mes copains. C’est un vrai travail à deux. Les sujets on y réfléchit en amont, et puis après on les fait. A l’exposition, il y en avait quatre, chez nous il y en a plein, une vingtaine au moins. Et puis nous avons nos petits carnets avec des personnages…

IN. : ces « fresques » représentent beuacoup d’heures de travail, non ?

D.A. : oui, je dirais, une bonne vingtaine d’heures, mais cela s’étale sur le temps.

IN. : que vous apporte le dessin? Comment cela a-t-il commencé?

Gaston: pourquoi je dessine ? En fait Papa au début il ne dessinait pas, mais son grand père lui a appris à dessiner, et quand il était triste il se mettait à dessiner. Moi, j’ai commencé à quatre ans. Et depuis on en fait plus à deux.

D.A. ma version c’est que tu avais peur des monstres (rires complices), et que le fait de les dessiner te permettait de les dompter. Dans chaque dessin il y a comme un petit Charlie, toi, qui dirige les monstres, et tu en fait ce que tu veux…

je dessinerai toujours, mais j’ai trop envie d’être architecte ou cuisinier.

Gaston: oui c’est vrai, je suis avec les monstres que je crée avec papa et c’est moi qui les dirige. Cela m’a permis d’avoir moins peur d’eux, même si aujourd’hui j’ai pris l’habitude de dormir avec une veilleuse !

IN. : quel métier tu feras plus tard Gaston ?

Gaston: je dessinerai toujours, mais j’ai trop envie d’être architecte ou cuisinier. Lorsque je n’aurai pas de projet en archi, je pourrai cuisiner plus, et quand j’en aurai plein de projets, je pourrais quand même cuisiner à la maison.

IN. : comment réagissent les agences face à votre volatilité ; y-a-t-il selon vous un avant et un après Covid ?

D.A. : avant de me mettre en free j’étais au quatre cinquième et c’est vrai que c’était mal perçu, un peu comme si je travaillais en dilettante, alors qu’au contraire, le fait d’être ailleurs une fois par semaine faisait que je m’impliquais encore plus dans les projets. Oui, je passais pour le dilettante alors que c’était l’inverse. Mais j’ai vraiment l’impression que ce regard a changé.

IN. : cela ne te manque pas d’aller au bureau ?

D.A. : si, si j’adore aller au bureau. L’échange me manque, les agences sont importantes pour s’exprimer. Il y a un confort, des rencontres.

IN. : quelle forme de travail serait idéale pour toi aujourd’hui?

D.A.: j’aimerais bien pour vivre dans cette ambivalence, être deux jours chez moi, et trois en agence. Continuer à m’occuper de Gaston, et avoir un endroit pour travailler en équipe, j’aime beaucoup ça.

IN. : que fait ta maman Gaston ?

Gaston: elle est architecte et travaille aussi à la maison mais elle a eu beaucoup de chantiers à l’extérieur depuis un an, où elle est sur des terrains, prend des mesures, discute avec les clients…

IN. : plus tard comment tu imagines ta vie ? La façon de travailler de ton papa te plaît-elle ?

Gaston: je vous disais tout à l’heure que je voudrais travailler comme architecte, mais aussi comme cuisinier et quand je n’aurai pas de travail en cuisine, je serai architecte.

IN. : la multipotentialité est l’avenir selon toi ?

D.A. : oui en freelance je fais de la réalisation, de la rédaction, de la Da, du dessin, et puis nous avons vendu notre premier dessin aujourd’hui!

Génial…

D.A. : oui on n’était pas très présents à l’expo. Mais sur Instagram, les gens regardent notre travail et nous appellent. De temps en temps il y a un travail qui arrive…

IN. : comment en es-tu venu à la réalisation ?

D.A. : j’en ai fait pour TF1 en direct. C’est grâce à Rémi Badan, producteur de Pixies, c’est lui qui me représente, et c’est un mec adorable, très présent et prêt à tenter des aventures. On espère faire d’autres films avec lui. Alors Gabriel si tu me lis : réalisons un spot ensemble. Avoir un très bon producteur, c’est génial et puis j’adore la comédie. Je sais que c’est dans mes cordes, cela ne m’empêche pas de douter d’avoir peur.Mais ça m’éclate.

IN. : ta vie, donc continue de s’élargir à d’autres centres d’intérêt à passer d’un sujet à l’autre. Comment vois-tu la suite ?

D.A. : dessiner, faire à manger, coucher Gaston, travailler après, avoir des compétitions en même temps. L’an dernier j’ai fait un peu de tout. De très chouettes projets. du BtoB, de la radio et de très belles rencontres.

IN. : comment trouves-tu tes boulots ?

D.A. : c’est essentiellement par le réseau, et ce dernier ce sont tous ces anciens que je connais depuis toujours… Et puis l’école d’Olivier Desmettre, Le 4 où j’enseigne est un très beau lieu pour se retrouver, c’est inspirant. Tu revois des gens que tu as connus…

 

 

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