Les intelligences artificielles génératives développées par cette dernière, accessibles à tous en test depuis fin 2022, permettent, grâce à un modèle de langage entrainé avec des milliards de paramètres, d’élaborer très facilement des textes, des poèmes ou même de la programmation informatique (GPT-3), des images (DALLE-2) ou une conversation (ChatGPT).
La puissance du modèle, sans cesse optimisée, rend de plus en plus difficile la distinction entre une production totalement humaine ou artificielle.
Ces outils, désormais accessibles à une humanité non préparée, peuvent générer le meilleur (comme l’amélioration de la relation client, un nouveau moteur de recherche ou la détection précoce des troubles neurodégénératifs comme Alzheimer, de la traduction instantanée ) comme le pire (explosion de fake news et deep fake indétectables, tricherie étudiante, hameçonnage…). Certains se rassurent car l’outil ne sait finalement qu’imiter « à la manière de » et obéit à nos directives, quand d’autres imaginent déjà un moyen de « marquer » les créations artificielles pour les rendre détectables ou les contester au nom du droit d’auteur.
Si, comme Marshall McLuhan* l’a écrit, « nous façonnons nos outils et ceux-ci, à leur tour, nous façonnent », il est encore temps d’imaginer à la fois les garde-fous comme les nouvelles combinatoires qui nous permettraient de dépasser nos propres limites pour créer de nouveaux possibles. (*Pour comprendre les Médias, 1964)