INfluencia : La chasse au discount semble être de mise cette année pour les achats des fêtes de fin d’année…
Guillaume Jonglez : la hausse de l’inflation et la flambée des prix énergétiques poussent en effet les consommateurs à rechercher, avant toute autre chose, des remises. 53% des personnes que nous avons interrogées affirment que la conjoncture économique actuelle va les pousser à moins dépenser, 77% déclarent envisager un paiement échelonné pour couvrir le coût des cadeaux et 33% précisent que le prix sera le facteur qui déterminera leur acte d’achat. Une immense majorité d’entre eux (68%) vont davantage faire la comparaison entre les prix en ligne et ceux en magasin et ils sont presque aussi nombreux (66%) à prévoir de faire leurs courses dans des enseignes discount comme TJMaxx ou Ross.
IN : Black Friday promet donc d’être très suivi cette année…
G. J. : sans aucun doute. Près de 70 % des sondés prévoient d’effectuer leurs achats lors des grands événements marketing de vente au détail et de réduire leur impulsion d’achat (61%). Black Friday continue d’être en tête avec 45% des consommateurs prévoyant d’y participer, suivi de près par Amazon Prime Days (37 %) et les ventes des fêtes de fin d’année (22 %). Ces opérations n’empêchent par un cinquième des particuliers (21%) de craindre de ne pas pouvoir réaliser tous les achats qu’ils souhaitent en raison de la hausse des prix des produits de base.
IN : Quels sont les cadeaux que l’on retrouvera le plus souvent sous le sapin ?
G. J. : les expériences entre amis et en famille seront très populaires (33%), devant les cartes cadeaux (27 %), les produits de beauté et de soins (26%) l’électronique (26%), les accessoires de mode (25%), les jouets (25%) et les chaussures (24%). Cette liste montre que les gens ont envie de faire des choses ensemble. Ce phénomène est, sans aucun doute, une conséquence de la crise sanitaire et des confinements. Les consommateurs reviennent aussi aux produits de base pour leurs cadeaux.
IN : Cette chasse aux bonnes affaires ne devrait pas favoriser les produits équitables qui sont souvent plus coûteux. La RSE ne devrait donc pas être une priorité à Noël…
G. J. : on peut le craindre en effet. Pour dépenser moins, les consommateurs vont toutefois continuer de faire de plus en plus d’achats sur les plateformes de seconde main et sur celles qui proposent des produits reconditionnés. Ce phénomène encourage l’économie circulaire.
IN : Les particuliers ont-ils l’intention de se déplacer dans les magasins pour faire leurs achats ou vont-ils privilégier l’e-commerce ?
G. J. : 42% des personnes prévoient d’acheter principalement en magasin et 20% à la fois en magasin et en ligne. Pour recevoir leurs achats, la livraison à domicile (37%) reste de loin la méthode la plus populaire pour collecter des articles achetés en ligne, par rapport à la collecte en extérieur (26%) ou à la réservation directement dans le magasin (24%). Les enseignes doivent donc aujourd’hui multiplier les canaux de vente mais cette stratégie est coûteuse et compliquée à mettre en place car les distributeurs ne peuvent pas se permettre d’avoir des ruptures de stock sur les parcours-clients qu’ils proposent. 21% des consommateurs estiment en effet que la rupture de stock d’articles recherchés représente une mauvaise expérience et ils sont aussi nombreux à affirmer qu’ils se tourneraient simplement vers un autre commerçant/site marchand si un produit n’était pas en stock chez la première enseigne de leur choix.
IN : Pour leurs achats de Noël, les consommateurs vont-ils faire une confiance aveugle aux influenceurs ?
G. J. : aucunement. L’e-mail reste le moyen favori des consommateurs pour trouver les offres et les produits les plus attractifs (28 %), loin devant les réseaux sociaux (13%) et les promotions en magasin (13%). Les influenceurs sont, en fin de compte, assez peu influents…
IN : Les Français se distinguent-ils des autres consommateurs à l’approche de ces fêtes de fin d’année ?
G. J. : les grandes tendances relevées par notre enquête se retrouvent partout. Par contre, la proportion de Français qui prévoient de renvoyer au moins la moitié de leurs cadeaux cette année est nettement plus importante (50%) que dans le reste du monde (36%). Cette tendance n’est pas une très bonne nouvelle pour la protection de l’environnement…