23 novembre 2022

Temps de lecture : 3 min

Nathalie Pons, nommée Chief Impact Officer chez Havas Village France doit « embarquer sans braquer », collaborateurs et clients.

Création de poste chez Havas Village France avec la nomination de Nathalie Pons qui passe Chief Impact Officer sur ce périmètre. La mission pour celle qui était précédemment Directrice Générale Adjointe en charge de l’engagement et de l’inclusion chez Havas Paris depuis sept ans sera de piloter la stratégie commune à toutes les entités, média & créatives, pour faire de l’impact sociétal un levier de performance.    
INfluencia: vous êtes depuis sept ans chez Havas Paris, que signifie concrètement cette création de poste de Chief Impact Officer ?

Nathalie Pons : dans le cadre de sa stratégie Havas Impact +, il était primordial pour le groupe Havas de porter haut et fort un projet sur l’impact de nos industries medias et créatives, d’où cette nouvelle fonction, une première dans nos métiers en France. Je travaille sur les sujets de l’engagement depuis sept ans chez Havas Paris, cette nouvelle aventure ancre encore plus le groupe dans sa volonté de réaffirmer non seulement sa responsabilité en tant qu’entreprise auprès de ses 2000 collaborateurs mais aussi, plus fort encore, d’afficher la nécessité d’ancrer la notion d’impact dans sa démarche auprès de tous ses clients. Un terme que l’on retrouve dans mon nouveau titre et « signifie » clairement ma mission auprès des annonceurs que nous accompagnons.

IN. : ce n’est pas une page blanche sur laquelle vous planchez aujourd’hui ? Que faut-il faire mieux, ou plus ?

N.P. : c’est une création de poste mais chez Havas la page est loin d’être blanche car toutes les entités du groupe sont embarquées dans cette transformation depuis des années. Elles ont développé des outils et des initiatives structurantes dans la manière de pratiquer leur business. Face à l’essentialité des enjeux, écologiques bien sûr mais aussi sociaux et sociétaux, nous avons décidé d’accélérer et surtout d’amplifier les synergies entre les entités créa et média. On doit être encore plus alignés et efficaces pour accompagner nos clients dans cette transformation avec des agences qui continuent de s’améliorer dans leur fonctionnement, de changer nos métiers vers plus de responsabilisation, et d’en prouver l’impact positif.

IN. : avez-vous des exemples concrets afin de faire comprendre votre mission ?

N.P. : nous avons créé il y a dix-huit mois chez Havas Paris l’Impact Score, un outil qui nous permet de mesurer l’impact de la publicité sur les représentations sociétales (la représentation des femmes, la lutte contre toutes les discriminations, la transition écologique, la biodiversité…) afin de s’assurer que les récits que l’on crée véhiculent des imaginaires durables. Côté médias, Havas Media a lancé en septembre la nouvelle version plus fine de son outil HIC (Havas Impact Carbone) qui nous permet de calculer l’impact carbone des plans médias en tenant compte des devices. Ces initiatives doivent être au cœur de nos échanges avec nos clients, à moi d’orchestrer cette « industrialisation ». Nos ambitions, face à la mutation que nous vivons, aux critiques aussi face auxquelles nous devons apporter des réponses, sont très importantes. Ce qui se joue maintenant, c’est notre licence d’opérer dans un futur durable.

IN. : la pub est aujourd’hui plus que malmenée, comment devenir légitime par ces temps de grands écarts continuels entre comportements, paroles, actes ?

N.P. : la pub est malmenée, la surconsommation est décriée, la transition écologique est compliquée, les stéréotypes peuvent persister… pour autant, nous sommes convaincus que nous avons la puissance nécessaire pour participer au développement d’un monde durable. Le sujet n’est plus je le répète, la seule responsabilité, il est même « dépassé » puis qu’attendu. Le sujet, le vrai, c’est l’impact et notre capacité à démontrer que la communication est utile à la durabilité. Pour cela, il nous faut des datas, en faire une analyse fine et prendre des décisions si des correctifs doivent être appliqués. Il faut aussi assurer la montée en compétences de tous nos collaborateurs sur ces sujets complexes pour affiner notre capacité de conseil à nos clients.

IN. : cela ne vous met pas en colère, cette coupe du Monde au Qatar qui exclut, qui provoque, ces sponsors qui investissent dans de tels événements contre-nature, et une Cop27 impuissante à respecter ces 1,5 degrés ?

N.P. : quand on comprend la difficulté des États à aboutir à des consensus sur les énergies fossiles et que rester en deçà de 1,5 degrés est un objectif qui s’éloigne, cela nous conforte dans l’idée que la part d’action qui émanera des entreprises est indiscutable. Nous devons avancer ensemble avec eux, nos clients.

IN. : vous attendez votre certification bCorp. Quand l’avez-vous demandée ?

N.P. depuis 2020, depuis que les agences créatives du groupe à Londres et à New York ont obtenu ce graal. C’est une démarche très ambitieuse car les entreprises B corp mettent au même niveau leur performance business et leur performance sociétale. Notre objectif est de certifier toutes les entités en France. Avouons-le, nous sommes une grande entreprise, et il est donc difficile par notre taille et la diversité de nos entités de faire avancer sur le même chemin de progrès tout le monde au même rythme. Mais je sens un enthousiasme sans faille et le mouvement est bien en marche.

IN. : un chiffre significatif pour évoquer votre progression en matière de transformation dans les us et coutumes créatives et média ?

N.P. : sur 2022, 80 000 euros ont déjà été récoltés par le dispositif Solidarité Climat qui permet à nos clients de contribuer à la hauteur de l’impact carbone de leurs productions pour financer des projets climat solidaires certifiés. Et plus de 85% des clients chez Havas Média ont été sensibilisés à l’outil HIC. L’impact carbone de nos métiers est un sujet complexe et qui reste une priorité dans nos combats à mener.

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