7 novembre 2022

Temps de lecture : 3 min

Étude Episto : Carton rouge pour la Coupe du monde au Qatar !

« Il faut laisser la polémique de côté et laisser la place au jeu » déclarait récemment Zinedine Zidane au sujet du la Coupe du monde qui se tiendra au Qatar à partir du 20 novembre prochain. Cet avis est-il partagé par les Français ? Une chose est sûre, l’événement sportif le plus attendu de l’année déchaîne les passions depuis de nombreuses semaines : désastre environnemental, aberrations écologiques, non-respect des droits de l’Homme, conditions de travail déplorables…les controverses autour de cette nouvelle édition ne manquent pas.  

Pour 86% des Français, les marques devraient éviter toute opération de communication liée à cette Coupe du monde.

A quelques jours du coup d’envoi, Episto, spécialiste des études sur les réseaux sociaux, a pris le pouls auprès de plus de 1 200 Français pour connaître leur point de vue sur la polémique qui entoure la compétition, leur intention de la suivre ou non, mais aussi leur perception vis-à-vis des marques qui sponsorisent l’événement ou qui l’utilisent à des fins commerciales. “La révélation des dommages humains et environnementaux liés à l’organisation du mondial au Qatar a provoqué un mouvement de protestation en France et à l’étranger, allant jusqu’à l’appel au boycott de l’événement. Même les fans de foot ont été ébranlés : près de 20% d’entre eux déclarent qu’ils ne suivront pas la compétition tandis que 13% s’interrogent encore », commente Jérémy Lefebvre, CEO d’Episto.

Une édition qui devrait être beaucoup moins suivie qu’en 2018

Le football est le sport préféré des Français : lors de la Coupe du monde de 2018 en Russie, ils étaient 45% à suivre les matchs. L’ambiance ne semble toutefois pas la même cette année : le pourcentage tombe à 23% ! Dans le détail, 14% ne comptent regarder que les matchs de l’équipe de France et seulement 9% l’ensemble des matchs. La majorité (55%) ne compte pas la suivre.

Côté fans de foot, le désenchantement semble aussi avoir gagné du terrain : si 99% d’entre eux avaient suivi les matchs en 2018, ils ne sont plus que 68% à l’envisager en 2022. 13% ne suivront rien de la compétition.

l’appel au boycott majoritairement soutenu

Pour 81% des Français l’appel au boycott de certaines associations, médias ou encore partis politiques est justifié ; une tendance qui se vérifie aussi du côté des amateurs du ballon rond (63%).

Pour les Français, plusieurs acteurs devraient se positionner en faveur de ce boycott, à commencer par la Fédération française de football (80%). Viennent ensuite les personnalités politiques (79%), l’équipe de France (74%) et enfin le président de la République (73%).

Du côté des aficionados, ce classement est bien différent. Selon eux, c’est d’abord à la sphère politique d’appuyer ce mouvement : les personnalités politiques (65%) et le président de la République (61%). La Fédération française de football arrive seulement en 3ème position (57%). Ils semblent encore plus souples avec les joueurs : moins de la moitié (43%) estime que l’équipe de France devrait adopter une posture ferme.

chez les aficionados : les conditions de travail arrivent également en première position (74%), suivies du non-respect des droits de l’Homme (66%) puis des dommages écologiques (62%)

Les conditions de travail déplorables des ouvriers pointées du doigt

La Coupe du monde 2022 souffre d’une mauvaise image pour l’ensemble des personnes interrogées : 86% des Français ont une perception négative ; ils sont 72% du côté des fans de football.

Les raisons ? Les Français pointent en premier lieu les conditions de travail sur les chantiers et les dommages écologiques (76% ex-aequo). Viennent ensuite le non-respect des droits de l’Homme (70%) et les accusations de corruption pour l’attribution de la Coupe du monde au Qatar (40%).

Peu de différences chez les aficionados : les conditions de travail arrivent également en première position (74%), suivies du non-respect des droits de l’Homme (66%) puis des dommages écologiques (62%). Les accusations de corruption, en 4ème position, paraissent plus importantes pour cette population (45%), visiblement plus attachée au principe de fair-play propre à l’esprit du sport.

Un avertissement aux sponsors et aux marques qui profitent de l’événement

Pour 86% des Français, les marques devraient éviter toute opération de communication liée à cette Coupe du monde. Un avis partagé, dans une moindre mesure, par les fans de football à 65%.

89% des Français en ont une image négative (72% chez les fans), des marques qui utiliseraient l’événement pour communiquer.

Les sponsors officiels 2022 s’attirent en effet les foudres d’une majorité des Français : 89% d’entre eux en ont une mauvaise image (près de 70% chez les fans). Constat similaire pour les marques qui utiliseraient l’événement pour communiquer : 89% des Français en ont une image négative (72% chez les fans).

On note en revanche quelques différences dans la manière dont cela pourrait se traduire : si 65% des Français se déclarent prêts à boycotter ces marques (arrêter de consommer), ce pourcentage tombe en dessous de la barre des 50% chez les aficionados (40%).

les Français sont aussi des consommateurs, qui attendent de plus en plus des marques une conscience éthique et des valeurs en phase avec les leurs

Ces derniers sont également plus enclins à réviser leur jugement si toutefois ces marques reversaient une partie de leurs gains à un fonds d’indemnisation pour les familles des travailleurs décédés sur les chantiers : ils sont 57% à déclarer qu’ils pourraient changer d’avis contre 40% des Français. En clair, « la polémique pourrait porter préjudice aux marques qui s’associent à l’événement : les personnes que nous avons interrogées les jugent globalement avec sévérité. Certaines se disent même prêtes à les boycotter. A voir si ces déclarations seront suivies d’actes concrets dans les mois à venir. Une chose est sûre, les Français sont aussi des consommateurs, qui attendent de plus en plus des marques une conscience éthique et des valeurs en phase avec les leurs”, conclut le CEO d’Episto.

 

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