26 octobre 2022

Temps de lecture : 4 min

Malgré l’explosion des canaux digitaux, les Français restent attachés aux médias traditionnels

D’après une étude réalisée par Ipsos pour le kiosque numérique Cafeyn, les Français restent fortement attachés à l’information, mais les pratiques évoluent. Si la presse se maintient bien, avec encore 46% des Français qui affirment consulter régulièrement les journaux et magazines, les nouveaux médias sont en très forte croissance avec 41% des Français qui s’informent via les réseaux sociaux. Rien de surprenant là-dessus mais heureux de constater que les deux canaux restent complémentaires.

Enfin, 51% des Français semblent autant apprécier les versions numériques que les versions papiers pour consulter la presse.

Selon une enquête réalisée par Ipsos pour Cafeyn sur les habitudes de consommation médiatique des Français, 98% d’entre nous déclarent s’informer tous les jours…  mais à des intensités variables. Ainsi, 61% des sondés y consacrent moins d’une heure par jour, 33% y passent entre 1h et 3h et seulement 5% affirment s’informer plus 3h par jour. Les sources d’information sont également très diverses : 77% des Français utilisent avant tout la télévision et pour 46% d’entre eux il s’agit même de leur média préféré. La radio est utilisée par 47% des Français et les journaux/magazines sont lus par 46% des Français pour s’informer.

Flash info totalement inattendu : « les sources d’information numériques prennent de plus en plus de place… à vous les studios ». 41% des Français s’informent avec les réseaux sociaux, 21% via des sites de streaming comme YouTube ou Twitch, et 9% par des médias tout digitaux – Mediapart, Brut… –. Les pratiques divergent beaucoup entre générations : alors que 58% des 60-65 ans s’informent via les journaux, seulement 35% des 18-24 ans passent par les titres de presse. Au contraire, ils sont 62% des moins de 25 ans à s’informer à travers les réseaux sociaux, et 40% à utiliser les sites de streaming.

 

 

Des formats… complémentaires ?

Pour les lecteurs de presse, le format papier n’est plus le format privilégié, mais il n’est pas entièrement remplacé par une consommation numérique. Ainsi, entre les sites Internet, les applications mobiles ou les pages des titres de presse sur les réseaux sociaux, le format numérique est privilégié pour consulter la presse : 82% des lecteurs de presse utilisent au moins un canal numérique, alors que 42% la consultent le plus souvent sur un format papier. Sans surprise, 95% des 18-24 ans déclarent préférer les formats numériques des titres de presse. La crise économique dans laquelle est englué tout le secteur de la presse écrite en témoigne. Par ailleurs, deux Français sur 10 utilisent un kiosque numérique, dont 14% y sont personnellement abonnés.

Enfin, 51% des Français semblent autant apprécier les versions numériques que les versions papiers pour consulter la presse. De la même manière, 33% des abonnés aux kiosques numériques ont conservé leur abonnement à un titre de presse et n’ont pas l’intention de se désabonner. Surtout, les kiosques permettent de découvrir de nouveaux titres ou de redécouvrir des titres. 76% des utilisateurs de kiosque numérique déclarent avoir acheté un ou plusieurs titres de presse après les avoir redécouverts sur le kiosque, et 74% se sont même réabonnés à un titre ou envisagent de le faire.

Un Français sur deux lit des journaux et des magazines, et c’est une excellente nouvelle !

 

 

A chacun son budget

Ari Assuied, président-fondateur de Cafeyn, explique que « cette étude confirme l’attachement très fort des Français à l’information, et à la presse également. Un Français sur deux lit des journaux et des magazines, et c’est une excellente nouvelle ! On assiste également à une numérisation des pratiques informationnelles, qui s’illustre pour la plupart de la population par une grande complémentarité des canaux de consultation, mais qui est représentée chez les plus jeunes par une ère du ”tout-numérique”. Cela conforte les stratégies numériques de nos médias pour attirer de nouveaux lecteurs sur des formats innovants, agiles et faciles d’accès ».

un Français sur deux dépense moins de 5 euros par mois dans la presse, 21% entre 5 et 10 euros, et 32% plus de 10 euros. D’un autre côté, et il faut s’en réjouir, 30% des lecteurs réguliers dépensent moins de 5 euros par mois, 23% dépensent entre 5 et 10 euros et ils sont 46% à dépenser plus de 10 euros par mois pour s’informer

Pourtant, dans un contexte de crise de financement des médias et alors que les prix des éditions papiers de la majorité des titres de presse ont augmenté cette année, les résultats obtenus laissent apparaître de fortes disparités budgétaires allouées à l’information chez les Français : un Français sur deux dépense moins de 5 euros par mois dans la presse, 21% entre 5 et 10 euros, et 32% plus de 10 euros. D’un autre côté, et il faut s’en réjouir, 30% des lecteurs réguliers dépensent moins de 5 euros par mois, 23% dépensent entre 5 et 10 euros et ils sont 46% à dépenser plus de 10 euros par mois pour s’informer. Les utilisateurs de kiosques numériques dépensent chaque mois davantage en presse que la moyenne des lecteurs, et même que les lecteurs réguliers : parmi les abonnés aux kiosques numériques, 54% dépensent plus de 10 euros par mois.

 

 

Soigner par la pédagogie

Ces données soulignent la réserve des Français pour dépenser dans les titres de presse, et confortent leur appétence pour les supports gratuits : télévision, radios, réseaux sociaux, … Deux catégories de Français se distinguent : les lecteurs occasionnels, qui dépensent peu ; et les lecteurs réguliers comme les abonnés aux kiosques numériques, qui sont plus enclins à dépenser davantage pour la lecture de la presse et qui participent à la démocratisation de l’information payante.

Ari Assuied conclue : « Nous avons collectivement un devoir de pédagogie à réaliser pour apprendre aux Français le coût de l’information et du travail des journalistes. Ce travail est la clé pour maintenir en France une information de qualité, libre et diversifiée. Les États généraux de l’information annoncés permettront de remettre à l’agenda la question d’une éducation aux médias, notamment à destination des futurs citoyens ». Il faut sauver le soldat reporter…

 

 

 

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