un Français sur deux n’a pas confiance en l’avenir.
S’il n’y avait que le travail… Les Français sont submergés par l’anxiété comme le montrent de multiples études, et n’ont aucune confiance en l’avenir. La profonde mutation du rapport au travail est une des manifestations de ce mal-être, et c’est sans doute aux entreprises d’agir, tant les salariés se sentent seuls et impuissants dans leur vie en général. En clair, le sens est devenu une préoccupation générale. Et comme le démontre l’étude menée par Harris Interactive, il n’y a pas de grande démission en France, mais un grand besoin de repenser le modèle managérial. Ainsi, les sentiments de stress et d’inquiétude gagnent du terrain par rapport au premier semestre tandis qu’un Français sur deux n’a pas confiance en l’avenir.
47% des salariés font actuellement état d’une perte de sens dans leur travail.
La crise sanitaire a accéléré la remise en question de la valeur travail : 66 % des salariés s’interrogent davantage sur le sens de leur activité professionnelle depuis la pandémie. Si le travail reste important aux yeux des Français, il doit avoir du sens et surtout, il ne doit plus empiéter sur la vie personnelle : 2 salariés sur 3 sont désormais prêts à gagner un peu moins d’argent pour exercer un travail qui a plus de sens. Contrairement aux idées reçues, la quête de sens touche l’ensemble des catégories socioprofessionnelles : 47% des salariés font actuellement état d’une perte de sens dans leur travail. Les aspirations, elles, varient d’un profil à l’autre : si 1 cadre sur 4 attend de son employeur qu’il lui présente des perspectives d’évolution claires, les ouvriers et employés, quant à eux, sont 4 sur 10 à considérer qu’une augmentation de salaire les aiderait dans leur quête de sens. Véritable atout consensuel, le sens agit directement sur les intentions de mobilités, de productivité et d’attractivité de l’entreprise : 87% des salariés français déclarent que trouver du sens au travail rend moins susceptible de démissionner, même contre une meilleure rémunération.
la prise en compte du bien-être mental progresse de neuf points en entreprise par rapport à mai 2022.
La bonne nouvelle, si toutefois elle est désormais suffisante à répondre à cet état général qui se dégrade, c’est la prise en compte du bien-être mental qui progresse de neuf points en entreprise par rapport à mai 2022.
Si les Français sont nombreux à envisager de démissionner (44%), seuls 18% pensent concrétiser cette envie dans les prochains mois.
Un sujet, que toutes les entreprises ont intérêt à prendre très au sérieux selon 9 salariés sur 10. Il est à noter que malgré un marché de l’emploi favorable aux salariés, les Français préfèrent conserver leur poste et 43% d’entre eux sont angoissés à l’idée de se trouver sans emploi. Si les Français sont nombreux à envisager de démissionner (44%), seuls 18% pensent concrétiser cette envie dans les prochains mois. En revanche, si les salariés ne vont pas massivement claquer la porte, 6 sur 10 désirent discuter de leurs perspectives d’évolution et de l’organisation du travail avec leur manager. Reste qu’ouvrir la boîte de pandore semble délicat : seul un salarié sur trois engagera la discussion dans les prochains mois. C’est que le quotidien de chacun est bouleversé, accablé par l’intensité des problématiques proches ou lointaines qu’ils sont bien incapables de hiérarchiser.
En savoir plus
Psychologues, psychiatres, en veux-tu en voilà…
Selon une étude publiée lundi 27 juin par la plate-forme en ligne de réservation de rendez-vous médicaux Doctolib, les consultations de psychiatres ont grimpé de 32 % en 2021 tandis que celles de psychologues ont explosé, passant de 2,97 millions en 2020 à plus de 6 millions en 2021. Les crises d’angoisse, d’anxiété ne sont pas enrayées au premier trimestre 2022, le nombre de recherches sur la plate-forme pour trouver un psychologue a bondi de 69 % sur un an. Quant à celles pour trouver un psychiatre, elles ont augmenté de 48 %.
