29 septembre 2022

Temps de lecture : 1 min

Nestlé, Picard et Carrefour mis en demeure pour négligence de leur pollution plastique

Une coalition d’ONG accuse les groupes majeurs de l’agro-alimentaire français de ne pas exercer leur droit de vigilance concernant leur pollution plastique et son impact sur la biodiversité. Qui paiera l’addition ?

Rien ne va plus au royaume de l’agro-alimentaire. Cette semaine, les ONG ClientEarth, Surfrider Foundation Europe et Zero Waste France ont mis en demeure neuf groupes majeurs de l’industrie au titre de leur devoir de vigilance face au fléau de la pollution plastique. Comprenez que depuis 2017, la loi française oblige les entreprises basées sur le territoire et employant plus de 5 000 personnes sur le territoire, ou plus de 10 000 dans le monde, à prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement sur l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement. Pour mieux rendre compte de leur démarche, elles accusent dans un communiqué les groupes Nestlé France, Carrefour, Lactalis, Casino, Auchan, Danone, Les Mousquetaires, Picard Surgelés et McDonald’s France, de ne proposer en la matière que « des plans de vigilance au mieux insuffisants pour identifier les risques et prévenir les atteintes, au pire inexistants ».

Elles les accusent de green-washing, donc. Les groupes concernés bénéficient d’un délai de trois mois pour respecter leurs obligations et dialoguer avec les ONG. A son terme, les ONG auront la possibilité de lancer des assignations en justice. Antidia Citores, porte-parole de la coalition d’ONG, explique que l’enjeu est de « créer un choc de déplastification. Il faut que ces entreprises s’alignent, avec des mesures chiffrables. Le plastique cause des dommages sur l’environnement, la santé et les droits humains ».

Parmi ces vilains petits canards, un groupe en particulier semble plus que jamais empêtré dans les affaires, Nestlé pour ne pas le citer. Le 13 septembre dernier, le géant suisse de l’agroalimentaire était poursuivi pour avoir rejeté 155 m3 d’effluents dans l’Aisne depuis son usine Dolce Gusto de Challerange, dans les Ardennes. Certes causé par un accident, ce lâcher d’eaux usées avait tout de même entraîné la mort de 6 tonnes de poissons et pollué la rivière sur 14,5 kilomètres. Pour éviter d’être condamné le tribunal judiciaire de Charleville-Mézières, Nestlé France s’est engagé à verser la somme de 500 000 euros à la commune pour réhabiliter le cours d’eau. Quatre autres associations de défense de l’environnement, également constituées parties civiles, ont perçu une indemnisation. Une goutte d’eau de plus dans un océan de déboires environnementaux.

 

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