Dans un contexte inflationniste que personne ne semble en mesure d’enrailler, de plus en plus de foyers français se voient contraint d’avoir recours à des entreprises de rachat de crédit pour alléger leurs mensualités. Un choix contraint qui peut s’avérer fatal.
Éviter les escroqueries liées aux rachats de crédit semble de plus en plus périlleux. Selon les chiffres publiés en juillet dernier par la Banque de France, la poussée inflationniste qui paralyse le pouvoir d’achat des Français a fait exploser le nombre d’incidents de remboursement de crédit de 30% par rapport à juillet 2021. Une hausse qui tient également au fait que les ménages français ont bénéficié pendant plusieurs années de taux d’emprunts très favorables, parfois en dessous de 2,5%, et qu’ils en payent aujourd’hui les conséquences sur leurs mensualités. Selon un sondage publié par YouGov début septembre, 51% des Français anticipent un recours plus fréquent au découvert dans les mois à venir et donc à des fins de mois de plus en plus difficiles.
Pour sortir la tête de l’eau, bon nombre d’entre eux ont cédé aux sirènes du rachat de crédit. Une sacrée promesse : non seulement cette alternative contribue à alléger les charges mensuelles, mais elle permet aussi de bénéficier d’une éventuelle réduction du taux d’intérêt. l’opération consiste à regrouper tous les emprunts en un seul et ne rembourser qu’une mensualité pour une durée plus longue. Une société sera chargée de négocier avec chacun des créanciers de ses clients – généralement les émetteurs de cartes de crédit – afin de faire baisser leur mensualité. Les créanciers sont généralement conciliants car ils comprennent qu’un dépôt de bilan pourrait leur rapporter zéro. Pourtant, les arnaques se multiplient.
Pour vous donner une idée des pièges à éviter, Le Parisien publiait en 2019 un article sur un cas d’école du genre. Une mère de famille avait emprunté 22 000 euros à un organisme de crédit pour financer sa pompe à chaleur. Un individu se faisant passer pour un courtier lui a alors proposé de racheter son crédit avec un taux d’intérêt imbattable d’1,5%. Pour la victime : « le faux courtier a été très adroit. Il nous a dit plein de mensonges. Il affirmait que cela allait nous réduire le coût et on y a cru. Il m’a même envoyé des justificatifs par mail ». Elle a finalement accepté. L’arnaqueur a ensuite emprunté les 22 000 euros à Cetelem en son nom puis lui a demandé de faire un virement correspondant aux traites restantes de leur ancien prêt, soit 21 640 euros. Après l’avoir rassuré pendant près de quatre mois sur le bon déroulement du processus, il a littéralement mis les voiles et la victime s’est retrouvé avec deux prêts sur les bras.
En bref, si l’on ne fait pas scrupuleusement attention aux entreprises et aux soi-disant courtiers que l’on a en face nous, on peut vite se retrouver à terre. Seule certitude, les escroqueries, au sens large, sont de plus en plus nombreuses en France. Le SSMSI – Le Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure – en a recensé 423 000 en 2021, un chiffre en hausse de 15% par rapport à l’année précédente.
Les Newsletters du groupe INfluencia : La quotidienne influencia — minted — the good. Recevez une dose d'innovations Pub, Media, Marketing, AdTech... et de GOOD