2025 : Priorité des salariés au bien-être, à l’équilibre personnel et à la démission si nécessaire
Vous aussi faites partie de ceux qui prennent de "bonnes" résolutions en début d'année ? Arrêter de boire ? Faire du sport ?… Certes, mais côté pro, que voulez-vous ? Digitiza confié à l’organisme spécialisé en statistiques Flashs le soin d’interroger 1 000 Françaises et Français en activité dans le secteur tertiaire. Démissionner serait au programme de 2025 pour un certain nombre d'entre eux. L'analyse de Léa Paolacci, co-fondatrice de Flashs.
Gestion du travail, équilibre plus harmonieux entre vie professionnelle et vie personnelle. Plus de respect et de reconnaissance, des priorités pour les salariés français… Et dire que les entreprises disent avoir tout fait en matière de bien être au travail, en termes de respect et de bienveillance… Apparemment, nous ne sommes pas tous égaux face au travail et au traitement des entreprises. Et si l’amélioration des conditions de travail et la rémunération sont essentielles, la démission semble être un choix radical que certains, -plus d’un tiers des interrogés dans cette étude- caressent avec des étoiles dans les yeux, faute d’une amélioration de cet environnement de travail qu’ils condamnent, et de possibilités d’évolution en de ça de leurs espérances.
« Démarrer la nouvelle année professionnelle en prenant des résolutions suscite l’adhésion de l’énorme majorité des salariés interrogés dans cette enquête« , précise la co-fondatrice de Flashs, Léa Paolacci, anciennement dans le giron de l’IFOP. 90% d’entre eux estiment ainsi qu’il s’agit là de quelque chose d’utile, près d’un tiers (32%) jugeant même la prise de tels engagements très utile.
Pour autant, ils ne joignent pas forcément l’acte à la parole, « quand 9 personnes sur 10 voient positivement le fait de prendre des résolutions en début d’année dans le cadre de leur travail, elles sont moins nombreuses à l’avoir déjà fait par le passé (78%). Et pour près d’un tiers d’entre elles (30%), cela n’est arrivé qu’une fois« , expliqueLéa Paolacci, qui est aussi chargée d’étude chez Flashs.
En prendre, c’est bien, les tenir, c’est une autre histoire…
À l’instar de la majorité des promesses, que l’on se fait à soi-même au commencement d’une nouvelle année, le manque de motivation est généralement le premier facteur de renoncement. Ainsi, « 23% des salariés citent cette raison comme obstacle premier à la concrétisation de leurs décisions, souligne la chargée d’études, notamment dans le cas des hommes (27%), des cadres (27% également) et des ouvriers et employés (23%)« . La pression professionnelle arrive en seconde position des causes d’échec avec 22% des répondants qui l’invoquent. C’est par ailleurs la première raison citée par les femmes, pour un quart d’entre elles notamment.
Viennent ensuite les interférences entre vie professionnelle et vie personnelle (16%), les relations difficiles avec les collègues (14%) ou encore le manque de soutien de la part de l’entourage, de la hiérarchie ou des collègues (13%). Visiblement, les salariés ne surestiment pas leurs capacités lorsqu’ils prennent des engagements pour leur vie pro : moins d’1 sur 10 (9%) désigne le manque de réalisme des objectifs fixés comme potentielle source d’abandon.
La quête d’équilibre entre vie personnelle et professionnelle tient la corde dans cette étude
Comme si le télétravail lié à la pandémie Covid continuait de bouleverser les habitudes, et les envies de socialiser, 81% des personnes interrogées formeraient le vœu d’apprendre à dire non aux demandes non essentielles, 80% de se déconnecter en dehors des heures de bureau, 77% d’acquérir de nouvelles compétences, 76% de mieux gérer leur stress et 74% de trouver une meilleure harmonie entre vie perso et vie pro. Les professions intermédiaires sont celles qui sont les plus sensibles à la question du stress : 80% des répondants qui en sont issus mettent cette résolution en avant, soit plus que les ouvriers et employés (77%) et que les cadres (70%).
Halte aux comportements irrespectueux
Les salariés sont également en attente d’une meilleure reconnaissance de leur rôle et de leur travail. Ainsi, plus de 8 sur 10 (82%) souhaitent s’affirmer davantage vis-à-vis de comportements qu’ils jugent irrespectueux, une résolution qui concerne plus les femmes (87%) que les hommes (77%). Celles-ci sont également plus nombreuses (73% contre 65% parmi les hommes) à dire qu’elles pourraient s’engager à demander en 2025 une reconnaissance accrue pour le travail qu’elles effectuent. Ne plus effectuer de tâches hors de leur fiche de poste sans compensation financière (68%) et oser réclamer une augmentation de salaire (62%) font aussi partie des volontés des salariés.
« Il est clair que les salariés se sentent mal considérés, mais ne sont peut-être pas conscients de la chance qu’ils ont d’être à l’abri des incertitudes que connaissent les entrepreneurs« , analyse Léa Paolacci. « Ce qu’ils souhaitent en fait c’est une conduite exemplaire, voire naturellement bienveillante de la part de leurs employeurs. Une question qui ne se serait pas posée il y a dix ans« .
Les salariés moteurs pour une résolution collective
Lorsque l’on demande aux sondés si une mise en place collective d’une résolution les motiverait, ils se disent à 76% favorables contre seulement 24% qui craignent des contraintes professionnelles en plus.
Prenons en de la graine, l’amélioration de l’ambiance de travail arrive en tête des priorités, approuvée par 33% des personnes interrogées. Elle l’est notamment par les femmes (38%), les ouvriers et employés (38%) et les professions intermédiaires (34%). En seconde position, 29% des salariés placent les engagements axés sur la performance et les objectifs professionnels, perspectives qui séduisent plus largement les hommes (37%) et les cadres (38%). Et si les résolutions visant une amélioration du bien-être mental et physique au sein de l’entreprise reçoivent l’approbation de 28% des répondants, c’est loin d’être le cas pour celles qui auraient un impact environnemental et social, citées prioritairement par 1 salarié sur 10 !
Pour les plus mécontents, la démission ?
Encore un mot sur la résolution de démissionner, que nous pensions jetée aux oubliettes depuis la fameuse Grande Démission …
« Radicale par les temps qui courent, la démission est peut-être évoquée comme un défi, une menace, comme nous les disions plus haut« , poursuit Léa Paolacci. « Car si plus du tiers d’entre eux (36%) indiquent en effet que quitter leur poste actuel pourrait faire partie de leurs vœux, dont 10% en sont aujourd’hui certains, combien comptent franchir le pas en 2025?«
56% pensent qu’ils enverront leur lettre de démission dans le courant du premier semestre 2025, dont 33% qui se fixent les trois prochains mois pour passer à l’acte. À suivre…
À retenir
Les chiffres clés
Les grandes priorités pour 2025
Arrêter de critiquer ses collègues (58%)
Dire plus souvent “merci” à ses collègues (59%)
Réclamer une augmentation de salaire (62%)
Apprendre à dire non aux demandes non essentielles (81%)
S’affirmer face aux comportements irrespectueux (82% : femmes 87%, hommes 77%)
Des résolutions collectives : ambiance rime avec performance ?
76% des salariés se disent favorables à des résolutions collectives au sein de leur entreprise ;
Priorités collectives les plus citées :
Amélioration de l’ambiance au travail : 33% (38% chez les femmes) ;
Engagements liés à la performance : 29% (37% chez les hommes) ;
Bien-être physique et mental : 28%.
LA statistique de l’étude :
Plus d’un salarié sur trois (36%) envisage de démissionner de son poste en 2025 (plus de détails dans le communiqué de presse) ;
Près d’un quart des Français interrogés (24%) pointent la toxicité et le manque d’épanouissement dans leur environnement de travail.
33% des Français qui envisagent de démissionner prévoient de partir dès le premier trimestre 2025.
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