1,57 million d’emplois ont été générés par la Creator Economy en France en 2024
Le cabinet d'étude étasunien Market.us vient de publier une étude sur la Creator Economy spécialement dédiée à la France. La taille de ce marché devrait atteindre environ 62 127,3 millions de dollars d’ici 2034, contre les 6 833,1 millions de dollars qu'elle a généré en 2024, avec un taux de croissance annuel moyen de 24,7 % sur la période 2025-2034. Éclairage sur les principaux moteurs de cette embellie économique.
Chaque année, c’est le même petit jeu qui se met en place. Alors que nous tournons collectivement la page de l’année écoulée, les entreprises, les fédérations professionnelles — quelles que soient leur branche — et les instituts de sondage s’empressent à dégainer leur vision de ce qui nous attend les douze prochains mois. Le tout à coup d’enquêtes et de travaux de recherche aux titres accrocheurs, une tendance à laquelle notre étude du jour ne fait pas défaut, comme vous l’aurez remarqué. En ce mois de février c’est donc au tour du cabinet d’étude étasunien Market.us de publier son étude spécialement dédiée à la France. L’occasion, pour nous qui sommes du cru, de constater si la vision de nos lointains cousins est en accord avec les réalités de notre marché…
Selon Market.us, la taille du marché de la Creator Economy en France devrait atteindre environ 62 127,3 millions de dollars d’ici 2034, contre les 6 833,1 millions de dollars qu’elle a généré en 2024, avec un taux de croissance annuel moyen de 24,7 % sur la période 2025-2034. Cette progression est portée par une adoption croissante des plateformes numériques, en particulier chez les jeunes qui perçoivent de plus en plus la création de contenu en ligne comme une véritable opportunité de carrière. La demande pour des contenus variés explose, notamment sur YouTube, Instagram et Twitch, qui développent sans cesse de nouvelles solutions pour optimiser la monétisation des créateurs. Quels sontles moteurs de cette embellie économique ?
L’impact de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle (IA) transforme profondément la Creator Economy en France, autant sur le plan créatif que sur les modèles économiques des créateurs. Les outils basés sur l’IA automatisent des tâches répétitives comme le montage vidéo ou la rédaction, permettant aux créateurs de se concentrer davantage sur la créativité. De plus, ces technologies fournissent des analyses précises des comportements et des préférences des audiences, facilitant l’adaptation des contenus pour maximiser l’engagement.
Cependant, l’IA soulève aussi des défis, notamment en matière de biais algorithmiques. Les algorithmes qui déterminent la visibilité des contenus peuvent parfois restreindre la diversité et créer des bulles de filtres, influençant ainsi l’écosystème des créateurs. Malgré ces enjeux, l’IA reste un facteur clé de croissance, permettant à l’industrie créative d’être plus agile, efficace et innovante.
Quels modèles de rémunération ont le vent en poupe ?
En 2024, les plateformes de réseaux sociaux dominent largement le marché de la Creator Economy en France, avec 47,9 % des parts de marché, tandis que les revenus publicitaires en représentent 23,9 %. La publicité reste une source de revenus incontournable pour les créateurs, générant des gains stables grâce à des modèles basés sur l’engagement (clics, vues). L’essor des outils d’analyse avancés et de l’IA a également permis d’optimiser les placements publicitaires, renforçant l’attractivité de ces modèles pour les annonceurs.
Au-delà des revenus directs, la publicité alimente également d’autres secteurs, comme la production de contenu, le marketing digital et l’analyse des données, renforçant ainsi l’écosystème de la Creator Economy en France.
L’avantage aux primo entrants
En 2024, les créateurs « amateurs », ou du moins qui débutent leur carrière, représentent 71,5 % du marché de la Creator Economy en France. Cette domination s’explique par l’accessibilité des plateformes numériques comme YouTube, Instagram et TikTok, qui offrent à tout un chacun la possibilité de créer et de partager du contenu sans avoir besoin d’une expérience professionnelle — même si quelques notions dans l’audiovisuelle ne peuvent pas faire de mal —. Une tendance qui va de pair avec la montée en puissance de la micro-influence.
Ces créateurs en devenir séduisent particulièrement le public grâce à leur authenticité et leur spontanéité, des qualités de plus en plus valorisées par les marques également. Financièrement, bien que ces créateurs commencent souvent avec des revenus modestes, ils peuvent monétiser leur audience grâce à des modèles diversifiés tels que la publicité, les partenariats sponsorisés ou le financement participatif.
Analyse des types de contenus
En 2024, les contenus vidéo dominent largement la Creator Economy en France, représentant 47,6 % des parts de marché. Le succès des vidéos s’explique par leur fort taux d’engagement et leur capacité à capter l’attention plus efficacement que d’autres formats. Des plateformes comme YouTube et TikTok encouragent fortement ce type de contenu, qui permet une monétisation plus efficace via les publicités, le sponsoring et les dons des spectateurs.
Les avancées technologiques ont également facilité la production vidéo, rendant les équipements plus abordables et les logiciels de montage plus intuitifs. Cette évolution a favorisé l’émergence d’un plus grand nombre de créateurs, contribuant à l’expansion du marché.
Des acteurs clés en tête de gondole
La Creator Economy en France est devenue un véritable moteur économique, générant 1,53 million d’emplois en 2024, aussi bien dans des rôles directs (créateurs de contenu) qu’indirects (marketing, production, analyse de données). Plusieurs grands acteurs dominent le marché, parmi lesquels :
• Meta (Facebook, Instagram) : développement d’outils de monétisation pour les créateurs (abonnements, partage des revenus publicitaires).
• YouTube & Twitch : leaders de la vidéo en ligne, attirant de nombreux créateurs et annonceurs.
• TikTok : plateforme en pleine croissance, proposant des solutions de monétisation innovantes.
Des entreprises françaises émergent également comme Voodoo, éditeur d’applications mobiles, qui a récemment racheté BeReal pour 520 millions de dollars, marquant ainsi son entrée dans l’univers des réseaux sociaux. Cette acquisition montre l’intérêt croissant des entreprises françaises pour le secteur de la création de contenu.
D’autre part, Publicis Groupe, géant de la publicité, a acquis Influential pour 500 millions de dollars, renforçant ainsi son positionnement sur le marché du marketing d’influence grâce à un réseau de 3,5 millions de créateurs et des outils d’IA permettant d’optimiser les partenariats entre marques et influenceurs.
Conclusion
La Creator Economy en France connaît une croissance fulgurante, soutenue par l’essor des plateformes numériques, les avancées technologiques et l’évolution des modèles de monétisation. L’intelligence artificielle joue un rôle central dans cette transformation, optimisant la création et la diffusion de contenus tout en offrant de nouvelles opportunités économiques aux créateurs.
Si la publicité reste le principal levier de revenus, de nouvelles sources émergent, telles que les abonnements, la vente de produits dérivés ou encore les collaborations directes avec les marques. L’avenir du marché repose sur l’innovation et l’adaptabilité, les créateurs étant de plus en plus nombreux à chercher des modèles durables pour monétiser leur passion.
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