Cette cinquième tendance développée par Communication & Entreprise correspond au développement d’une production/consommation collaborative avec, d’une part, des entreprises faisant appel à des talents aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur organisation et, d’autre part, des consommateurs privilégiant davantage la location à l’achat, l’usage à la propriété et ayant été à l’initiative de la conception et de la fabrication de produits et de services.
Le pouvoir des pairs se trouve, dans cette tendance, particulièrement renforcé. Le passage d’une production verticale à une production horizontale en interne comme en externe est, dans cette tendance, particulièrement révélateur des logiques organisationnelles à l’oeuvre dans l’entreprise.
Signaux faibles
> montée du souci de l’autre, de manière plus générale, avec la recrudescence du « care » dans les valeurs des entreprises.
Conséquence 1 : Collectivité de la production. Le renforcement du crowdsourcing
À travers son exemple sur les industries de contenu, Pierre-Jean Benghozi montre comment les modèles d’entrepreneuriat industriel traditionnels sont à reconsidérer complètement. Il met en avant, notamment, l’importance de la communityship au détriment des approches en termes de leadership. Pour l’auteur, les réseaux socionumériques favorisent l’explosion de l’offre de contenus disponibles, car ils font de chaque membre du réseau un contributeur potentiel à même de produire collectivement, dans certains cas, une offre quasi professionnelle. Les logiques qui s’instaurent de plus en plus sur Internet favorisent désormais des mécanismes reposant sur des principes de compilation, d’accumulation et d’augmentation quantitative de l’offre sur le réseau. Il n’y a plus de travail éditorial ni de sélectivité a priori, mais au contraire une identification a posteriori des niveaux d’agrégation, de recommandation et de « buzz » dans les communautés d’échange et les réseaux socionumériques.
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Conséquence 2 : Une économie de l’altruisme. L’émergence de nouvelles entreprises relationnelles.
À côté de l’économie de marché, où chacun se mesure à l’autre, se mettra en place une économie de l’altruisme, de la mise à disposition gratuite, du don réciproque, du service public, de l’intérêt général. N’obéissant plus aux lois économiques de la rareté, selon Jacques Attali, elle permettra de produire et d’échanger des services réellement gratuits (distraction, santé, éducation, etc.) que chacun jugera bon d’offrir à l’autre et de produire sans autre rémunération que la considération et la reconnaissance.
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Conséquence 3 : La conversation, le nouveau récit collectif. Des mises en récit plurielles et apolitiques à travers la conversation
Caroline de Montety et Valérie Patrin-Leclère présentent la conversation comme un retour aux sources de l’échange humain et une tentation de la compensation de la technicisation des procédés par des signes d’humanité. Il s’agit, pour ces auteurs, de la prise de conscience par la société du fait que la communication est un leurre : « Plus on a communiqué, moins on s’est parlé ». Le « conversationnel » serait ainsi une sorte de pendant du pouvoir médiatique de chaque internaute, susceptible de rendre visible son point de vue critique et de l’agréger à celui d’autres commentateurs qu’il ne connaît pas.
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Le point de vue des communicants. Ensemble, c’est tout.
Le phénomène collaboratif émerge peu à peu, en France comme ailleurs, et transformera très certainement l’économie en profondeur en bouleversant les codes et les règles établies. En matière de commerce, par exemple, les entreprises fournisseurs de biens de haute technologie l’ont déjà compris. Confrontées aux nouveaux comportements d’achat et de vente sur Internet, elles doivent revoir leur modèle économique traditionnel sous peine de disparaître. Une redistribution des cartes qui profite aux nouveaux acteurs comme Amazon, E-Bay ou encore Price Minister. En matière de partage du savoir, Wikipédia, le précurseur, a fait des émules.
Le crowdsourcing est plus que jamais à la mode et les médias 2.0 évoluent eux aussi profondément.
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La rédaction