26 avril 2018

Temps de lecture : 4 min

« Les sociétés veulent devenir des marques, or une marque passe par le branding et le branding par le textile »

La marque employeur repose sur de multiples critères y compris les vêtements qui permettent aux collaborateurs/ambassadeurs de porter fièrement les couleurs d'une entreprise. Encore faut-il qu'ils soient hyper personnalisés en plus d'être beaux et confortables. Un marché de niche porteur si l'on en croît le développement de la toute jeune start-up, Kymono.

La marque employeur repose sur de multiples critères y compris les vêtements qui permettent aux collaborateurs/ambassadeurs de porter fièrement les couleurs d’une entreprise. Encore faut-il qu’ils soient hyper personnalisés en plus d’être beaux et confortables. Un marché de niche porteur si l’on en croît le développement de la toute jeune start-up, Kymono.

Olivier Ramel a inauguré avec The Family, il y a tout juste un an, Kymono. Cette start-up de « culture designers » propose aux entreprises de personnaliser des vêtements et des accessoires avec leur logo et leur marque. Le succès a été immédiat auprès de jeunes pousses comme So Shape, Agricool, Zenly et Heetch. Google a aussi mordu à l’hameçon lancé par le jeune serial-entrepreneur de 26 ans. En un an, le cap du million d’euros de chiffre d’affaire a déjà été atteint. Et en 2019, cette PME de quinze salariés souhaite franchir la barre des dix millions… Comment ? Notamment grâce au développement à l’international. Première étape : un showroom à Londres. Explications.

INfluencia : comment est née Kymono ?

Olivier Ramel : j’ai lancé lors de ma troisième année d’étude à l’ESCE, une école de commerce, une « boisson apaisante » que nous avons revendue au Portugal. J’ai ensuite démarré avec un associé la société Mooti qui commercialise un contenant qui permet de boire et de manger d’une seule main. Mais je me suis vite aperçu que le secteur alimentaire ne me plaisait pas. J’ai alors choisi de me retirer de cette affaire. Lors d’un café en décembre 2016 avec Alice Zagury, la directrice générale de la société d’investissement, The Family, nous avons évoqué mon passé et notamment mes années de lycée durant lesquelles j’avais créé des pulls à capuche à l’américaine avec le logo de l’établissement dessus. J’avais vendu 400 sweat-shirts aux 1 000 élèves et j’avais gardé contact avec l’entreprise normande qui était capable d’imprimer n’importe quel logo sur du textile. Alice m’a alors dit que la plupart des 400 start-up avec lesquelles elle travaillait cherchait des vêtements personnalisés. L’idée de Kymono m’est venue à ce moment précis et nous avons livré nos premières commandes en mars 2017…

IN : quels produits proposez-vous aux entreprises ?

O.R. : notre catalogue comprend environ 300 références. Nous proposons tout un catalogue d’accessoires comme des casquettes, des sacs à dos ou des chaussettes ainsi qu’une gamme complète de vêtements comme les sweat-shirt, les bombers, les k-ways, les pulls et les T-shirts.

IN : en quoi vos produits sont-ils différents de ceux de la concurrence ?

O.R. : le marché du textile personnalisé en France existe depuis toujours. Il pèse près de 500 millions d’euros mais l’offre des acteurs ne correspond pas à la demande de la clientèle. Les vêtements proposés aujourd’hui sont mal coupés et le service est très « old school ». Notre marque a, elle, fait le choix de vendre des produits qualitatifs, éthiques et fabriqués avec du coton bio et de proposer un service top. On accepte ainsi par exemple des commandes de dix pièces qui comprennent des articles différents. Notre show-room parisien dans le Marais permet, pour sa part, à nos clients de voir et de tester nos produits.

IN : peut-on aujourd’hui gagner de l’argent dans le textile en France avec des commandes de dix pièces ?

O.R. : même avec dix pièces, nous dégageons une marge car nous n’avons aucun stock. Nous avons mis en place un modèle très flexible qui limite nos coûts. Nous proposons un design et un devis à une entreprise, et dès que le contrat est signé, nous envoyons la commande chez notre partenaire normand qui personnalise les vêtements et les accessoires avant de les expédier à leurs destinataires. Nous offrons pas moins de huit techniques de personnalisation dont l’impression, la broderie, la sérigraphie, le flocage et le transfert.

IN : vous ne livrez toutefois pas uniquement des commandes de dix produits…

O.R. : heureusement non… Notre panier moyen atteint 1500 euros, soit une trentaine voire une quarantaine de produits. 30 à 40% de nos clients sont récurrents. Car si certaines start-up font une seule commande annuelle, d’autres, comme Google, nous envoient des demandes chaque mois pour leurs réunions et leurs conférences.

IN : à qui vous adressez-vous ?

O.R. : nous avons voulu dans un premier temps viser les start-up. Ces sociétés représentent aujourd’hui 90% de notre portefeuille de 500 clients. Pour nous faire connaître, nous avons utilisé des bases de données et bouclé des partenariats avec des incubateurs et des fonds d’investissement. Le bouche-à-oreille a fait le reste. Notre objectif était d’afficher un chiffre d’affaire de 1 million d’euros après un an d’activité et nous y sommes parvenus en mars dernier. En 2018, nous comptons passer le cap des 3 millions avant de franchir la barre des 10 millions un an plus tard.

IN : comment allez-vous remplir ces objectifs pour le moins ambitieux ?

O.R. : nous souhaitons dans un premier temps élargir notre clientèle. Après les start-up, nous avons ainsi commencé à viser les grands groupes et les sociétés spécialisées dans la restauration. Nous voulons parallèlement nous internationaliser. Nous avons déjà ouvert une antenne dans les locaux londoniens de The Family et nous allons nous implanter avant la fin de l’année en Allemagne, en Espagne et au Portugal. Plus je travaille dans ce secteur, plus je m’aperçois de son potentiel. Le marché du textile personnalisé en France pèse déjà 500 millions d’euros et il croit de 10 à 15% par an. Aujourd’hui, toutes les sociétés veulent devenir des marques, or une marque passe par le branding et le branding par le textile. Nous sommes donc présents sur un énorme marché en pleine croissance et je ne vois aucun frein qui puisse nous ralentir. Tout marche bien pour nous et j’ai hâte de voir la suite…

Pour en savoir plus sur Kymono, c’est par ici.

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