3 novembre 2019

Temps de lecture : 3 min

Il n’y a pas que les cadavres qui ne portent plus de costards !

Les ventes de costumes en France ont reculé de 58% en huit ans. L’habillement devient un outil pour affirmer son identité chez les cadres.

Les ventes de costumes en France ont reculé de 58% en huit ans. L’habillement devient un outil pour affirmer son identité chez les cadres.

Tout fout le camp… Depuis des décennies, les cadres sup’ affichaient leur « statut » en allant travailler en costume. Le pantalon assorti à la veste, la cravate parfaitement nouée, la petite pochette optionnelle, le bleu et le noir pour les moins originaux, les rayures pour les autres : les penderies des cols blancs se ressemblaient toutes. Pas question pour un banquier, ou un commercial de se présenter chez un prospect en tshirt et jean, quant à croiser son boss sans cravate, c’était un peu un affront ! Seulement voilà, le « costard » n’est plus à la mode de nos jours. En France, les ventes de deux boutons, de trois-pièces et de croisé ont chuté de 58% en huit ans, selon Kantar . De juillet 2018 à juillet 2019, 1,4 million de costumes ont été vendus dans l’hexagone, contre 3 millions en 2011. En 2012, 15% des hommes interrogés par l’institut affirmaient avoir acheter un costume dans l’année. Ce chiffre est, depuis, retombé à 6%. Cette dégringolade s’explique…

C’est la faute aux millennials

« Les millennials ont cassé tous les codes, résume Caroline Vilstrup, la cheffe styliste pour le marché français d’Outfittery , un service de personal shopper online spécialisé dans la mode homme lancé il y a tout juste un mois dans l’hexagone mais qui compte déjà plus de 1 million de clients en Allemagne, Autriche, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Suède et Danemark. Ils ne veulent pas ressembler à leurs pères et ils nous demandent explicitement de ne pas leur mettre des costumes dans les sélections de vêtements que nous expédions à leur domicile. Quand leurs collègues plus âgés les voient arriver au bureau en jean et en baskets, ils ont envie d’être comme eux et adoptent un style plus « casual ». Et les hommes qui ont abandonné le costume reviennent rarement en arrière car ils apprécient de pouvoir travailler dans des habits plus confortables ». La Silicon Valley a montré l’exemple en la matière.

Le pull-over àcol roulé noir de Steve Jobs

Steve Jobs, le défunt patron d’Apple, avait pris l’habitude de présenter les nouveautés de sa marque en portant un pull-over à col roulé noir. Le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, ne quitte jamais son t-shirt gris sauf lorsqu’il se rend au Sénat américain en… costume pour se faire étriller par les élus sur les pratiques peu recommandables de son groupe. Les créateurs de Google, Larry Page et Sergueï Brin, ne nouent pas non plus de cravate autour de leur cou. Les « geeks » ont vite fait école dans les autres secteurs.

 Même la banque s’y met…

Pour séduire les jeunes diplômés pour qui les conditions de travail sont presque plus importantes que le salaire, les entreprises ont compris qu’elles devaient se montrer moins exigeantes concernant leur code vestimentaire. En 2017, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs a même permis à ses 8000 ingénieurs de ne plus porter de costume-cravate pour les hommes et de tailleur pour les femmes. Shocking… La petite mort du trois-pièces ne signifie pas que ces messieurs prennent à la légère leur tenue. Bien au contraire…

Un blazer, une chemise imprimée et un jean troué c’est chic

« De plus en plus de clients s’inspirent de photos trouvées sur notre site ou sur Instagram pour affiner leur style vestimentaire, constate Caroline Vilstrup. Les hommes cherchent davantage à s’exprimer à travers les habits qu’ils portent. Avant le costume était le B.a-ba des cadres mais ils souhaitent aujourd’hui rompre avec les conventions. Ils peuvent porter un blazer assez classique avec une chemise imprimée et un jean troué. Ils soignent leur image car cela leur permet d’affirmer leur identité à leurs collègues et clients sur leur lieu de travail». Une étude de l’institut Opinea publiée au mois de janvier montrait ainsi que 88% des hommes interrogés trouvaient important de se sentir bien habillé tous les jours. Plus des trois-quarts des sondés (76%) consultent des sites, des blogs et des magazines de mode et 45% préfèrent les marques connues. Et vous, vous pensez remiser au placard vos vieilles cravates à quel moment ?

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